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Massacres à Rafah : Netanyahu bombarde un camp de réfugiés palestiniens

À Rafah, l’horreur. Des tentes de réfugiés palestiniens détruites, dans le camp de Barkasat. Des corps carbonisés, démembrés. Des femmes et enfants brûlés vifs. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux depuis cette nuit sont terrifiantes. Au moins 45 personnes ont été tuées par Tsahal d’après le dernier bilan. Ainsi se poursuit la suite de l’offensive de Netanyahu à Rafah, située au sud de Gaza, commencée le 7 mai 2024. Situé côté de Rafah, la zone est pourtant désignée avec cynisme par l’armée israélienne comme une zone humanitaire, c’est-à-dire exclue des zones desquelles Israël ordonne l’évacuation. Un massacre insoutenable, alors que plus de 40 000 Palestiniens ont été tués sous les bombes de l’armée génocidaire de Netanyahu.

Des scènes d’horreurs, deux jours après que la Cour internationale de Justice ait ordonné à Israël de « stopper immédiatement de son offensive militaire à Rafah ». Emmanuel Macron se dit « indigné », appelle au « plein respect du droit international », mais ne fait rien. Suspension de l’accord d’association Israël-Union européenne ? Embargo sur les armes livrées à l’État d’Israël ? Reconnaissance de l’État de Palestine ? Rien de tout cela. Nos yeux sont tournés vers Rafah. Ceux qui se taisent, ceux qui minimisent, ceux qui sont à des postes de commandement et qui ne font rien, sont complices de ce qu’il se passe en Palestine. Notre article.

À Rafah, l’horreur absolue : qui peut nier la volonté génocidaire de Netanyahu ?

À Rafah, des scènes cauchemardesques. Des corps démembrés et calcinés sont sortis du camp de Barkasat, à proximité de Rafah. Des Palestiniens brûlés vifs. Un enfant décapité. Des images insoutenables. Les mots manquent. « Israël bombarde des déplacés. Israël cible une zone désignée par elle-même comme « humanitarian safe place ». Israël se moque du droit international. Combien de temps encore les États laisseront-ils faire ? », dénonce Médecins du Monde sur Twitter. 45 Palestiniens tués sont à dénombrer selon le dernier bilan.

Un massacre perpétré par l’armée génocidaire de Netanyahu deux jours après un ordre donné par la Cour internationale de Justice de stopper son offensive sur Rafah. Une semaine après la décision du Procureur de la Cour internationale de Justice de demander des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense, entre autres. Il est proprement hallucinant de constater combien les dirigeants de l’État d’Israël agissent en toute impunité.

Qui peut encore nier la volonté génocidaire de Netanyahu et de ses alliés après la nuit d’horreur à Rafah ? « J’ai relâché toutes les contraintes. Toutes. Gaza ne reviendra pas comme avant. Nous éliminerons tout », déclare son ministre de la Défense, Yoav Gallant, le 10 octobre 2023. « Nous sommes en train de mettre en place la Nakba de Gaza », annonce le ministre de l’Agriculture israélien le 11 novembre 2023. « Je raserai Gaza. Pas de sentiments », affirme Keti Shitrit, membre du Likud, le parti de Netanyahu, le 1ᵉʳ novembre 2023. Et la référence à Amalek de la part du Premier ministre israélien lui-même ? Nous ne l’avions pas encore expliquée dans les colonnes de L’insoumission.

Le 28 octobre 2023, s’adressant aux Israéliens, il déclare : « Vous devez vous rappeler ce qu’Amalek vous a fait ». Netanyahu fait référence aux Amalécites, un peuple mentionné dans la Bible comme étant les persécuteurs des Israélites. La Bible ordonne aux Israélites d’exterminer les Amalécites : « Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes ». Dans sa plainte déposée devant la Cour internationale de Justice, qui a indiqué un risque génocidaire en Palestine, l’Afrique du Sud a explicitement cité cette phrase dans sa plaidoirie contre l’État d’Israël.

Horreur à Rafah : LFI la dénonce avec force, les soutiens de Netanyahu sont isolés, l’État d’Israël fait fi des demandes des cours internationales de justice

En France, du côté des insoumis, la dénonciation de l’horreur a été immédiate. Jean-Luc Mélenchon dénonce un « abominable massacre » qui « résume ce que sont les assassins de cette armée de criminels de guerre et leurs chefs […] Macron ne fait rien. Pas en notre nom ! ». « Voilà le résultat de l’impunité dont dispose le criminel de guerre Netanyahu, bien protégé ici par les partisans du soutien inconditionnel », cingle Manuel Bompard, coordinateur du mouvement insoumis. « Il est urgent d’adopter des sanctions contre Israël pour cesser ce massacre ! », affirme Manon Aubry, tête de liste de LFI pour les élections du 9 juin.

