9 juin fret ferroviaire

Élections du 9 juin – Manon Aubry, candidate pour sauver le fret ferroviaire

9 juin : une élection pour sauver le fret ferroviaire. Il suffit de prendre le bus ou la voiture pour s’en rendre compte : les camions saturent les routes. Chaque année, ce sont près de 140 milliards de tonnes-kilomètre qui empruntent les routes du pays. En comparaison, le fret ferroviaire – c’est-à-dire le transport des camions de marchandises via le train – n’a déplacé que 36 milliards de tonnes-kilomètre en 2021.

Alors que dans les années 1980, le réseau ferroviaire français était reconnu pour sa qualité dans le monde entier et l’un des plus étendus d’Europe, il est aujourd’hui plus que jamais en danger à cause des politiques néolibérales d’Emmanuel Macron et de la Commission européenne. Comme tous les services publics qu’ils souhaitent libéraliser, ils sacrifient le fret ferroviaire sur l’autel de la sacro-sainte concurrence.

Et le gouvernement s’y enfonce de plus en plus : il a annoncé liquider le seul opérateur public de transport ferroviaire, Fret SNCF, d’ici à la fin de l’année 2024. Cession de 62 locomotives, 23 flux, suppression de 500 postes de cheminots. Une catastrophe écologique et sociale, alors que le secteur des transports représente 31% des émissions de gaz à effet de serre.

Face à eux, la France insoumise et sa liste d’Union populaire sont bien décidées à contrer ce saccage du fret ferroviaire aux élections européennes du 9 juin. Début mai, L’insoumission recevait déjà Bérenger Cernon, cheminot, syndicaliste et candidat sur la liste de Manon Aubry, qui alertait sur la liquidation du fret ferroviaire par Macron ces dernières années. Ce mardi 28 mai, une mobilisation unitaire a réuni des milliers de travailleurs pour défendre le fret ferroviaire face au démantèlement ; une mobilisation soutenue par la France insoumise et sa tête de liste Manon Aubry. Notre article.

Démantèlement de Fret SNCF – Le dernier coup de massue d’une succession de réformes néolibérales

L’annonce du démantèlement de Fret SNCF n’est que le dernier coup de massue d’années de casse progressive du fret ferroviaire. Depuis des années, les néolibéraux enchaînent les réformes régressives en tout genre, en France comme en Europe. Un exemple parmi d’autres de ces réformes passées est celle de la SNCF en 2018. Celle-ci a supprimé le statut de cheminot, transformé la SNCF en une société anonyme – actant la fin d’une logique d’un service public donc – et prévu l’ouverture des lignes régionales et des TGV à la concurrence. De réforme en réforme, c’est le transport le plus écologique, transport d’avenir donc, que l’on a savamment détruit.

Pire : entre 2022 et 2023, la Commission européenne menace de sanctionner la France pour les investissements que l’État a menés envers Fret SNCF depuis 2007. Un soutien financier nécessaire, pourtant contraire aux traités absurdes de l’Union européenne. Face à ces menaces de lourdes amendes, le Gouvernement a cédé et annoncé un mic-mac pour sauver les miettes d’un système qu’il ne voulait pas sauver.

C’est en mai 2023 que le gouvernement français a annoncé pour la première fois son intention de démanteler l’entreprise Fret SNCF, principal opérateur de fret ferroviaire. Une réforme « pour satisfaire les exigences de la Commission européenne, qui estime que Fret SNCF doit être sanctionnée en raison des subventions publiques reçues au détriment de ses concurrents privés », dénoncent les syndicats et des associations écologistes réunis dans l’Alliance écologique et sociale.

Le gouvernement prévoit donc la création de deux nouvelles entreprises, et la cession de l’activité de trains entiers aux concurrents. Cela représente près de la moitié des marchandises transportées et un tiers de l’activité de l’entreprise actuelle. Les députés insoumis alertaient déjà à l’époque sur le scandale de la politique macroniste en la matière.

En conséquence, et en plus des suppressions d’emplois, une augmentation du transport marchand routier est à prévoir : entre 300 000 et 520 000 camions supplémentaires, selon les calculs de l’Alliance écologique et sociale. Une aberration écologique donc, avec plus de 460 000 tonnes de CO2 supplémentaires par an. Le Parlement européen votait déjà en mars dernier l’autorisation de circulation des méga-camions en Europe – contre l’avis des insoumis qui s’y sont opposés.

