sans-abri sans-abris

Inaction criminelle de l’État envers les sans-abris : la Cour des Comptes accuse Macron

La Cour des Comptes a fait le constat, mardi 1ᵉʳ octobre, que l’État manquait à ses devoirs envers les sans-abris. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que le pays compte 330 000 personnes sans abris, dont plus de 2 000 enfants contraints de dormir dans les rues et ruelles de France, selon la Fédération des acteurs de la solidarité.

Le nouveau Premier ministre par usurpation n’aura pas eu un mot quant à ces situations humaines dramatiques. Même silence radio pour les plus de 2 000 sans abris tués chaque année par l’inaction politique d’un homme qui, en 2017, promettait « plus personnes dans les rues » en France dans les années à venir. Les besoins d’hébergement sont en hausse, les crédits ne suivent pas, et la saignée budgétaire de 60 milliards d’euros prévue par Michel Barnier va empirer la situation des sans-abris en France, leur nombre, comme leur condition. Notre article.

Des besoins d’hébergements pour les sans-abris qui ne cessent d’amplifier

Depuis les années 2000, la demande de logements pour les personnes sans domicile fixe a fortement augmenté. La Fédération des acteurs de solidarités (FAS) a révélé que 2 043 enfants, dont près de 500 de moins de 3 ans, n’avaient toujours pas de logement pour cette rentrée 2024.

Pour aller plus loin : Scandale : plus de 2 000 enfants sont à la rue en France, près de 500 ont moins de 3 ans

Ce chiffre est en hausse de 120 % par rapport à 2020. On estime aujourd’hui le nombre de sans-abris recensés est de plus de 330 000 personnes. Ce n’est que la partie immergée de l’iceberg, car les mineurs sans accompagnements et les familles vivants dans des squats ne sont pas comptabilisés, ni les demandeurs d’asiles ou les femmes en fuite, victimes de violences conjugales.

L’État traite uniquement l’urgence de manière temporaire et ne propose aucune solution de fond

Mais depuis 2017, date de début du premier mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, ce dernier décide de traiter ce problème de manque de logements pour les sans-abris, en menant une politique basée sur la gestion d’urgences temporaires. C’est-à-dire que l’État accorde des logements seulement à une poignée de personnes qu’ils jugent comme étant dans une situation urgente, et ce, uniquement de manière temporaire, sur une trop courte durée.

Ces actions sont de la poudre aux yeux, puisque le pouvoir macroniste ne met en place que trop peu de structures réutilisables ou de solutions sur le long terme pour concrètement aider les sans-abris. La Cour des Comptes dénonce justement le fait que l’État ne mette en place aucune, ou que trop peu, de solutions durables, pérennes et réutilisables. Le gouvernement, plutôt que de traiter le problème à bras-le-corps, investit le minimum pour les situations les plus urgentes, et ce, de manière éphémère.

Que ce soit pour les hébergements d’urgences des sans-abris ou pour les demandeurs d’asile, les dirigeants choisissent toujours la solution de facilité, en survolant la crise sociale, au détriment des besoins humains, évitant ainsi de traiter le problème de fond. De plus, le pouvoir en place débloquent de moins en moins de fonds pour les logements sociaux et l’aide aux plus démunis.

Au lieu de construire des établissements médicaux et sociaux, la macronie choisit de faire le minimum et de continuer sa politique méprisante de casse sociale. Au contraire même, ce dernier préfère proposer des solutions pour contourner la loi SRU, baisser les APL et faire passer une loi « anti-squat ». Loin de défendre la justice sociale, la politique du chef de l’État tyrannise les plus démunis.

Pour aller plus loin : 2,7 millions de ménages en attente d’un logement social : une crise qui ne cesse de s’amplifier

Un subterfuge économique pour contourner les impératifs juridiques

L’autre point dénoncé par la Cour des Comptes est l’abondance des recours aux subventions annuels de l’État. Ces recours, à première vue louables, sont en fait une belle parade. Juridiquement, il n’y aucun impératif de « justifier la prestation attendue ou d’en contrôler étroitement son exécution ». Par exemple, la Cour des comptes révèle que le gouvernement a déjà eu recours « à des pratiques de sous-évaluation et de gel de crédits, systématiquement corrigées en fin de gestion, et qui ont eu pour seul résultat d’insécuriser les partenaires associatifs ». Belle illustration encore une fois du dédain gouvernemental pour les Français en situation de grande précarité.

Des recommandations de la Cour des comptes et des associations formulées dans le vide ?

La FAS s’est jointe à UNICEF France pour interpeler le gouvernement et demander une augmentation rapide, effective et durable des places d’hébergement, pourtant promise par Emmanuel Macron depuis janvier 2024.

En parallèle, ce que l’Institution de la rue Cambon recommande, c’est, entre autres, que l’usage des nuitées d’hôtel rentre dans le cadre de la commande publique et que l’État déploie des moyens afin de contrôler la mise en place et l’impact des prestations. Ce dernier, épinglé par la Juridiction pour son manquement envers les sans-abris, verra ses prochaines décisions sur le sujet scrutées de près.

La Cour des Comptes demande aussi que l’État favorise le recours à la « contractualisation pluriannuelle ou à l’autorisation d’établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) de nature plus pérenne » et fournisse des moyens pour travailler davantage avec les organismes et partenaires sociaux.

Les associations et la Juridiction espèrent et attendent un réel changement de position de la part des dirigeants ainsi que la mise en place d’actions concrètes et durables. Mais avec ce nouveau gouvernement de droite, d’usurpation, tenu en otage par l’extrême droite, il est improbable que la justice sociale trouve sa place parmi leurs projets autoritaires de casse sociale et leur désastreuse gestion des finances de l’État.

Par Camille Oulès