Gaza

Israël-Palestine – Une rapporteuse de l’ONU alerte sur un danger de « nettoyage ethnique » à Gaza, les autorités françaises restent silencieuses

Ce samedi, la rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, a alerté l’ONU sur un risque de « nettoyage ethnique » à Gaza. Elle a déclaré : « Les Nations Unies et leurs États membres doivent intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat entre les parties, avant que nous n’atteignions un point de non-retour ». Un diplomate européen, cité par le journal Financial Times hier, s’inquiète lui aussi d’un « nettoyage ethnique massif » à Gaza. Pour cause, heure après heure, les crimes de guerre de l’armée israélienne se multiplient à Gaza dans le silence complice des autorités françaises et de la classe médiatique trop occupée à construire des polémiques de toutes pièces pour salir les insoumis.

A ce stade, on dénombre 2215 Palestiniens tués dont 724 enfants. Face au siège complet et aux bombardements permanents de Gaza ordonnés par l’Etat d’Israël, le secrétaire général de l’ONU décrit un « système de santé au bord de l’effondrement », des « morgues débordées » et une « crise de l’eau ». Que disent les autorités françaises ? Quels sont les mots de ceux et celles qui ont accordé sans hésiter leur « soutien inconditionnel de l’Etat d’Israël » tout en construisant des fausses polémiques contre La France insoumise ? Ils se taisent.

Le silence est total et dit tout : l’alignement de la diplomatie française et des représentants politiques irresponsables au gouvernement d’extrême droite israélien se poursuit. Les mots de « cessez le feu », de « respect des résolutions de l’ONU » n’existent plus pour eux. Hier, Emmanuel Macron a évoqué les crimes de guerre de l’armée israélienne comme une « riposte juste et forte ». Ce soir, par quatre tweets inconsistants, il appelle à ce que « toutes les mesures soient prises pour protéger les civils » mais sans dire un mot du cessez-le-feu, ni préciser de mesures concrètes.

Dans le monde entier, la stupeur est totale. Les manifestations pour appeler au cessez-le-feu et à la solution à deux Etats se multiplient dans le monde. En France, elles sont un délit. Ailleurs, les crimes de l’armée israélienne sont condamnés, l’ONU alerte, les diplomates aussi. Pas en France, qui s’enferme dans un isolement conjugué à une rupture avec ses positionnements diplomatiques depuis De Gaulle. A quand le retour à la raison ? A quand le cessez-le-feu immédiat ? A quand le respect du droit international et la fin du blocus de Gaza et la mise en place de corridors humanitaires ?

Jean-Luc Mélenchon l’a rappelé « il n’y aura pas de solution en dehors du cadre de l’ONU, par la solution à deux Etats ». Notre article.

Les crimes de guerre de l’armée israélienne se multiplient à Gaza : 2215 Palestiniens tués dont 724 enfants

Heure après heure, les crimes de guerre de l’armée israélienne se multiplient à Gaza contre ceux que le gouvernement d’extrême droite israélien a qualifié d’ « animaux humains ». Le 12 octobre, les forces israéliennes ont ordonné à 1,1 million de Palestiniens du nord de Gaza de se déplacer vers le sud dans les 24 heures, au milieu de frappes aériennes.

Comment qualifier cet ordre ? C’est un déplacement forcé de population, un ordre d’une armée qui commet des crimes de guerre fort d’un blanc-seing de ses alliés, à commencer par les Etats-Unis d’Amérique. Cet ordre est une violation du droit international humanitaire d’après Amnesty International. Ce soir, Macron appelait au « respect du droit humanitaire » sans dire un mot ce déplacement forcé. Les mots de la diplomatie ont disparu du langage de la France. Pas un mot non plus de la solution à deux Etats.

Jour après jour, le bilan morbide continue de s’alourdir : une semaine après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, on dénombre 1.300 morts côté israélien et 2.215 Palestiniens tués dont 724 enfants. D’après plusieurs ONG, notamment Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, l’armée israélienne aurait utilisé du phosphore blanc lors d’opérations militaires à Gaza et au Liban, « exposant les civils à des risques de blessures graves et à long terme ». Ce jour, plusieurs médias l’ont confirmé par leurs experts respectifs, à France Info, au Washington Post, et à France 24. Les autorités israéliennes nient, comme elles ont l’usage de le faire pour l’ensemble des crimes de guerre qu’elles commettent.

