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« Le dialogue ne viendra pas de notre côté » : lapsus révélateur de Borne sur la réforme des retraites

« Le dialogue ne viendra pas de notre côté », a déclaré Élisabeth Borne sur RMC/BFM TV ce matin. Elle était interrogée par la journaliste Apolline de Malherbe sur la réforme des retraites, cruelle « priorité » du gouvernement. La Première ministre s’est immédiatement corrigée, réalisant avoir fait LE lapsus à ne pas faire : « le blocage, pardon ».

Le lapsus ne révèle-t-il pas ce que l’on pense vraiment ? Il illustre le malaise qui règne en macronie. Celle-ci ne sait plus par quel bout prendre cette réforme des retraites à laquelle Macron tient tant. Plus de 3 Français sur 4 sont contre. Il ne reste au gouvernement que le passage en force. Si tel est le cas, ce serait une déclaration de guerre au monde du travail, couplé à un piétinement du Parlement. Notre article.

Retraites : Borne a fait le lapsus à ne pas faire

Le conseiller en communication de la Première ministre a dû se mordre les doigts. Élisabeth Borne a fait le lapsus à ne pas faire sur la réforme des retraites. « Le dialogue ne viendra pas de notre côté », a-t-elle lâché en direct sur RMC/BFMTV, avant de se corriger : « le blocage, pardon. ». Si elle voulait envoyer un message d’apaisement lors d’une matinale de grande écoute, c’est raté.

Son lapsus est révélateur du malaise règnant en macronie. Petit à petit, la réforme des retraites devient le sparadrap du capitaine Hadock : impossible de s’en débarrasser. Mais il faut bien faire avec. Le chef de l’État veut reprendre la main sur son début de quinquennat. Résultat, il s’entête. Alors que le pays est fracturé, que le peuple est brisé par l’inflation, Emmanuel Macron veut lancer… une réforme que les Français ont largement désapprouvé par le passé et qu’ils continuent encore à rejeter en bloc.

Quoi qu’il en soit, la macronie est dans une impasse. 79% des Français sont contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, comme le veut Macron. Le gouvernement prépare le terrain pour un passage en force, par 49.3 et/ou grâce au budget de la sécurité sociale. Les soutiens du président renouent avec les méthodes du précédent quinquennat : autoritarisme, mépris des oppositions et du Parlement, couplé à une volonté de guerre sociale. Mais la gauche de rupture avec le capitalisme, incarnée par LFI et ses alliés de la NUPES, ne compte laisser aucune marge de manoeuvre à Élisabeth Borne et à son gouvernement. Aussi bien à l’Assemblée nationale que dans la rue.