Gaza. Le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Karim Khan, a demandé à la Chambre préliminaire de la Cour d’émettre « de toute urgence » des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense, Yoav Gallant, et le leader du Hamas Yahya Sinwar. Souvenez-vous, le 20 mai 2024, ces mandats d’arrêt étaient déjà requis par le Procureur de la CPI. La poursuite des massacres en Palestine et la lenteur de l’institution a poussé Karim Khan à hausser le ton. Des mandats d’arrêt nécessaires pour « empêcher les suspects d’entraver l’enquête ou les procédures judiciaires, et pour prévenir la commission de nouveaux crimes », selon les mots du Procureur.
En se basant sur les méthodes de calcul de la revue médicale The Lancet, on peut estimer à plus de 200 000 le nombre de Palestiniens tués depuis 11 mois par Netanyahu et ses alliés. En France, la mobilisation contre le génocide à Gaza et pour un cessez-le-feu durable au Proche-Orient ne faiblit pas. Ce dimanche 8 septembre, une nouvelle manifestation a eu lieu à Paris. Des nombreux insoumis y étaient présents, dont leur leader, Jean-Luc Mélenchon. Notre brève.
Le Procureur de la CPI hausse les tons, Netanyahu pris dans un étau judiciaire inextricable, alors que le génocide à Gaza se poursuit
Les demandes de mandat d’arrêt par le Procureur de la CPI contre Benjamin Netanyahu, contre son ministre de la Défense et contre trois dirigeants du Hamas, avaient fait grand bruit. Souvenez-vous, c’était en mai 2024. Tous les complices du génocide à Gaza, tous ceux qui le niaient ou l’encourageaient par des doubles standards et des compassions sélectives, en avaient pris pour leur grade. La position des insoumis, elle, avait été entièrement légitimée, puisqu’ils avaient fait le choix de ne parler uniquement la langue du droit international, et non celle de la « guerre de civilisations » voulue par d’autres.
Pour aller plus loin : Mandat d’arrêt de la CPI contre Netanyahu, ses complices français de plus en plus isolés
En effet, depuis le 7 octobre, LFI a appelé à la poursuite et à la condamnation de tous les auteurs de crimes de guerre. La position de Karim Khan, procureur de la CPI, n’a pas changé. Dans une récente interview à la BCC, a demandé à la Chambre préliminaire de la Cour d’émettre « de toute urgence » les mandats d’arrêt qu’il avait requis. Une demande réitérée suite à « criminalité continue » et de « détérioration de la situation en Palestine », selon ses mots.
Benjamin Netanyahu et ses alliés sont enfermés dans un étau judiciaire inextricable. Mi-juillet, la Cour internationale de Justice (CIJ) considérait « la présence continue de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé » comme « illicite », incluant la Cisjordanie. Présence à laquelle il devait mettre fin « dans les plus brefs délais ». Cette même CIJ avait reconnu le risque de génocide à Gaza. Un mandat d’arrêt international émis par la CPI renfermait définitivement l’étau judiciaire autour de Benjamin Netanyahu et de tous les responsables des massacres incessants à Gaza.