Julian Assange Mélenchon

Assange-Mélenchon : 14 ans d’un soutien indéfectible pour sa libération

Il était une fois, Julian Assange, l’un des plus grands lanceurs d’alerte du siècle. Fondateur de WikiLeaks, il fait trembler les États-Unis, en 2010, en révélant des centaines de milliers de documents sur les horreurs des guerres étasuniennes en Irak et en Afghanistan. Il prouve également que trois présidents français, Chirac, Sarkozy et Hollande, ont été écoutés par les services secrets américains. Ainsi commence une très (trop) longue bataille judiciaire, qui oblige Julian Assange à se réfugier dans l’ambassade de l’Équateur à Londres pendant 7 ans à partir de 2012.

Trahi par le nouveau président équatorien en 2019, il croupit ensuite dans une prison anglaise, tout en ayant failli être extradé aux États-Unis. Après 1901 jours passés dans une prison de haute sécurité, un accord a été trouvé ce lundi avec la justice américaine. Le lanceur d’alerte va enfin pouvoir retrouver sa femme et ses enfants, en Australie, libre. Dans cette longue bataille, Jean-Luc Mélenchon s’est distingué par son soutien indéfectible à Julian Assange, lui rendant visite et lui promettant l’asile politique s’il arrivait au pouvoir. Notre article.

Julian Assange, 14 années d’acharnement judiciaire contre l’un des plus grands lanceurs d’alerte

Il était une fois, Julian Assange, l’un des plus grands lanceurs d’alerte du siècle. Fondateur du média WikiLeaks, il révèle en 2010 des centaines de milliers de documents confidentiels de l’armée américaine. Plus de 700 000 documents sur les activités militaires et diplomatiques des USA, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Un exemple ? Cette vidéo virale, montrant deux journalistes de l’agence Reuters abattus par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak, en 2007. Le retentissement est mondial. Julian Assange fait trembler l’Oncle Sam. Il révèle également comment les États-Unis ont espionné trois présidents français : Chirac, Sarkozy et Hollande. Ces révélations déclenchent la fureur du Pentagone. Dès lors, les autorités américaines lancent une enquête pour « espionnage » contre WikiLeaks et recherchent activement Assange.

Le 19 juin 2012 donc, Julian Assange se réfugie dans l’ambassade d’Équateur à Londres, qui lui accorde l’asile. Il y croupit 7 ans, dans une pièce de neuf mètres carrés. À partir du 11 avril 2019, jour de son arrestation à l’ambassade d’Équateur, il est placé en détention provisoire dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Le 10 décembre 2021, la justice britannique annule en appel le refus d’extradition de Julian Assange aux États-Unis, qui réclamaient 175 ans de prison contre lui, pour 18 chefs d’accusation. La justice britannique se prononce finalement en faveur de l’extradition en juin 2022, ce qui nécessite un arrêté d’extradition signé par la secrétaire d’État à l’intérieur pour devenir effectif. Cela n’arrivera pas.

Aujourd’hui, Julian Assange est enfin libre. Un accord a été trouvé avec la justice américaine. Julian Assange a plaidé coupable lors d’une audience dans la nuit du 25 au 26 juin devant un tribunal des îles Mariannes. Il a été condamné à une peine de 62 mois de prison. Puisqu’ils ont déjà été purgés, il peut rentrer en Australie, libre, mais profondément détruit par ces 14 années de harcèlement judiciaire.

Pour aller plus loin : Extradition d’Assange aux USA : Mélenchon dénonce « un meurtre sous apparence judiciaire »

Mélenchon aux côtés d’Assange depuis le début de son harcèlement judiciaire purgé

Jean-Luc Mélenchon n’a jamais caché sa sympathie et son admiration pour Julian Assange. Le 19 juin 2012 donc, Julian Assange se réfugie dans l’ambassade d’Équateur à Londres, qui lui accorde l’asile. Le 24 août 2012, le leader du Parti de Gauche (PG) publie sur Twitter : « Je viens d’avoir Julian Assange au téléphone. Une réunion des États américains se tient en ce moment pour décider de son asile politique ».

Plus tard dans la journée, le fondateur de WikiLeaks intervient par téléphone lors d’un meeting de de Jean-Luc Mélenchon lors des journées d’été du PG. « La France a été un pays important pour WikiLeaks », a déclaré Julian Assange au cours d’une intervention en anglais. « Une partie de la presse française a été à nos côtés », a-t-il ajouté.

Les deux hommes se rencontrent en vrai le 6 décembre 2012. Jean-Luc Mélenchon se rend à l’ambassade d’Équateur à Londres. « C’est à l’Équateur, pays d’Amérique latine, qu’est revenu ce rôle que d’autres pays, peut-être le mien, la France, aurait dû avoir, en défense de M. Julian Assange. C’était mon devoir de manifester de la sympathie pour ce courageux pays. […] La situation est terrible pour lui. Imaginez-vous, cela fait 6 mois qu’il est là, cela fait 6 mois qu’il ne voit pas la lumière du jour ! Il est en quelque sorte reclus et prisonnier. », déclare-t-il à l’AFP.

En 2016, alors candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon assure que s’il est élu, il accordera la nationalité française à Julian Assange et Edward Snowden, autre lanceur d’alerte, ayant révélé au monde la surveillance de masse menée par la CIA et la NSA américaines. Ces dernières ayant mis sur écoute notamment trois présidents français. « Ils ont rendu un immense service à la démocratie et à la liberté dans le monde en révélant de quelle manière les États-Unis espionnaient absolument tout le monde. « Nous avons une dette à l’égard de messieurs Assange et Snowden », déclare le leader insoumis à Numerama le 30 novembre 2016

Les années passent et le leader insoumis n’en oublie pas moins le sort de Julian Assange. Le 11 avril 2019, quand l’actuel président équatorien décide de le livrer à la police britannique, Jean-Luc Mélenchon demande solennellement au Gouvernement français de lui accorder l’asile politique.

En 2021, le groupe parlementaire insoumis reçoit Stella Moris et John Shipton, la compagne et le père de Julian Assange. « Il faut mettre fin à son martyre et le rendre à sa famille. 12 ans de prison sans procès, ça suffit ! La France doit lui donner le droit d’asile et lui offrir la nationalité », déclare le leader insoumis à cette occasion. Durant la campagne présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon rappelle à plusieurs reprises sa volonté de lui accorder l’asile politique, et de le décorer.

Ce matin du 25 juin, à la surprise générale, la libération d’Assange est annoncée. Un accord est passé avec la justice américaine. « Enfin Assange est libre ! Enfin ! Enfin ! Tant d’années de vie brisées ! Enfin, Assange retourne à la lumière du jour », déclare Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. Le leader insoumis d’ajouter : « Sa photo dans mon bureau m’a tant de fois aidé à tenir bon. Assange est libre. Nous pouvons tous l’être. ».

Au-delà du soutien indéfectible de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis, soulignons la force de la mobilisation à travers le monde en soutien à Julian Assange. Pétitions, collectifs, manifestations… Aujourd’hui, son calvaire s’achève. Il va pouvoir retrouver sa femme, Stella, et leurs enfants. La France se serait honorée à lui accorder à la fois l’asile et la nationalité. De lâches dirigeants politiques en ont décidé autrement.