Antisémitisme et xénophobie : un engagement « sympathique » selon Thierry Mariani (RN)

Invité sur France Bleu Azur, la tête de liste du Rassemblement national en PACA pour les régionales Thierry Mariani s’est fendu d’une déclaration révélatrice sur son codirecteur de campagne Philippe Vardon. Il a jugé « sympathique » le passé de son collaborateur, anciennement membre d’un groupuscule d’extrême droite dissous en 2002 après la tentative d’attentat contre Jacques Chirac. Une affaire qui illustre bien le climat ambiant nauséabond et qui s’ajoute aux autres affaires qui touchent les candidats du RN.

Le passé « sympathique » de Philippe Vardon, le codirecteur de campagne du RN en PACA

Les petites phrases de Thierry Mariani sur le passé de son directeur de campagne ne sont pas passées inaperçues. Interrogé sur la participation de Philippe Vardon à plusieurs groupuscules d’extrême droite, le candidat du Rassemblement national en PACA a jugé le lourd passif de son employé « plus sympathique que les jeunes qui s’abrutissent sur leur tablette », avant d’ajouter « quand on est jeune, on a le droit d’avoir des idées fermes et affirmées ». Des déclarations bien légères concernant un individu ayant affirmé à de nombreuses reprises son idéologie xénophobe et antisémite.

Car Phillipe Vardon n’est pas un enfant de chœur, loin de là. Celui qui fréquente très jeune le mouvement de jeunesse du FN va très vite adhérer à plusieurs groupuscules identitaires. De quoi lui fournir un lourd et peu glorieux palmarès. Membre du groupe « Unité radicale » dissous en 2002 après la tentative d’attentat contre Jacques Chirac il fonde ensuite « Bloc identitaire » avec lequel il réalise plusieurs actions xénophobes comme de la distribution de soupe au porc pour exclure les musulmans ou encore le changement de nom de rue de Nice avec par exemple la « rue de la Lapidation ». Il apparait également dans une vidéo au milieu d’un groupe de néonazis faisant des saluts hitlériens.

Mis sur la touche un temps au Rassemblement national, jugé trop « sulfureux », voir embarrassant, Philippe Vardon a retrouvé toute sa place dans le parti de Marine Le Pen. Candidat aux élections municipales en 2020 à Nice, il est désormais conseiller municipal et vice-président du groupe RN à la région. Pour les élections régionales, le parti lui a fait une nouvelle fois confiance en le propulsant codirecteur de campagne de sa tête de liste.

L’extrême droite en roue libre

Si pour Thierry Mariani l’affaire ne pose pas de problème, c’est aussi parce que les médias déroulent le tapis rouge aux idées d’extrême droite. Zemmour est gentiment invité à déverser sa haine raciste sur CNews, les cadres du RN ont carte blanche du matin au soir sur les plateaux. Pour le parti des Le Pen l’opération dédiabolisation ne semble même plus nécessaire, leur vocabulaire se retrouve dans la bouche des ministres, leur thématique de prédilections largement imposés dans le champ médiatique et reprises même chez leurs adversaires.

Mais parfois, la façade cède. Des membres du Rassemblement national se font prendre la main dans le sac, incapables de masquer leurs messages racistes. Une récente enquête de France 2 met en lumière des candidats RN aux élections régionales et départementales qui publient des textes xénophobes, antisémites voir négationniste (voir ci-dessous). Même chose sur les réseaux sociaux où le déferlement de haine est permanent.

Heureusement, certains veillent et n’hésitent pas à constituer un observatoire de l’extrême droite pour confronter ces discours à la réalité tout en alertant des dérives. Mais ils semblent bien seuls face aux médias qui donnent le champ libre aux discours de haine. Bolloré et compagnie se régalent des audiences de leurs chaînes, peu importe le message, et le CSA reste impassible. À quand le réveil ?

Par Maxime Charpotier.