Hôpital. « Il semble quasi impossible passé 60 ans de monter ou descendre une personne du 2ème ou 3ème étage à l’aide d’une chaise dans un escalier. Ce gouvernement (et les précédents) veulent la mort des travailleurs » : voilà un cri du cœur, poussé par Magali C., infirmière de nuit, au sujet du travail de son mari. Il est ambulancier, un métier dont on entend peu parler. 994 euros par mois, transport de charges lourdes, incertitudes du lendemain… Par son témoignage, Magali C. nous plonge dans l’enfer de cette profession. Nous le publions dans nos colonnes en intégralité.
Hôpital : le témoignage de Magali C. au sujet de son mari ambulancier
On dit que le travail d’infirmière est un travail difficile et mal rémunéré.
Cependant, comme chaque année, quand je fais la déclaration d’impôt pour mon mari et moi, je reste révoltée quant à la considération de son travail d’Ambulancier.
Diplômé depuis plus de 25 ans, il gagne 11,64 euros brut de l’heure (moins que notre fille aînée qui travaille dans une usine en 7h/14h, depuis moins de 2 ans et qui touche 12,13 euros brut de l’heure).
Salaire déclaré aux impôts : 18 193 euros net à l’année, mais avec 6258 euros d’heures supplémentaires. Soit 11935€ de salaire de base pour une année, ce qui fait une moyenne de 994€ net/mois. Sans compter qu’il a des frais de déplacement et de nourriture tous les jours.
Alors, quand on connait la dureté du métier et des conditions de travail (charges lourdes, stress, horaire donné à 17h pour le lendemain, ne jamais savoir à quelle heure on va finir, parfois 12h à 13h d’amplitude sur une journée, pas toujours le temps de manger, ou seulement sur le pouce, aucun avantage ou prime, vacances imposées par le patron et manque de reconnaissance du patron et de certains usagers), on se demande encore comment il y en a qui arrivent à se lever le matin pour aller faire ce job.
Pour aller plus loin : Retraites – « La plupart des collègues sont usés à 55 ans, voire décédés » : Alex, Stéphane et Anne ne tiendront pas jusqu’à 64 ans
Au premier mai, le Smic passe à 11,52 euros, soit une différence de 12 centimes par rapport à son salaire qui n’est pas prévu d’être revalorisé.
Et je ne parle même pas de la retraite qu’il touchera, surtout que c’est un métier tellement difficile qu’il semble quasi impossible passé 60 ans de monter ou descendre une personne du 2ème ou 3ᵉ étage à l’aide d’une chaise dans un escalier. Ce gouvernement (et les précédents) veulent la mort des petits travailleurs ; ils ne toucheront jamais de retraite, ou alors des miettes et dans quel état !
Il faut taxer les superprofits et le grand capital.
Toutes et tous dans la rue, pour dire stop à l’exploitation et la maltraitance des travailleuses et des travailleurs.
Magali C. (Infirmière hospitalière de nuit)
Crédits photo : « Manif ambulancier », Magali, Flickr, CC BY-NC-ND 2.0
