La sanction disciplinaire prise contre l’inspecteur du travail Anthony Smith vient d’être annulée par la justice. En mars 2020, cet inspecteur du travail a été sanctionné et muté pour avoir osé réclamer des masques pour protéger des aides à domicile du Covid-19. Muriel Pénicaud, ministre du Travail de l’époque, l’avait alors mis à pied. En août 2020, sa successeuse, une certaine Élisabeth Borne avait suspendu Anthony Smith de ses fonctions. Puis l’avait muté disciplinairement à 200 kilomètres de chez lui. Une mise au placard.
Après 918 jours de lutte, au cours desquels Anthony Smith a reçu de nombreux soutiens notamment de Mathilde Panot, la présidente des insoumis, mais aussi de la CGT, la FSU, la CNT, FO et SUD notamment, la nouvelle sonne comme une victoire pour le camp travail, et une défaite pour le capital. Un désaveu pour Élisabeth Borne et Muriel Pénicaud. Un désaveu pour la macronie et une victoire de l’insoumission. La lutte paie. Notre article.
Anthony Smith, l’inspecteur qui n’a fait que son travail
Anthony Smith, ou l’histoire d’un inspecteur du travail à qui l’on a reproché… de faire son travail. En mars 2020, cet inspecteur du travail a été sanctionné et muté : il réclamait des masques pour protéger des aides à domicile du Covid-19. Ces mesures n’étaient pas encore obligatoires dans la loi. En plein milieu du premier confinement, Anthony Smith est mis à pied par la ministre du Travail de l’époque, Muriel Pénicaud. Mi-août, sa successeuse Élisabeth Borne le suspend de ses fonctions et le mute disciplinairement à 200 kilomètres de chez lui. Une sanction d’une violence symbolique rare.
Anthony Smith s’est fait sanctionner, parce qu’il faisait son travail. « À l’époque, il ne fallait pas qu’un inspecteur du travail dise autre chose que ce que disait l’État, sinon c’était montrer que l’État mentait », témoigne-t-il auprès de France 3 Grand Est. Ironie de la situation, le gouvernement a imposé en septembre 2020 exactement ce que lui-même demandait en avril de la même année. « Cela [devenait] totalement intenable de maintenir à l’identique ma sanction », selon Anthony Smith.
918 jours de lutte : victoire pour le travail, défaite pour la macronie
Le nombre de soutiens à Anthony Smith a vite afflué. La CGT, la FSU, la CNT, FO et SUD, des personnalités de gauche, la création d’un comité de soutien co-présidé par Mathilde Panot, une pétition de plus de 150 000 signatures… Ainsi, le 27 avril 2020, une tribune de personnalités parmi lesquelles Jean-Luc Mélenchon, parue dans Libération, dénonçait « la poursuite de l’activité économique à tout prix, et quel qu’en soit le coût pour les salarié.e.s ».
Le 28 septembre dernier, Anthony Smith était convoqué au tribunal administratif de Nancy. Le rapporteur public proposait l’annulation de la sanction contre Anthony Smith. Après 918 jours de lutte, la décision finale est tombée ce matin : la sanction disciplinaire à son encontre est annulée. L’inspecteur du travail fait part de son émotion sur Twitter : « Je n’ai fait que mon métier d’Inspecteur du travail. Des larmes, de la joie, merci à vous. » C’est une victoire pour le travail, et un désaveu pour Élisabeth Borne.