Sans-abris. Au moins 735 personnes sans domicile fixe sont mortes dans la rue en 2023. Un décompte réalisé par le collectif « Les Morts de la rue ». Dénonçant « l’indifférence » subie par cette partie de la population, le collectif décrit un « nombre jamais aussi élevé ». En effet, 624 personnes sont mortes dans la rue en 2022. Nous vous en parlions déjà dans nos colonnes. Récemment, même la Cour des Comptes a pointé l’inaction criminelle du chef de l’État envers les personnes sans-abris. Pour rappel, la France compte 330 000 sans domicile fixe.
La rue continue de tuer. Par extension, l’inaction politique des macronistes est responsable de ces décès. Emmanuel Macron souhaitait que plus personne ne dorme dans les rues du pays à la fin de l’année 2017. Nous sommes le… 30 octobre 2024. Rien n’a été annoncé par le gouvernement Barnier pour lutter contre le fléau du sans-abrisme. De leur côté, les insoumis bataillent contre le mal-logement et une bien meilleure prise en charge des sans-abris. Les députés LFI Marie Mesmeur, Sandrine Nosbé, François Piquemal et Anaïs Belouassa Chérifi signent une tribune dans l’Humanité ce jour. Notre brève.
Sans-abris morts dans la rue : les années se suivent et vont en mal en pis
Un sentiment d’impuissance advient dans ce genre de moments. Lorsque le sujet sur lequel on écrit un article a déjà été traité et que le constat, implacable, apparaît, l’année d’après : la situation s’est encore dégradée. 624 sans-abris morts dans la rue en 2022, 735 en 2024, soit le chiffre le plus élevé selon le 12ᵉ décompte annuel du collectif « Les Morts de la rue ». L’âge moyen des personnes recensées est faible : environ 49 ans, soit 30 ans de moins que le reste de la population. Des hommes, en grande majorité, bien que la proportion de femmes ait augmenté au fil des ans.
Pour aller plus loin : Inaction criminelle de l’État envers les sans-abris : la Cour des Comptes accuse Macron
Un chiffre largement sous-estimé ? Selon « Les morts de la rue », leur rapport ne donne à voir qu’« une vision partielle de cette sombre réalité, car de nombreux décès attribuables au sans-abrisme [leur] échappent ». « Le nombre réel de décès des personnes sans abri et sans logement personnel pourrait être six fois plus important », estime le collectif. Ce dernier dénonce à la fois l’inaction politique, mais aussi l’action politique concrète allant à l’encontre de la vie des sans-abris : interdiction de distributions alimentaires, loi « antisquat » dite « Kasbarian »…
Il faut se plonger sur le cite du collectif, pour lire les quelques textes sur certaines personnes sans-abris décédées. Le plus souvent inconnues, ces textes sont les dernières traces de leur passage sur terre, avec une mort dans l’indifférence le plus souvent. Alexandre, 37 ans, est décédé rue d’Alsace en 2023, à proximité de la gare de l’Est à Paris. « Alexandre a fait son dernier voyage dans l’après-midi du 7 novembre 2023. Les témoins se souviennent d’un chien, un pitbull gris « adorable » et très gentil comme le décrit l’homme ayant appelé les secours, qui est resté aux côtés d’Alexandre jusque dans ses derniers moments. Le numéro 21 n’a pas gardé de traces de sa présence », peut-on lire sur leur site.