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En traitant Macron d’« ordure », une gilet jaune encourt jusqu’à 1 an de prison : l’inquiétant autoritarisme du pouvoir

Valérie, gilet jaune, a traité Emmanuel Macron d’« ordure » sur les réseaux sociaux. Pour cette raison, elle encourt jusqu’à 1 an de prison et 15 000 d’euros d’amende (Midi Libre). Oui, vous avez bien lu. Pour une simple publication sur les réseaux sociaux. Cette habitante de Saint-Martin-Lez-Tatinghem (Nord-Pas-de-Calais) s’est faite interpelée par trois policiers à son domicile le 24 mars 2023. Elle est convoquée devant le tribunal judiciaire de Saint-Omer le 20 juin prochain (La Voix du Nord).

Bientôt le retour du crime de lèse-majesté ? Le pouvoir ne tient plus que par la répression et les violences policières. Alors que le mouvement historique contre la réforme des retraites continue, l’autoritarisme du pouvoir est plus qu’inquiétant. Notre article.

Elle traite Macron d’ordure, trois policiers l’interpellent à son domicile, elle risque jusqu’à 1 an de prison et 15 000 euros d’amende

Jusqu’à 1 an de prison et 15 000 euros d’amende pour avoir traité Emmanuel Macron d’« ordure » sur les réseaux sociaux (Midi Libre) : voilà ce qu’encourt Valérie, gilet jaune habitante de Saint-Martin-Lez-Tatinghem (Nord-Pas-de-Calais). Tout commence le 21 mars dernier 2023, la veille de l’interview du chef de l’État en simultané sur TF1 et France 2. Sur Facebook, Valérie publie ceci : « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs (sic) à la télé que l’on trouve les ordures ».

Pour aller plus loin : Sur TF1, Emmanuel Macron compare l’attaque du Capitole aux manifestations contre la retraite à 64 ans

À 10 heures, le 24 mars, on sonne chez elle : trois policiers sont sur le pas de sa porte. Ils sont venus pour l’interpeller. Valérie est placée en garde à vue. À la fin de la journée, elle apprend sa convocation devant le tribunal judiciaire de Saint-Omer le 20 juin 2023. Comme l’explique La Voix du Nord, « l’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard ».

« On veut faire de moi un exemple » selon Valérie, qui plaide la maladresse, car elle voulait à la base faire un jeu de mot (ordure, or-dure) : cela n’a pas convaincu les enquêteurs. Contactée par le service CheckNews de Libération, elle fait part de son effarement : « mon dieu, s’embêter avec une histoire comme ça alors qu’il y a tant de misère, d’incivilités, de violence. Ils ont que ça à faire ? »

L’inquiétant autoritarisme du pouvoir

Effarement. Appréhension. Voilà au moins deux des nombreux sentiments que nous avons ressenti en apprenant cette nouvelle. Serait-ce le retour du crime de lèse-majesté, obsolète depuis 1958, abrogé en 2013 ? En plein mouvement historique contre l’injuste réforme des retraites de la macronie, l’autoritarisme du pouvoir inquiète. Le pouvoir ne tient plus que par la répression et les violences policières.

Pour aller plus loin : Sainte-Soline : les 3 mensonges de Darmanin

Le 21 mars 2023, place de la République à Paris, un CRS a lancé une grenade qui a explosé sur la tête d’un manifestant. À Caen le 28 mars dernier, plusieurs grenades et du gaz lacrymogène ont été lancés sur la manifestation, pourtant sans trouble ni menace d’après les témoignages. 2 personnes sont dans le coma suite à la brutalité des forces de l’ordre à Sainte-Soline. Mais, à ce sujet, Emmanuel Macron préfère dénoncer des soi-disant « milliers de gens [qui] étaient venus pour faire la guerre », sans préciser que des armes de guerre ont bien utilisées… par les forces de l’ordre elles-mêmes. Jusqu’où la dérive autoritaire du pouvoir va-t-elle aller ?