Logement social sru
Logement social sru

2,7 millions de ménages en attente d’un logement social : une crise qui ne cesse de s’amplifier

2,7 millions de ménages en attente d’un logement social, un chiffre qui gonfle chaque année. Face à cette crise du logement, seulement 82 000 constructions de nouveaux logements sociaux et un nombre d’attributions de HLM qui chute un peu plus chaque année. Les ménages, de plus en plus précaires à cause de la politique économique d’Emmanuel Macron, sont de plus en plus nombreux à se trouver en situation de mal-logement. Face à cette crise alarmante, le gouvernement démissionnaire a encouragé les communes à contourner la loi SRU et prépare le pire, via un budget dont il refuse de communiquer les lettres plafonds et qui augure de nouvelles coupes pour le logement. Notre article.

2,7 millions de ménages en attente d’un logement social

Selon l’USH (Union Sociale pour l’Habitat), 2,7 millions de ménages étaient toujours en attente d’un logement social fin juin 2024. Un chiffre en hausse avec 100 000 demandeurs de plus qu’en 2023. Parmi ces 2,7 millions de ménages, environ 1,8 million sont en attente pour un premier logement social. Ce sont donc 1,8 million de ménages qui se retrouvent nouvellement en situation de précarité à cause de la politique désastreuse menée par E. Macron. Depuis 7 ans, de plus en plus de familles se retrouvent sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui, environ un tiers des Français ont moins de 100 euros pour vivre dès le 10 de chaque mois.

La situation actuelle, plus qu’alarmante, est due à la politique budgétaire et sociale délirante du chef de l’État, préférant laisser les prix s’envoler plutôt qu’augmenter les salaires. Le dégoût de cette politique s’est illustré lors des dernières élections législatives, portant en tête le Nouveau Front Populaire. Ce, dans l’espoir de voir le SMIC passer à 1600 euros et les prix être bloqués. Mais le président de la République en a, seul, décidé autrement, en s’alliant avec la droite et l’extrême droite pour continuer sa politique économique et sociale répressive, quitte à sacrifier la démocratie et les citoyens en situation de précarité aux profits des plus riches.

Pour aller plus loin : Michel Barnier à Matignon : comment Macron a pactisé avec Le Pen

Plus de demandes, moins de nouveaux logements

À cela s’ajoute un second problème, la demande de logements sociaux augmente, mais l’Etat décide de diminuer un peu plus chaque année la construction de nouveaux logements sociaux. En effet, il y a 5 ans, 120 000 nouveaux logements sociaux ont vu le jour contre seulement 82 000 en 2024. L’USH estime qu’il faudrait construire environ 198 000 nouveaux logements sociaux par an pour répondre à la demande. Pourtant, depuis que E. Macron est à la tête de l’état, le nombre d’attributions de HLM par an baisse chaque année : seulement 390 000 en 2023 face à 500 000 en 2015.

Pourtant, la loi SRU oblige les communes, dans les zones urbaines, à avoir au moins 20 à 25 % de logements sociaux. Pourtant, 64 % des communes ne respectent pas cette loi et ne disposent pas du taux minimal de logements sociaux imposés. En réponse à ce non-respect de la loi, l’ex-premier ministre Gabriel Attal a tout de même eu le temps de faire une molle déclaration d’intention, sans blâmer les communes hors la loi et ouvrant même la porte à l’intégration des logements dits « intermédiaires », dans le compte du quota de la loi SRU.

Pour aller plus loin : Logement social – Loi SRU : 64% des communes sont hors-la-loi

Ainsi, il permet aux communes de construire des logements réservés aux classes moyennes sans respecter le taux initial demandé de logements sociaux. Un subtil stratagème pour contourner la loi SRU dont la moralité laisse à désirer quand on pense aux millions de ménages en proie au mal logement.

Parallèlement au manque de constructions, ces dernières années, de moins en moins de places se libèrent dans les logements sociaux. Le taux de rotation des ménages dans les parcs sociaux a chuté d’environ 4 % de 2011 à 2023. Les occupants ne sont plus en mesure de quitter leurs logements à cause de la hausse des prix des loyers, des locations privées et de la hausse des taux d’intérêts des prêts immobiliers, qui a augmenté d’environ 2 % depuis 2022.

Cette crise du manque de logement social, présente dans toutes les régions, n’est donc pas seulement le fait des municipalités, mais résulte bien d’un désintérêt profond d’Emmanuel Macron. Depuis 7 ans, le président, méprisant ces citoyens et menant une politique sociale dramatique, entraine de plus en plus de familles dans la précarité. Selon le baromètre 2024 du Secours Populaire, un parent sur trois se prive de manger afin de pouvoir nourrir ses enfants. Pendant ce temps, en 2023, l’Élysée a dépensé 125 millions d’euros, creusant un peu plus le déficit budgétaire.

Encore des promesses non tenues par l’ancien gouvernement

P. Vergriete, ancien ministre du Logement, avait promis en octobre 2023, lors du congrès HLM à Nantes, que l’État allait dédier une enveloppe de 400 millions d’euros par an, pendant 3 ans, pour les logements sociaux. Mais le gouvernement démissionnaire n’a pas tenu sa promesse puisque cette enveloppe a déjà été réduite en juillet 2024 par B. Le Maire de plus de la moitié.

Avec un gouvernement démissionnaire si peu impliqué dans la justice sociale, la création des 198 000 logements demandés par l’USH semble utopiste, bien qu’elle relève d’une nécessité. A contrario, en 2022 déjà, Jean-Luc Mélenchon expliquait dans son programme vouloir, entre autres, construire 200 000 logements publics par an. Ces mesures, toujours d’actualité, sont défendues par le NFP qui lutte face à un gouvernement sourd.

En l’attente d’un nouveau ministre du Logement, E. Cosse, présidente de l’USH, a contacté M. Barnier afin de l’inviter au prochain Congrès HLM qui se tiendra à Montpellier du 24 au 26 septembre et de le sensibiliser à cette question de crise du logement social. La réponse de ce dernier est à ce jour inconnue, mais il serait surprenant qu’un Premier Ministre LR s’intéresse à la question des parcs sociaux. Aurait-il peur d’être associé aux valeurs humanistes du NFP s’il se penchait sur cette question sociale ou pire encore, de ne plus être assez rétrograde s’il s’intéresse « aux gens d’en bas », comme ils aiment appeler les Français ?

Par Camille Oulès

image 92
Les Crayons de L’insoumission, par Thomas Cerisy.