Le pire est à venir. Ce jour, Benjamin Netanyahou, responsable des crimes de guerre de son armée, a déclaré : « J’insiste pour dire que ce n’est que le début ». Le même parlait il y a quelques jours de « vengeance terrible ». Vendredi soir, deux responsables israéliens ont affirmé aux médias américains qu’une invasion était « imminente ». L’extrême droite israélienne poursuit sa feuille de route co-signée par la classe dominante française.

En France, le silence coupable et complice des autorités françaises face aux crimes de guerre

Emmanuel Macron va-t-il revenir sur ses mots, lui qui qualifiait de « riposte juste et forte » la réponse de l’armée israélienne aux crimes de guerre du Hamas ? La Présidente de l’Assemblée nationale qui évoquait le « soutien inconditionnel de la France à l’Etat d’Israël », et avait été ovationnée par tous à l’exception des députés insoumis, va-t-elle revenir sur ses propos et condamner, enfin, les crimes de guerre de l’armée israélienne ?

Un délire complet et entier s’est emparé d’une large partie de représentants politiques et médias français. Le temps d’antenne est davantage consacré à la construction de fausses polémiques contre LFI qu’à la situation à Gaza. La charge a été lancée par Elisabeth Borne dès vendredi dernier, accusant LFI d’être « ambiguë ». La cause ? Avoir condamné tous les crimes de guerre, et non pas ceux d’une seule des parties au conflit.

Depuis, la charge continue jour après jour et anéantit toute réflexion de fond, à l’exception des interventions insoumises et de l’expression des nombreuses d’ONG ou de personnalités comme Hubert Védrine et Dominique de Villepin sur les plateaux. La fabrique de l’opinion bat son plein. L’un des derniers exemples du délire médiatique : hier, sur un plateau de télévision, David Pujadas s’interrogeait « Est-ce qu’il faut dire : un…un…civil à Gaza, c’est la même chose qu’un civil à Israël ? ». Voilà le niveau du bavardage médiatique immonde qui défraie la chronique tous les jours, tri les civils, obstrue les esprits, et pousse aux appels aux meurtres contre LFI.

Au total, la position des autorités françaises reste inchangée. Elle est un mélange de silence complice et coupable face à ce qui s’annonce comme un « nettoyage ethnique » d’après les mots de l’ONU. Ce soir, Emmanuel Macron s’est contenté de réagir par le biais de quatre tweets inconsistants et sans aucune portée. La voix de la France est une nouvelle fois affaiblie. Il écrit « À Gaza comme ailleurs, le droit humanitaire doit être respecté. » sans un mot de soutien aux 2,5 millions de palestiniens menacés dans leur existence, sommés de partir de chez eux en 24h sous les coups des bombardements aériens et des salves d’artilleries tirées toutes les 30 secondes.

Autorités françaises, médias, et autres représentants politiques ayant dit leur soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël, tous sont de fait complices de l’horreur en cours à Gaza.

La France parle au monde et le monde la regarde : à quand le cessez-le-feu immédiat ? A quand la construction d’un camp de la paix contre les va t’en guerre alignés sur l’extrême droite israélienne ? A quand la mise en place de corridors humanitaires ? A quand la libération immédiate des otages ? A quand la fin du blocus criminel de Gaza ? A quand le respect du cadre de l’ONU et l’application de la solution à deux Etats ? A quand la qualification des crimes de l’armée israélienne pour ce qu’ils sont ? Des crimes de guerres, qu’il faudra juger et poursuivre comme l’ensemble des crimes de guerre commis dans ce conflit.

Les insoumis serrent les rangs, ils sont les premiers défenseurs de la paix dans un pays dirigé par un camp va t-en-guerre qui fortifie ses alliances au fascisme, jour après jour.

Sylvain Noel, rédacteur en chef

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