Mélenchon

4 morts en 4 mois pour refus d’obtempérer : Mélenchon appelle au réveil de la police républicaine sur France Inter

Jean-Luc Mélenchon était l’invité de la matinale de France Inter ce mardi 7 juin 2022. Samedi dernier, une femme a été tuée par balle par des policiers à Paris. Ces derniers dénoncent un refus d’obtempérer pour justifier leur acte. « La police tue », a affirmé Jean-Luc Mélenchon au lendemain de cette tragédie. Ce matin, le leader de la gauche assume ses propos et dénonce « la peine de mort pour refus d’obtempérer ». Alors que 4 personnes sont mortes en 4 mois pour refus d’obtempérer, Jean-Luc Mélenchon appelle au réveil de la police républicaine. Notre article.

« Je suis contre la peine de mort pour un refus d’obtempérer »

« Nous en sommes à 4 morts en 4 mois. […] Ce n’est pas normal qu’on tue quelqu’un parce qu’il a refusé d’obtempérer », affirme avec gravité le leader de la gauche. Le dernier décès remonte à samedi, à Paris. Une femme de 21 ans est grièvement blessée par balles et est morte de ses blessures le lendemain à l’hôpital. « De quoi était-elle coupable ? De quoi l’accusait-on au point de l’abattre ? Elle a 21 ans. […] Comme les deux jeunes gens qui sont morts sur le Pont Neuf, aucun ne méritait la mort, quels que soient les délits qu’ils ont commis, parce que nous sommes dans un pays où la peine de mort n’existe pas ! » s’insurge Jean-Luc Mélenchon

« La police tue » : le leader de la gauche assume ses propos. Zineb Redouane, Cédric Chouviat, Adama Traoré, Steve Maia Caniço… La liste est longue. Le 26 mars dernier, un trentenaire qui conduisait une camionnette, serait mort après le tir d’un policier de la BAC d’Aulnay-sous-Bois. Dans la nuit du 24 au 25 avril, un policier aurait tué le conducteur et le passager avant d’une voiture qui aurait forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris. Dimanche, la mort a encore frappé une personne pour refus d’obtempérer.

4 morts en 4 mois, 4 morts de trop. « En droit, le refus d’obtempérer n’est pas une cause de légitime défense. Donner la mort dans ces circonstances n’est ni un acte nécessaire ni un acte proportionné. C’est le crime de ‘meurtre’ ! », s’indigne l’avocat Albert Lévy.

Mélenchon veut reconstruire la police « de la cave au grenier »

« Dans une démocratie, on a le droit de discuter de tout et notamment de l’usage des forces de police », rappelle le leader de la gauche. Cela fait longtemps que Jean-Luc Mélenchon souhaite refonder la police de la cave au grenier. Politique du chiffre, escalade de la violence, répression accrue des mouvements sociaux, mains arrachées, manifestants éborgnées… Tout est à revoir dans notre police républicaine. Depuis plusieurs années, et notamment sous le mandat d’Emmanuel Macron, la France est pointée du doigt par les instances internationales (ONU et Parlement européen) pour la « violence disproportionnée » du « maintien de l’ordre » sauce macroniste.

Ces instances internationales dénoncent la doctrine française du maintien de l’ordre. « Nous avons été condamnés par l’ONU. Nous avons été condamnés par plusieurs organes européens pour l’abus de violence et pour la violence des matériaux que nous utilisons », rappelle Jean-Luc Mélenchon « Les lance-grenades, les grenades de des encerclement, les grenades d’assourdissement, les balles en caoutchouc… Il est nécessaire d’arrêter cette escalade. »

Jean-Luc Mélenchon a rappelé sa vision de la police républicaine ce matin au micro de France Inter. « Je suis pour une police où il y a des gardiens de la paix, qui font de la police de proximité, beaucoup de police judiciaire qui court après les trafiquants d’armes, d’êtres humains et de drogue. Entre les deux, on place des forces qui sont là pour protéger le droit de manifester ». Une police qui participe à la tranquillité publique plutôt qu’à l’exacerbation des tensions avec la population : des gardiens de la paix plutôt que des forces de l’ordre.