Retraite. « Ce qui nous anime, c’est la peur pour notre démocratie. Ce gouvernement n’écoute pas. Il n’écoute pas le Parlement, il n’écoute pas l’opinion populaire. Il dirige seul. Il n’écoute plus personne ». À Bergerac, en Dordogne, le Lycée Maine de Biran se mobilise ce mardi 28 mars, 10ème jour de mobilisation nationale contre la retraite à 64 ans. Après avoir organisé deux Assemblées Générales jeudi 23 et lundi 27 derniers afin d’informer les autres lycéens du contexte et prévoir des actions lycéennes à mener, les élèves, notamment bacheliers, bloquent leur établissement aujourd’hui. Grande première. C’est le dernier lycée de Dordogne qui ne s’était pas encore mobilisé !
À l’Université Lyon 3 ce matin, à Assas (Paris) et Cergy (Val-d’Oise) jeudi, premières occupations historiques. La jeunesse se lève. Une note des renseignements révèle que le pouvoir attend un triplement du nombre de jeunes mobilisés aujourd’hui.
Deux des jeunes moteurs de la mobilisation ont bien voulu rencontrer l’insoumission.fr et partager leur vision sur ce moment citoyen fondateur pour leur génération : un élève de Terminale, que nous appellerons Lucas, à l’origine de l’idée avec ses amis, ainsi que
Manon Ruscon Llorente, élève de Première. Il y a eu la génération 68, la génération Devaquet, et ce printemps 2023 ressemble bien à un moment politique fondateur pour une génération. Rencontre.
Pourquoi est-ce que vous êtes là, pourquoi vous vous mobilisez les jeunes du Lycée Maine de Biran aujourd’hui ?
Lucas : On est là parce qu’on est préoccupé par cette réforme des retraites qui nous semble injuste, il y a d’autres moyens de financer le système des retraites. Mais je pense que ce qui nous anime principalement, c’est la peur pour notre démocratie en fait, parce que ce gouvernement n’écoute pas, déjà le Parlement, mais aussi l’opinion populaire. Il dirige seul, en fait et n’écoute plus l’avis populaire. On est là pour ça.
Pourquoi tenir un blocus ?
Lucas : Un blocus, c’est une façon très visuelle et spectaculaire, même, de montrer qu’on est engagé et de montrer qu’on est présent sur ces questions-là (la réforme des retraites et la crise de la démocratie).
Ca a été compliqué de mener ce projet à bien ?
Lucas : Oui ça a été compliqué mais ça s’est fait et on est très motivé !
Êtes-vous contents du résultat ?
Lucas : très, très, très contents : c’est un franc succès !
Manon : Et on espère que ça va durer surtout !
Parce que vous voulez le faire durer longtemps ?
Manon : On aimerait bien que ça dure des jours entiers voire une semaine pour que ça ait vraiment un impact mais on va aussi essayer de se caler sur les grèves nationales c’est très important. Déjà aujourd’hui on a marqué le coup parce qu’on a communiqué avec la presse locale, ça aura déjà un impact et on sera content !
Pour une première action vous menez un blocus. Vous auriez pu tout simplement tracter, informer ?
Manon : C’est vrai mais on la fait, on a tracté pour le blocus, informer les autres lycéens du contexte et on voulait une action vraiment forte parce qu’on était le dernier lycée qui ne s’était pas mobilisé en Dordogne.
Il y avait besoin de ce mouvement assez fort pour se faire entendre, selon vous ?
Lucas : On espère que ça va faire entendre notre voix et avoir un impact.
Manon : Oui il y a besoin de mouvements forts, à mon avis, dans tout le pays que ce soit chez les jeunes ou chez les moins jeunes. On a besoin de mouvements forts parce que justement plus personne n’écoute la démocratie.