Les soutiens inconditionnels de Netanyahu sont de plus en plus isolés. Jordan Bardella, Marine Le Pen, Éric Zemmour se taisent face à l’horreur ou même, les encouragent. Meyer Habib aussi. « J’ai eu Netanyahu au téléphone, il m’a dit qu’il ira jusqu’au bout ! », déclare-t-il la semaine dernière sur CNEWS, suite au mandat d’arrêt requis par le Procureur contre Netanyahu et son ministre de la Défense, entre autres.

Pour aller plus loin : Mandat d’arrêt de la CPI contre Netanyahu, ses complices français de plus en plus isolés

Réagissant à l’horreur à Rafah, François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains pour les élections du 9 juin, parle comme un disque rayé. « Nous n’avons pas changé de ligne, Israël a le droit de se défendre ». Pour rappel, plus de 40 000 Palestiniens ont été tués par l’armée de Netanyahu depuis octobre 2023.

Raphaël Enthoven, Caroline Fourest et autres psalmodieurs de plateaux ne disent rien. Eux toujours si prompts à insulter les insoumis qui défendent le cessez-le-feu et la paix au Proche-Orient. Ils sont de ceux qui n’ont aucune honte à associer défense des Palestiniens avec de l’antisémitisme. Eux et tant d’autres soutiens inconditionnels de Netanyahu ont sali les insoumis, les ont traités de tous les noms… Pour que la Cour Pénale Internationale parle en terme quasi-identiques aux leurs et que la Cour internationale de Justice somme Israël de « stopper immédiatement son offensive militaire à Rafah ».

Macron et le Proche-Orient : encore des mots, toujours des mots, jamais d’actes

Suite aux frappes meurtrières de l’armée israélienne contre Rafah, Emmanuel Macron se dit « indigné » et appelle « au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat ». Soit, mais encore ? « Paroles, paroles, paroles… », chantait Dalida. Pour quels actes ? La reconnaissance de l’État palestinien ? Le 16 février 2024, le chef de l’État affirme que la « reconnaissance d’un État palestinien n’est pas un tabou pour la France ». En termes d’acte symbolique et en soutien au peuple palestinien, Emmanuel Macron aurait déjà dû faire reconnaître l’État de Palestine par la France.

Pourtant, le 22 mai, le chef de la diplomatie française nuance largement cette position : si ce n’est « pas un tabou », ce n’est pas le bon moment pour autant. Ce, alors que 146 pays reconnaissent l’État Palestine. En Europe, l’Espagne s’est jointe à la Norvège et à l’Irlande dans leur engagement à reconnaître l’État palestinien la semaine dernière. Concernant les deux premiers, un vote déterminant aura lieu demain, mardi 28 mai 2024. L’insoumission y portera un regard prioritaire.

Pour aller plus loin : Reconnaissance de l’État de Palestine : comment la France a renoncé

L’embargo sur les armes livrées à l’État d’Israël ? Toujours pas. Dès le 17 octobre 2023, L’insoumission avait lancé l’alerte. Depuis 2017 en effet, la France a vendu 111 millions euros d’armes à Israël. Ce, alors que la France a ratifié le Traité sur le Commerce des Armes de Nations Unies, interdisant toute vente lorsque les armes sont susceptibles d’être utilisées contre des civils ou en violation de la Convention de Genève de 1949. De fait, Emmanuel Macron et son Gouvernement violent directement les obligations internationales de la France, en plus de la salir continuellement sur la scène internationale depuis 7 mois, à coup de volte-faces et de têtes baissées.

Plaider pour la suspension de l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne ? Pas plus que le reste. Cela ne semble jamais être une option. Pourtant, l’UE est le premier partenaire commercial. Elle continue d’importer des produits issus de colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens, à hauteur de 350 millions d’euros en 2022. De l’argent qui, in fine, enrichit le régime de Netanyahu et lui permet de perpétuer ses massacres.

Les États espagnol et irlandais, rejoints par près de 80 députés européens, demandent une révision de cet accord d’association. Rima Hassan, candidate de LFI pour les élections du 9 juin, a lancé une pétition pour suspendre cet accord. Aujourd’hui, celle-ci atteint près de 40 000 signatures. Nos yeux sont tournés vers Rafah. Ceux qui se taisent, ceux qui minimisent, ceux qui sont à des postes de commandement et qui ne font rien, sont complices de ce qu’il se passe en Palestine. On ne répond pas à des crimes de guerre par d’autres crimes de guerre. Le cessez-le-feu doit advenir, maintenant, comme le demande inlassablement les insoumis depuis le 7 octobre 2023. L’Histoire nous regarde.

Par Nadim Février

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Les crayons de L’insoumission, par Azo.