La lutte des classes résumée en une nuit. D’un côté, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et le secrétaire d’État chargé de la mer, Hervé Berville, en train de se déhancher aux côté d’Alexandre Arnault, le fils de Bernard Arnault, au concert ultra select de Jay-Z à la fondation Louis Vuitton à Paris. De l’autre, le plus fort mouvement social en France depuis mai 68, des manifestations spontanées aux quatre coins du pays, le peuple qui crie sa rage sous les lacrymogènes. Le célèbre « en même temps » macroniste.
La scène s’est déroulée ce vendredi soir, juste après la validation par le Conseil constitutionnel de la retraite à 64 ans. La colère a explosé après l’annonce de la décision, face à ce passage en force contre 93% des actifs, après le 49.3, le vote bloqué au Sénat, trois mois de mobilisation sociale historique dans le pays. Les manifestations spontanées fleurissent sous les gaz lacrymogènes.
Au même moment, au 8 avenue du Mahatma Gandhi, dans le 16ème arrondissement de Paris, se tient un concert privé du rappeur Jay-Z. Dans le public, la chanteuse Rihanna, le fils de Bernard Arnault, Alexandre Arnault, et… deux ministres macronistes en train de se déhancher. Vous avez dit indécent ? Le macronisme est un séparatisme. Ils ne se cachent même plus : danser avec le fils de Bernard Arnault ? Ils ne voient même pas le problème.
La veille, Arnault père, a engrangé 12 milliards de dollars supplémentaires. Cocasse, c’est le montant estimé par le Conseil d’orientation des retraites (COR), du soi-disant « déficit » de notre système de retraites. Mais comment voulez-vous que ce gouvernement défende l’intérêt général contre les intérêts privés, quand il danse avec ceux qu’il faudrait combattre ? Un crachat aux 3,5 millions de manifestants, aux 80% de Français opposés à leur réforme des retraites. Un bras d’honneur de plus. Ce sont vraiment des dégeulasses. Qu’ils s’en aillent tous.