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Jérôme Rodrigues enfermé, des blindés pour barricader Paris : Macron redoute une saison 2 des Gilets Jaunes

L’une des figures du mouvement des Gilets Jaunes, Jérôme Rodrigues, arrêté et déféré en comparution immédiate. Depuis vendredi et le départ du convoi des libertés à travers le pays, la macronie envoie des signaux de fébrilité. Dans la journée de vendredi, le gouvernement déploie plus de 7 000 policiers et des véhicules blindés pour barricader Paris. Le monarque présidentiel empêche le peuple d’accéder à la capitale, le symbole est fort.

Mais la tentative du pouvoir d’empêcher les citoyennes et citoyens de manifester se solde par un échec cuisant. Comme nous l’avons documenté dans nos colonnes, la journée de samedi donne lieu à une puissante mobilisation dans les rues de la capitale. Des milliers de citoyens venus de la France entière défilent sous les clameurs, dans une ambiance particulièrement chaleureuse et fraternelle après des mois de confinement. Les revendications sociales sont omniprésentes dans les cortèges alors que les prix explosent et que le pouvoir d’achat est la priorité absolue des Français pour la présidentielle d’avril.

Une fois n’est pas coutume, plutôt que d’écouter, la macronie fait le choix de la répression. Les violences policières s’abattent une nouvelle fois sur la plus belle avenue du monde. Et, tout un symbole, Jérôme Rodrigues est arrêté. Interpellé samedi aux abords de l’Elysée, cette figure des Gilets Jaunes estime être un « prisonnier politique », a expliqué dimanche son avocat dans un communiqué. Placé en garde à vue pour « organisation de manifestation interdite » et « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences« , Jérôme Rodrigues « tient à indiquer qu’il n’est en aucun cas l’organisateur de cette manifestation » préciser David Libeskind dans ce communiqué.

« Depuis de nombreuses années, il ne fait que relayer des informations sur sa page Facebook », a expliqué son avocat, ajoutant qu’il filmait également les cortèges. « Or, depuis plusieurs années, mon client fait l’objet d’un harcèlement de la part des policiers et de la préfecture de police de Paris par des contrôles d’identité à répétition », ajoute le conseil, observant que Jérôme Rodrigues avait « un casier judiciaire vierge » et n’avait « jamais fait l’objet d’une quelconque condamnation ».

Jérôme Rodrigues enfermé, des blindés pour barricader Paris : à 60 jours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron redoute une saison 2 des Gilets Jaunes. Alors que le chef de l’État ne s’est toujours pas déclaré, le retour du mouvement social serait une très mauvaise nouvelle pour la macronie. Il rappellerait au bon souvenir du peuple français que, avant l’arrivée de ce satané virus qui a suspendu nos vies depuis bientôt 2 ans, ce quinquennat a réalisé l’exploit de faire naître les deux plus longs mouvements sociaux depuis mai 1968 : le mouvement des retraites et celui des Gilets Jaunes.

L’irruption du peuple sur la scène politique à 60 jours du scrutin pourrait participer à rappeler le sanglant bilan économique du pouvoir en place : 4 millions de personnes qui ont basculé dans la misère quand « en même temps » les 500 familles les plus riches du pays ont doublé leur fortune sous Macron, passant de 570 milliards en 2017 à 1000 milliards en 2021. Emmanuel Macron redoute cette étiquette de président des riches. Il redoute plus que tout une saison 2 des gilets jaunes.

Par Pierre Joigneaux.