Europe. A la veille du discours du président de la République sur le début de la Présidence Française de l’Union Européenne (PFUE), Jean-Luc Mélenchon tenait à s’expliquer sur ses positions à l’égard de l’UE. Le candidat de l’Union Populaire a pu réaffirmer par le biais d’une interview au journal le Monde que, quoi qu’il arrive, il appliquerait son programme, l’Avenir en commun. Notre article.
Désobéir à l’Union Européenne : l’opt-out comme moyen de pression
Il est clair qu’une bonne partie du programme l’Avenir en Commun n’est pas applicable dans le cadre des traités européens. Mais Jean-Luc Mélenchon est très clair de ce point de vue-là : « La ligne rouge absolue, c’est l’application dans tous les cas de notre programme. Nous utiliserons donc la clause « opt-out » quand les traités sont contraires aux engagements du programme. » C’est-à-dire que la France ne se pliera pas aux exigences de Bruxelles de Berlin et pourra bloquer de nombreuses décisions grâce à son droit de vote. Dans le cadre de cette stratégie, il ne s’agira cependant pas de sortir de l’euro, et donc d’aller vers un « chaos économique et politique« .
L’Europe : facteur de division à gauche ?
Il est évident que les positions de l’Union Populaire et des autres candidatures à gauche ne sont pas conciliables. Pour le moment. Puisque leurs promesses sont incompatibles avec les traités européens, Jean-Luc Mélenchon pense qu’il « peut les convaincre« , surtout qu’il propose à la fois « une politique et le moyen de la mettre en oeuvre« .
Du respect des droits de l’homme et de l’État de droit dans l’Union Européenne
Sans réserve, Jean-Luc Mélenchon condamne le non-respect de l’Etat de droit par la Hongrie ou la Pologne, « car leurs mesures car elles sont contraires à l’identité française sur les droits de l’homme« . Sur la question de l’immigration, Jean-Luc Mélenchon met en cause directement la responsabilité de l’Union Européenne : « L’UE est directement responsable de l’appauvrissement des gens qui émigrent« . Les migrants doivent faire l’objet d’une répartition équitable entre les pays, pour éviter que certains pays aient en assumer toute la charge, l’insupportable réglementent Dublin. Certains pays doivent assumer leurs responsabilités, comme le Royaume-Uni dont la France n’a « pas à être le garde-frontière« .
Défense européenne et rapports avec la Russie
Jean-Luc Mélenchon a pu rappeler dans cette interview l’un de ses mesures-clés : la sortie de l’OTAN, d’autant que, « l’Europe de la défense, [elle], ne peut pas exister« . « La France, qui dispose de la dissuasion nucléaire« , doit rester une grande puissance indépendante, non-alignée et altermondialiste. Elle doit « produire son propre armement sans dépendre des importations américaines« . Le candidat de l’Union populaire a pu rappeler que la politique n’était pas dans notre intérêt, et qu’il ne fallait pas s’étonner des troupes russes massées à la frontière de l’Ukraine, dans cette ambiance de nouvelle guerre froide. C’est empreint de cette vision qu’il fait la proposition d’un référendum sous l’égide de l’ONU sur la question de la Crimée.