Yaël Braun-Pivet, présidente macroniste de l’Assemblée nationale, possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal. Elle détient aussi 40 000 euros d’actions chez Total, LVMH, BNP Paribas, Axa, Kering… Parmi ces géants, deux criminelles climatiques. La somme de 40 000 euros a été épinglée par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) : Yaël Braun-Pivet a oublié de la déclarer. Comment peut-on oublier de telles sommes ? Peut-on s’étonner ensuite qu’elle préfère défendre le CAC 40 plutôt que les TPE et PME ?
Alma Dufour, députée LFI de Seine-maritime, a demandé des comptes à la présidente de l’Assemblée nationale sur ces 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales. « Il y a eu une erreur du site Le Monde, ils viennent de le corriger », s’est défendue Yaël Braun-Pivet. Avant de rajouter : « Il n’y avait aucune omission dans ma déclaration et je vous remercie de ne pas relayer ça ». Sauf que… Le Monde ne parle plus de 40 000 actions, mais de 40 000 euros d’action. Voilà l’erreur que le quotidien a corrigé. La présidente de l’Assemblée nationale a donc menti aux représentants du peuple. Notre article.
Yaël Braun-Pivet a omis de déclarer 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales, parmi lesquelles TotalÉnergies et BNP Paribas, deux criminelles climatiques
Yaël Braun-Pivet, présidente macroniste de l’Assemblée nationale, possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal. Elle détient aussi 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales. Parmi elles : LVMH, Kering, Axa, Total, BNP Paribas… Comment peut-on oublier de déclarer de telles sommes ? 40 000 euros : un magot qu’elle a oublié de déclarer à la HATVP. En effet, cette dernière a terminé d’étudier les déclarations d’intérêt et de patrimoine des députés élus ou réélus en juin 2022. Dommage pour Yaël Braun-Pivet, son omission n’est pas passée inaperçue.
Un oubli d’autant plus remarqué au vu des bénéfices records de TotalÉnergies, 20,5 milliards d’euros cette année, et du refus des macronistes de taxer les super-profits. Quand la macronie vote contre la taxe sur les super-profits, c’est par adhésion à un néolibéralisme décrépi mais aussi pour protéger ses propres intérêts financiers ? Mais n’oublions pas non plus le caractère climaticide des activités de TotalÉnergies et de la BNP Paribas protégées par la macronie. TotalÉnergies et BNP Paris sont deux criminelles climatiques de natures différentes.
Pour aller plus loin : Scandale : Total prépare le plus long oléoduc de pétrole du monde, il émettrait 34 millions de tonnes de C02 par an (projet EACOP)
La première pourrait être renommée « super pollueur ». Pour rappel, les dirigeants de Total sont au courant des conséquences désastreuses de ses activités sur la planète depuis… les années 70. Les dirigeants de Total ont d’abord nié, et ont ensuite distillé le doute sur le réchauffement climatique, avant de faire ce que l’on appelle du green-washing. Parmi la centaine de « bombes carbone » (toute nouvelle exploitation de source de carbone capable de provoquer un emballement du réchauffement climatique, ndlr) sur la planète aujourd’hui, 24 sont gérées par Total.
Concernant la BNP Paribas, le CV n’est guère plus reluisant. Cette Banque commerciale française est le premier financeur mondial des principales majors du pétrole et du gaz (Le Monde), dont Total. Elle est la banque la plus polluante de France et son empreinte carbone est supérieure à celle du territoire français (Oxfam).
Vendredi 17 février à 13 heures 15, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale passe de l’omission au mensonge
Ce vendredi 17 février. 13 heures 15. Alma Dufour (LFI) prend la parole dans l’hémicycle. La députée de Seine Maritime met les députés de droite face à leur contradiction : lâcher des grosses larmes de crocodile sur les pauvres TPE-PME qui ne s’en sortent plus et risquent la faillite, « et en même temps » refuser de taxer les super-profits des géants du transport et de l’énergie. C’est pourtant bien à cause de ces multinationales qui engraissent leurs actionnaires par la spéculation que les petites entreprises ne peuvent plus payer leur facture.
Cette contradiction s’explique facilement : toute la droite de l’hémicycle feint de s’intéresser au sort des petits. Ils poussent devant les petits entrepreneurs pour cacher les énormes super-profits réalisés par leurs amis milliardaires. Quand il faut choisir entre les intérêts des ultra-riches et du peuple travailleur, leur préférence va toujours aux premiers au détriment des seconds.
Après avoir rappelé cette imposture, l’insoumise Alma Dufour interpelle directement la présidente de l’Assemblée nationale
« La vérité, c’est que vous préférez Engie et TotalEnergies aux PME de France, et quand on sait que Madame la Président de l’Assemblée nationale a omis de déclarer 40 000 euros chez TotalEnergie, on se pose des questions… »
Yaël Braun Pivet prend immédiatement la parole pour lui répondre. Elle s’insurge : « Mme Dufour, c’est inadmissible ce que vous venez de faire, il y a eu une erreur du site Le Monde, ils viennent de le corriger » Elle aurait pu s’arrêter là. Il était encore temps. Péché d’orgueil ? Sentiment de toute puissance du haut de l’Assemblée nationale ?
En tout cas, la présidente macroniste se lance : « il n’y avait aucune omission dans ma déclaration et je vous remercie de ne pas relayer ça, c’est honteux, c’est honteux ». Les députés Renaissance se lèvent, huent l’insoumise, applaudissent leur cheffe, soutenus par les députés RN, toujours là pour soutenir un membre du bloc bourgeois en difficulté face au bloc populaire. Sauf que….
La rectification du Monde ne porte nullement sur l’absence d’omission. Ils ont juste fait une erreur entre 40 000 euros d’actions et 40 000 actions. Certes, c’est différent : 40 000 euros d’actions, c’est moins d’argent que 40 000 actions. Mais, contrairement à ce qu’affirme Yaël Braun Pivet, dans son rôle de présidente de la représentation du peuple français, il y a bien eu une omission. L’article du quotidien français est clair sur ce point. Yaël Braun-Pivet a menti à la représentation nationale.