Ce démantèlement progressif du fret ferroviaire est donc dû au travail d’arrache-pied, main dans la main d’Emmanuel Macron et de la Commission européen. Bérenger Cernon, cheminot et candidat sur la liste de Manon Aubry le rappelait au micro de L’insoumission :

« L’Union européenne est bien sûr responsable. Notre modèle de société était fondé sur des services publics forts, des entreprises nationales dont tous les Français sont fiers. Et la conception de l’Europe, c’est de tout libéraliser, d’ouvrir la concurrence. La réalité, c’est qu’aujourd’hui notre réseau permettait de desservir quasiment tout notre territoire par le train. L’Europe décide que tout ça, c’est fini, et qu’il faut faire du business. On casse 80 ans d’une entreprise historique. Le bilan de cette politique est désastreux ».

Pour aller plus loin Fret : Bruxelles oblige la SNCF à supprimer 500 emplois et abandonner 30% du trafic

Plus précisément, « le fret est l’exemple le plus criant de cette politique » explique-t-il. « On a jamais aussi peu transporté de marchandises par le fret ferroviaire, et dans le même temps on a jamais eu autant de camions sur la route ».

Bref, si le déclin du fret ferroviaire a de multiples causes, elles ont un point commun : la politique du gouvernement et de l’Union européenne. La désindustrialisation, en plus des milliers d’emplois supprimés sur plusieurs années, a fait baisser la demande dans ce secteur. Couplons cela à l’inactivité des gouvernements depuis au bas mot 20 ans, et il est clair que le fret ferroviaire est abandonné par les dirigeants néolibéraux. 

Surtout, c’est l’idéologie néolibérale elle-même, au pouvoir à Bruxelles et à Paris, qui prône ce désengagement de l’État : le capitalisme a besoin de nouveaux marchés, alors il en crée d’autres. La casse des services publics crée de fabuleuses « opportunités » de « créer de la richesse », tant pis si ça se fait sur le dos de l’environnement, des cheminots, des usagers… Elle finira bien par ruisseler sur nous de toute façon, non ?

Pour aller plus loin : Liquidation du fret ferroviaire – Macron et Bruxelles à la manœuvre

Une mobilisation massive contre le démantèlement de Fret SNCF

Face à ce désastre savamment orchestré, les travailleurs du fret et les militants écologistes s’allient pour dire stop à ce modèle de société, et appellent à « faire pression sur le gouvernement de toute urgence ». Une journée de mobilisation a eu lieu ce mardi 28 mai à Paris, réunissait plusieurs milliers de personnes. Une mobilisation bien sûr soutenue par les insoumis, qui ont d’ailleurs publié en ce jour, via leur groupe parlementaire, un communiqué de presse dénonçant le démantèlement de Fret SNCF.

Ce mardi 28 mai, la tête de liste de l’Union populaire Manon Aubry était ainsi présente aux côtés des cheminots mobilisés, avec d’autres élus insoumis. « Le 9 juin, votons pour la bifurcation écologique et sociale ! » a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Le 9 juin : la défense du fret ferroviaire contre l’écran de fumée de Macron et de ses alliés

Et pour cause, les insoumis ont fait de la défense du fret ferroviaire un de leurs chevaux de bataille pour les élections du 9 juin. Depuis des années, ils bataillent pour sauvegarder et développer ce bien public commun qu’est le fret ferroviaire. Manon Aubry a d’ailleurs rappelé en grand débat sur LCI face à ses concurrents que le fret ferroviaire est un enjeu écologique majeur :

Lors du meeting de l’Union populaire à Paris ce samedi 25 mai, le militant écologiste et candidat Daniel Ibanez a rappelé le bilan des macronistes et de leurs alliés en matière ferroviaire :

L’investissement dans le fret ferroviaire est « essentiel pour la bifurcation écologique » jugent les insoumis et les scientifiques. De son côté, englué dans l’illusion selon laquelle le marché peut tout résoudre, quand les experts scientifiques du GIEC démontrent l’inadéquation des solutions technologiques proposées par les multinationales, dans le but de faire du profit, le gouvernement Macron s’écharpe et s’emmêle. Ils ont baigné dans ce dogme toute leur vie, ils ne peuvent pas en sortir. Ils ne peuvent proposer de solutions, car leur vision du monde, capitaliste néolibérale, est la racine du problème. 

Contre une décision à rebours des enjeux écologiques, sociaux et incompatible avec l’urgence de relancer une grande politique publique de transports sur rails, les insoumis se mobilisent jusqu’au bout. À l’Assemblée nationale, dans la rue, et au Parlement européen depuis 2019 ; et encore davantage dès le 9 juin avec leurs prochains élus de combat.