SOS Méditerranée. Cela fait maintenant 17 jours que 234 êtres humains sont bloqués en pleine mer sur l’Ocean Viking, le bateau de l’ONG SOS Méditerranée. C’est la plus longue période d’attente que des personnes rescapées par l’Ocean Viking aient jamais connues à bord. C’est sur cette situation que le député insoumis Carlos Martens Bilongo tentait d’alerter l’Assemblée nationale, avant le cri raciste du député RN Grégoire de Fournas. Le point sur la situation catastrophique à bord. L’indifférence est une paralysie de l’âme. Notre article.
SOS Méditerranée : qu’attendent les pays européens ?
Une fois n’est pas coutume, l’urgence des situations des 234 rescapés et de l’équipage de l’ONG ont été éclipsées, invisibilisées. La situation à bord est catastrophique. La détresse psychologique et physique également. Les pays européens continuent pourtant à bafouer le droit international et à se renvoyer la balle. Pour rappel, au moins 20 000 personnes ont trouvé la mort en Méditerranée depuis 2014.
Invité de la matinale de BFMTV/RMC le vendredi 4 novembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pourtant affirmé « ne pas douter » que l’Italie allait « respecter le droit international » et que « nous sommes prêts à prendre bien évidemment une partie des femmes et des enfants ». C’était il y a plus de 72 heures, et à n’en pas douter le droit international n’est toujours pas respecté.
« La situation peut se détériorer et devenir incontrôlable très rapidement » : le point sur la situation à bord de l’Océan Viking
L’ONG alerte pourtant : « nous savons trop bien, d’après nos expériences précédentes, que la situation peut se détériorer et devenir incontrôlable très rapidement ».
Beaucoup de personnes rescapées et de personnel sont affectés par un état grippal qui rend impossible le travail pour certains membres de l’équipe. 80 personnes ont eu le mal de mer et beaucoup sont maintenant dans une situation précaire et demandent plus d’assistance. La détresse psychologique, et maintenant aussi physique, est très présente. Le niveau d’épuisement est très élevé et le fait qu’aucune solution n’apparaisse met l’équipe dans une situation compliquée
Vendredi, l’Ocean Viking a réitéré sa demande d’assistance pour identifier un lieu sûr de débarquement : à l’Italie pour la dixième fois, à la France, l’Espagne et la Grèce pour la troisième fois, pour coopérer et se coordonner avec le MRCC Rome afin de prendre les dispositions nécessaires pour identifier rapidement le lieu de sécurité le plus approprié pour débarquer ces 234 personnes trouvées en détresse en mer. L’Italie n’a pas répondu. L’Espagne a répondu qu’elle n’est pas en charge des opérations de sauvetage. La France et la Grèce n’ont pas répondu. L’indifférence est une paralysie de l’âme.