Un collectif de militant·e·s politiques, associatifs, syndicalistes et de personnalités de la société civile appelle à une grande manifestation au printemps 2021 pour dire non à l’extrême droite et à ses idées qui se propagent jusqu’au gouvernement. Tribune publiée dans le journal Libération le 4 mai 2021. Vous pouvez signer l’appel pour les libertés ici.
Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons toutes et tous que le climat politique et social en France, comme partout en Europe et dans le monde est de plus en plus imprégné́ par l’extrême droite et ses idées.
Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous appelons à une réaction forte, unitaire et rassembleuse, pour réaffirmer notre combat commun contre l’extrême droite, ses idées, et toutes celles et ceux qui participent à sa propagation.
De Bolsonaro à Trump en passant par Orban et Salvini, nous assistons à une offensive raciste et réactionnaire particulièrement inquiétante pour l’avenir de la planète. En France, cette offensive raciste a pour corollaire la multiplication des politiques sécuritaires, liberticides et anti-sociales.
Braises incandescentes
Ce climat ne doit rien au hasard. Le gouvernement, et ses quatre vigies Darmanin, Vidal, Blanquer et Schiappa, se chargent de l’alimenter depuis des mois. De la loi sécurité́ globale à la loi sur le séparatisme en passant par la chasse à l’islamo-gauchisme et la suppression de l’Observatoire de la laïcité, ce quinquennat accumule les gages à destination de l’extrême droite, en reprenant ses éléments de langage mais aussi certaines de ses propositions.
Quand on souffle sur des braises incandescentes et qu’on passe son temps à attiser les haines, cela a des conséquences concrètes. Cela peut même conduire au pire comme nous l’avons vu récemment avec l’attentat contre la mosquée de Bayonne.
Après l’envahissement du Conseil régional d’Occitanie par l’Action Française, le saccage d’une librairie et l’attaque de la marche lesbienne à Lyon par des identitaires, les polémiques sur le prétendu islamo-gauchisme et le prétexte de groupes de parole entre personnes discriminées pour attaquer l’UNEF ou s’en prendre à Audrey Pulvar, un cap supplémentaire vient d’être franchi.
En moins de 72 heures, un néo-nazi voulant mener un attentat contre la mosquée du Mans a été arrêté, la mosquée de Nantes a été, elle, incendiée, et le centre culturel islamique de Rennes a été recouvert de tags islamophobes.
Un appel de militaires factieux, s’appuyant sur la chasse aux sorcières lancée par des membres du gouvernement, est diffusé par l’hebdo d’extrême droite Valeurs Actuelles et est soutenu par Marine Le Pen sans réaction d’Emmanuel Macron ni que gouvernement ne porte plainte devant la justice.
Amalgames honteux
Nous ne pouvons accepter que celles et ceux qui subissent haine, discrimination, et injustice soient aujourd’hui accusés de racisme et jetés en pâture par l’extrême droite.
Nous n’acceptons plus que la lutte contre les actes terroristes, que nous condamnons fermement, s’accompagne d’amalgames honteux
Nous ne pouvons accepter que nous militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs soyons montrés du doigt alors que chaque jour ce gouvernement déroule un tapis rouge à l’extrême droite avec ses Lois réactionnaires et liberticides.
Nous ne pouvons plus accepter les menaces directes qui nous sont maintenant faites.
Nous, militant·e·s politiques, associatifs, syndicalistes et personnalités de la société civile appelons à une grande manifestation au printemps 2021 pour dire non à l’extrême droite, à ses idées qui se propagent jusqu’au gouvernement et défendre nos libertés individuelles et collectives.
Nous nous adressons aux associations, syndicats, collectifs, partis qui partagent le fond de cet appel pour qu’ils se réunissent afin d’en construire les conditions.
Premiers signataires : Arié Alimi, avocat – Ariane Ascaride, actrice – Manon Aubry, députée européenne (co-présidente du groupe GUE/NGL) – Clémentine Autain, députée (LFI) – Esther Benbassa, sénatrice (EELV) – Manu Bompard, député européen (groupe GUE/NGL) – Taha Bouhafs, journaliste (Le Média) – Julia Cagé, economiste – Anthony Caillé, syndicaliste CGT-Police – Emilie Cariou, députée (Nouveaux Démocrates) – Majdi Chaarana, trésorier de l’UNEF – Eric Coquerel, député (LFI) – Esther Cyna, enseignante à l’université Sorbonne-Nouvelle – Françoise Davisse, réalisatrice – Pascal Debay, responsable confédéral du collectif contre l’extrême droite pour la CGT – Laurence De Cock, historienne – Joséphine Delpeyrat, porte-parole de Génération·s – Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général fédération SUD Santé Sociaux – Alma Dufour, chargée de campagne aux amis de la terre – Mathieu Delvaminck, président de l’UNL – Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice – David Dufresne, cinéaste et écrivain – Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL – Eric Fassin, sociologue et anthropologue – Elsa Faucillon, députée (PCF) – Caroline Fiat, députée (LFI) – Aurélie Filippetti, autrice et ancienne Ministre de la Culture – Gérard Filoche, porte-parole de GDS – Léa Filoche, conseillère de Paris (Génération·s) – Bruno Gaccio, journaliste – Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France – Denis Gravouil, secrétaire Général CGT spectacle – Benoit Hamon, fondateur de Génération·s et ancien ministre – Cédric Herrou, militant pour l’aide aux migrants – Julien Hezard, secrétaire général de l’UD CGT Meurthe et Moselle – Pierre Jacquemain, journaliste (Regards) – Eddie Jacquemart, président national de la CNL – Aurore Lalucq, députée européenne (Place Publique) – Mathilde Larrère, historienne des Révolutions – Yvan Le Bolloc’h, acteur – Benjamin Lucas, coordinateur national de Génération·s – Mélanie Luce, présidente de l’UNEF – Corinne Masiero, comédienne – Caroline Mécary, avocate – Jean Luc Mélenchon, député, Président du groupe LFI – Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME CGT – Danièle Obono, députée (LFI) – Younous Omarjee, député européen (LFI) – Mathilde Panot, députée, co-présidente du groupe LFI – Gilles Péret, réalisateur – Eric Piolle, maire de Grenoble (EE-LV) – Ugo Palheta, sociologue (Université de Lille) – Stéphane Peu, député (PCF) – Jean Louis Peyren, syndicaliste CGT Sanofi – Jean-François Pellissier, porte-parole d’Ensemble – Thomas Piketty, économiste – Pablo Pillaud-Vivien, journaliste (Regards) – Natacha Pommet, secrétaire générale de la Fédération Cgt des Services publics – Thomas Portes, porte-parole de Génération·s – Paul Poulain, membre fondateur d’Emancipation Collective – Philippe Poutou, porte-Parole du NPA – Gaël Quirante, secrétaire départemental Sud PTT 92 – Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris (EE-LV) – Ali Rabeh, maire de Trappes (78) – Muriel Ressiguier, députée (LFI) – Sandrine Rousseau, économiste (EE-LV) – Danielle Simonnet, conseillère de Paris (LFI) – François Ruffin, député (LFI) – Anthony Smith, syndicaliste CGT Inspection du travail – Mireille Stivala, secrétaire générale de la Fédération Cgt de la Santé et de l’Action sociale – Aurélien Taché, députée (Nouveaux Démocrates) – Azzedine Taibi, maire de Stains (PCF) – Sophie Taillé-Polian, sénatrice (Génération.s) – Baptiste Talbot, coordinateur de la CGT Fonction publique – Fabien Villedieu, syndicaliste SUD Rail – Emmanuel Vire, secrétaire général du syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT)