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Scandale : ce journaliste de BFMTV copain avec le RN

« Ce n’est pas aux partis de décider quels journalistes sont attachés à leur suivi », selon Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFM TV. Une réponse cinglante, suite à la décision du Rassemblement National (RN) de boycotter la « première chaine d’info de France » ce 27 mai 2023. La raison ? Le parti d’extrême droite est mécontent du choix de la journaliste censée suivre son actualité à partir de septembre. Jusqu’à janvier 2023, cette tâche est celle de Loïc Besson. Un rubricard RN proche, trop proche du parti de Marine Le Pen. « C’était devenu un sujet de blagues entre nous tellement c’était flagrant », témoigne un journaliste chargé de suivre le RN pour un autre média, rapporte Mediapart.

Durant la campagne présidentielle de 2022, Loïc Besson fait passer pour des scoops la diffusion par la chaine de la propagande électorale du parti ou du slogan de campagne choisi par la candidate. Le summum : le journaliste de BFM TV est vu sur des photos publiées sur Instagram… aux côtés de salariés du parti, tout sourire. Après un signalement de la Société des journalistes, Loïc Besson est écarté de son poste au début de l’année 2023. Notre article.

Loïc Besson, ce journaliste trop proche de Marine Le Pen et de son parti, écarté de son poste en janvier 2023

Le 27 mai 2023, le RN déclare boycotter la « première chaine d’info en France », BFM TV. La raison ? Le parti d’extrême droite est mécontent du choix de la journaliste censée couvrir son actualité à partir de la rentrée. Il s’agit de Sophie Dupont, une journaliste de l’émission « Quotidien » (TMC). « Ce n’est pas aux partis de décider quels journalistes sont attachés à leur suivi », répond Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFM TV. Pourquoi ce changement à venir ? Depuis janvier 2023, il n’y a plus de journaliste régulier dédié à la couverture du RN au sein de la chaine. Le précédent, un certain Loïc Besson, a été écarté de son poste en raison de sa trop grande proximité avec le parti d’extrême droite. Quel a été son traitement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 ?

Durant la campagne présidentielle, Loïc Besson fait passer pour des scoops la diffusion par la chaine de la propagande électorale du parti ou même le slogan de campagne choisi par la candidate. Le journaliste relaie les éléments de langage du RN sans recul aucun, préférant expliquer ce que la candidate pense et relayer sa stratégie politique. Loïc Besson révélait surtout le calendrier de Marine Le Pen ou relayait les éléments de langage du RN », selon Tristan Berteloot, journaliste à Libération (via Mediapart). Un traitement tellement favorable au RN, que des rubricards RN de plusieurs médias préfèrent en rire « tellement c’était flagrant ».

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Extrait des clichés publiés par un salarié du RN sur son compte Instagram le montrant en compagnie de Loïc Besson, journaliste de BFMTV. Crédits : Mediapart.

Les liens troubles de Loïc Besson avec le RN se matérialisent également avec des photos prises avec des salariés du parti d’extrême droite, publiées sur Instagram. On y voit le journaliste de BFM TV, grand sourire aux lèvres.

Pendant la campagne présidentielle, le parti d’Éric Zemmour, fait part à BFMTV de ce traitement médiatique jugé trop favorable au parti de Marine Le Pen. Loïc Besson reste en place. Ce n’est qu’après une alerte de la Société des Journalistes qu’il est écarté de son poste de rubricard RN.

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Cette proximité est-elle voulue et orchestrée par la chaine ? « Le modèle de la chaîne était de prendre un jeune journaliste sans capacité d’analyse ou d’enquête et de ne plus réfléchir sur la particularité d’un parti d’extrême droite. Mais Loïc [Besson] a certainement fait ce que lui demandait la direction. Les coller le plus possible pour avoir le plus d’éléments qu’ils vendent comme des “exclus” », rapporte un journaliste à Mediapart. Cela convient très bien à l’ancienne candidate à l’élection présidentielle. « Marine Le Pen a compris que le dernier verrou de sa normalisation se joue dans sa seule relation avec les rubricards chargés du suivi de son parti », écrivait Tristan Berteloot dans Libération dès avril 2022.

Par Nadim Février