Jean Castex vient d’annoncer ce jeudi 18 mars 2021 un reconfinement sept jour sur sept pour quatre semaines en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France, l’Eure, la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes. L’histoire sans fin. Ce reconfinement, c’est l’échec de Macron. De la gestion chaotique du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire : sur les masques, les tests, les lits d’hôpitaux et les vaccins. Les Français payent cher l’absence de planification de ce gouvernement.
Confinement/déconfinement : l’histoire sans fin
C’est l’histoire sans fin. Le premier ministre vient d’annoncer ce jeudi 18 mars 2021 sur les coups de 19 heures le (re)confinement pour quatre semaines en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France, l’Eure, la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes. Contrairement aux rumeurs évoquées d’un reconfinement le weekend, il s’agit bien d’un confinement sept jours sur sept. Rebelote, préparez vos justificatifs. Seul les commerces essentiels restent ouvert. Les déplacements inter-régionaux sont interdit à part pour motif professionnel ou impérieux. Vous aurez le droit de vous déplacer dans un rayon maximum de 10km avec votre attestation.
Ce reconfinement s’applique dès vendredi soir minuit pour 4 semaines dans ces 2 régions et ces 3 départements. Sorties possibles dans un rayon de 10km avec attestation sans aucune limitation de durée. Les établissements scolaires restent ouverts, les lycéens basculent en demi-jauge Les commerces de première nécessité (livres et musique inclus) restent ouverts. Pour les habitants des territoires concernés, les déplacements interrégionaux seront interdits sauf motifs impérieux ou professionnels. « Des consignes strictes seront passées aux préfets pour interdire la fréquentation de certains espaces publics » selon Castex.
Le sentiment de ras le bol est légitime. Ce reconfinement, c’est l’échec de Macron. Le Président de la République a décidé de faire le pari de pas reconfiner, un temps précieux de perdu selon de nombreux médecins. « Malheureusement, le pari est perdu », juge par exemple le professeur Gilbert Deray sur LCI. La France paye la gestion chaotique du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire : sur les masques, les tests, les lits d’hôpitaux et les vaccins. Les Français payent cher l’absence de planification de ce gouvernement. Le leader des insoumis a assez bien résumé le ras le bol général juste après les annonces : « Ils niaient tout. Ils n’ont donc rien prévu, rien organisé. Retour au Moyen Âge : le confinement. Puis déconfinement. Puis reconfinement. La vis sans fin. »
Lits de réanimation : le grand cafouillage
L’indicateur qui affole tout particulièrement l’exécutif est celui du nombre de lits de réanimations occupés. En Île-de-France la barre du taux de 100% d’occupation est désormais dépassée depuis plusieurs jours. La « tension » s’intensifie sur les hôpitaux qui organisent des transferts de certains patients vers des zones plus épargnées par le virus. Invité par BFM TV le 16 mars, le Premier ministre confirme en indiquant que « la variable la plus importante dans la gestion de la crise est la capacité des hôpitaux à accueillir des patients dans un état grave, ceux qui vont en réanimation. » D’où cette question posée régulièrement au gouvernement : pourquoi ne pas augmenter les capacités en réanimation ? Jean Castex compte bon de préciser dans son interview : « On ne peut pas créer des lits de réanimation supplémentaires d’un claquement de doigts« .
En effet, l’ouverture de nouveaux lits de réanimations nécessiterait du matériel spécifique, du personnel dédié et parfois de nouveaux locaux. Problème : si on peut comprendre les difficultés à organiser cela dans l’urgence, le gouvernement a eu le temps de voir venir. Dès lors de la première vague, la surcharge des services de réanimation avait soulevé de nombreuses difficultés. Déjà avait pu être révélé le manque de moyens humains et matériels dans l’Hôpital public, la faute à un démantèlement de notre système de santé orchestré par Emmanuel Macron et ses prédécesseurs. Quels enseignements ont été tirés de la première vague du Covid et des revendications des soignants depuis des années ? Rien. Après la catastrophe de la gestion des masques ou des tests, bis repetita avec les vaccins et les lits d’hôpitaux. Ils étaient pourtant prévenus.
La gestion chaotique et l’absence de planification de ce gouvernement
Fin 2020, le ministre de la Santé Olivier Véran annonçait fièrement la fin de la politique de la surpression de lits et l’ouverture de nouveaux lits de réanimation. On apprend pourtant à la même période, en plein Covid, que plus de 3 400 lits ont été supprimés en 2019. En Ile-de-France, le Canard Enchaîné révèle aussi que le nombre de lits de réanimation est passé de 2 500 en mars 2020 à 1 700 en fin d’année. C’est principalement le manque de création de lits structurels qui inquiètent, le gouvernement préférant jongler avec les chiffres et les créations temporaires au gré des besoins et de la crise.
Si Emmanuel Macron se fait épingler sur ses promesses non tenues concernant les lits, c’est plus globalement sur la gestion de la période Covid que les critiques pleuvent. À plusieurs reprises le gouvernement a été rappelé à l’ordre sur son incapacité à planifier et organiser sur du long terme la sortie de crise, notamment à l’Assemblée nationale. Dès mars 2020, les insoumis avaient proposé des mesures d’urgence pour renforcer notre système de santé en vue des vagues successives qui s’annonçaient. Mais Emmanuel Macron semble préférer une gestion en flux tendu de la crise. Pour preuve, l’absence de toute perspective autre que l’éternel confinement/reconfinement, la communication balbutiante de ses ministres ou encore les manques de moyen toujours présents, un an après. Ça commence à être sacrement pesant.
Par Maxime Charpotier et Pierre Joigneaux.