Pandora Papers : Un député LREM épinglé pour deal de toupies Beyblade

Après l’ancien ministre Dominique Strauss-Kahn et l’ex-eurodéputé RN Aymeric Chauprade, c’est au tour du député LREM de Paris, Sylvain Maillard d’être épinglé par les Pandora Papers, l’enquête qui révèle l’ampleur de l’évasion fiscale mondiale publiée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).


Sylvain Maillard est un élu macroniste comme on les connait. Diplômé d’une école de commerce, il fonde en 2001, à l’âge de 27 ans, une entreprise spécialisée dans la commercialisation de composants électroniques.

Ce mardi 5 octobre, Le Monde, l’un des médias membres de l’ICIJ, publie un nouveau volet dévoilant le business de toupie Beyblade et dans lequel sont impliqués Sylvain Maillard, son associé Florian Deloppinot, et deux autres Français.
Concrètement, en septembre 2010, une société-écran (fictive) Unik Deal Limited est immatriculée aux Seychelles. La société est spécialisée dans la vente en ligne des vêtements importés d’Asie et des Etats-Unis vers la France. En réalité, l’entreprise sert de “base arrière financière” à Mydestock.com, une boutique en ligne qui vend des contrefaçons de toupies Beyblade en France. Un business juteux, puisque le jeu est tellement populaire chez les jeunes que tous les magasins sont en rupture de stock, explique encore Le Monde.

Mais pour Hasbro, la multinationale américaine qui détient les droits de Beyblade, ces toupies sont des contrefaçons car vendues hors de son réseau. Alors que les noms des associés ayant fondé la société devaient rester cachés, la justice parvient néanmoins à retrouver celui de Florian Deloppinot, lequel sera condamné en 2014 à payer 60.000 euros pour contrefaçon et préjudice commercial. Sylvain Maillard reste lui invisible et n’est pas poursuivi par la justice. Dans un communiqué, il garantit avoir été “victime d’une usurpation d’identité en 2010”.
Ce qui n’a pas empêché Sylvain Maillard de recevoir 25% des parts de la société en question, assure encore Le Monde.

« Si des résidents fiscaux français devaient être impliqués dans des schémas d’optimisation abusifs, la direction générale des finances publiques, à ma demande, engagerait sans aucun délai des démarches nécessaires en lien avec la justice pour récupérer toutes les sommes dues ».

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, ce mardi a propos des Pandora Papers.


Mais les déclarations d’intentions ne suffisent plus. Peu de choses concrètes ont été faites dans ce quinquennat et dans les précédents. L’aspect nouveau, dans les Pandora Papers, c’est l’implication directe de ceux qui sont censés lutter contre l’évasion fiscale comme des chefs de gouvernements, des ministres ou encore des députés.

Les Etats vont avoir des besoins gigantesques de financement dans les prochaines années, notamment pour lutter contre le réchauffement climatique, et le combat contre l’évasion fiscale peut permettre de récupérer des ressources. Au-delà de tout clivage politique, la fraude fiscale est un enjeu fondamental pour nos démocraties.