Budget 2025. Voyage au bout de l’enfer. C’est la réalité vécue par les macronistes depuis la victoire du Nouveau Front Populaire aux élections législatives, et notamment depuis quelques jours avec le début de l’examen du budget à la commission des finances de l’Assemblée nationale. Cinq députés macronistes ont démissionné et des ministres menacent de prendre la porte pour tenter désespérément de récupérer quelques miettes d’un Gouvernement qui saignent leurs ministères comme le reste du pays avec près de 60 milliards d’euros de coupes. C’est le cas d’Agnès Pannier-Runacher à la Transition Écologie et Didier Migaud à la Justice.
Pendant que les ministres du camp présidentiel s’écharpent, les femmes et les hommes d’État insoumis gagnent en puissance. Clémence Guetté était au perchoir comme vice-présidente de l’Assemblée nationale ce mardi. Aurélie Trouvé préside désormais la puissante commission des affaires économiques, et Eric Coquerel, comme président de la commission des finances, a obtenu la transformation de cette dernière en commission d’enquête.
Objectif ? Enquêter sur le chaos budgétaire généré par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ces dernières années. Dans la même commission, les insoumis ont accumulé des nettes victoires. En 72 heures, ils ont fait voter une série d’amendements pour supprimer des niches fiscales, taxer les plus riches, les dividendes, les super-profits et les exilés fiscaux. À la clé, près de 60 milliards d’euros de recettes fiscales récupérées, prouvant qu’une majorité existe pour un autre budget.
Mis au pied du mur, les macronistes ont sorti leur carte Joker nommé « Rassemblement national ». Ainsi, les députés de Marine Le Pen se sont précipités pour voter contre ce budget transformé par LFI, validant ainsi la saignée austéritaire de Michel Barnier dont les trois quarts des mesures étranglent l’ensemble des citoyens. Ce lundi 21 octobre, après l’examen en commission, le débat budgétaire s’ouvre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Le RN sauvera-t-il à nouveau la mise du macronisme comme il l’a fait en commission des finances ?
Les comptes de l’État et de la Sécurité sociale rejetés par l’Assemblée : la débâcle macroniste
Après le rejet des comptes de l’État par l’Assemblée nationale ce lundi 14 octobre, les comptes de la Sécurité sociale de 2023 ont, eux aussi, été rejetés par les députés à l’Assemblée nationale. Ces comptes sont ceux liés aux budgets austéritaires passés à coup de 49.3 l’an passé. Une preuve supplémentaire que « la politique de M. Macron est minoritaire » a déclaré Eric Coquerel à l’Insoumission. Le même scénario avait eu lieu l’année dernière pour les comptes de l’État et de la Sécurité sociale 2022.
Macron et Le Maire ont-ils truqué les comptes du pays ? LFI transforme la commission des finances en commission d’enquête
Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ont-ils truqué les comptes du pays ? Depuis l’arrivée à Matignon de Michel Barnier, du départ de Bruno Le Maire de Bercy et maintenant que le Parlement planche sur le budget 2025, cette interrogation se propage doucement, mais sûrement dans le monde politico-médiatique. D’aucuns soupçonnent Macron et Le Maire d’avoir étouffé la réalité du dérapage budgétaire des comptes publics, lié à la baisse drastique des recettes fiscales de l’État. Une diminution générée… par leur propre politique néolibérale décrépie.
Pour répondre à cette interrogation, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et député LFI, Éric Coquerel, a proposé que sa commission soit transformée en commission d’enquête. Une proposition votée à l’unanimité parmi tous les députés membres de la commission. Bruno Le Maire a déjà exprimé sa disponibilité à s’exprimer devant la représentation nationale. « La vérité apparaîtra plus tard », a-t-il confié à des journalistes de France 2. Affaire à suivre de près.
Plus de 40 milliards d’euros de recettes récupérées
Plusieurs victoires insoumises consécutives au sein de la commission des finances ont permis de dégager plus 40 milliards d’euros de recettes dans le budget 2025. Un chiffre à mettre en perspective avec 60 milliards de saignée austéritaire dans les services publics prévus à la base dans le budget présenté par le gouvernement.
Un amendement visant à taxer les multinationales sur leurs bénéfices réellement réalisés dans notre pays, un autre instaurant une taxe sur les énergéticiens… « On est à peu près dans ce qu’on imaginait : progressivement, on vote des amendements « NFP-compatibles » qui permettent d’aller chercher beaucoup de recettes pour l’État et pour l’investissement écologique », explique Éric Coquerel à l’Insoumission.
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Le RN s’allie aux macronistes pour empêcher le rétablissement de l’impôt sur la fortune
Qui aurait pu prédire ? En réalité, beaucoup de monde. Hier, en commission des finances, le RN s’est allié avec le camp présidentiel pour empêcher le rétablissement de l’ISF. « Le point noir au tableau est que le rétablissement de l’ISF a été empêché par le vote du RN allié aux macronistes », dénonce Éric Coquerel au micro de L’insoumission.fr. Preuve, s’il en fallait une nouvelle, que le Rassemblement national protège les ultra-riches et ainsi le gouvernement Barnier. Peut-être fallait-il aussi protéger du giron de l’ISF le château de Montretout, propriété de la famille Le Pen ?
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15 milliards de recettes supplémentaires grâce à un amendement sur les super-profits
Une autre victoire insoumise obtenue en pleine écriture de cet article. Un amendement visant à « taxer les super-profits afin de faire contribuer à la solidarité nationale les profiteurs de crise ». Une taxe aux différents précédents historiques : juillet 1916, juillet 1944 et août 1945. Une mesure de justice afin de faire payer ceux qui se sont gavés, alors que les Français sont étranglés par l’inflation. Un exemple concret : alors que l’armateur CMG CGM, dirigé par le profiteur de crise Rodolphe Saadé, a empoché 24,9 milliards d’euros de bénéfices en 2022, la multinationale ne payait « que » 587 millions d’euros d’impôts. « Le problème, c’est celui de ceux qui se gavent ! », disait un certain Jean-Luc Mélenchon.