Réforme des retraites Bardella Attal Bompard

Manuel Bompard défend la retraite à 60 ans face à Attal et Bardella

Réforme des retraites. Ce mardi 25 juin avait lieu sur TF1 le premier grand débat de ces législatives anticipées qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. Seul face à l’extrême droite ultra-libérale et raciste, représentée par Jordan Bardella, et au pouvoir macroniste représenté par Gabriel Attal, Manuel Bompard s’est distingué en défendant l’abrogation de la réforme injuste de Macron, l’augmentation du minimum vieillesse et « avant 2027, déposer une proposition de loi pour ramener l’âge de départ à 60 ans ».

Dans son introduction, le député LFI a pris de court le duo Bardella/Attal, montrant une photo de personne âgée à Pôle emploi, contrainte de continuer à travailler, il a dénoncé « La France dont nous ne voulons plus, où les personnes âgées sont obligées de retourner à Pôle emploi pour pouvoir vivre dignement après avoir travaillé toute leur vie. ». Un sujet ignoré tant par Gabriel Attal, qui assume le vol de deux ans de vie par la réforme d’Emmanuel Macron, mais aussi par Jordan Bardella, qui s’est emmêlé les pinceaux et déjà dit son souhait de ne pas abroger cette réforme injuste et cruelle.

Les femmes sont en effet les premières victimes de la réforme des retraites : 2/3 des personnes qui devront partir à la retraite plus tard sont des femmes. Celles-ci seront touchées plus durement que les hommes : leur âge de départ augmentera deux fois plus. Les mères de famille sont particulièrement touchées : même avec leurs trimestres supplémentaires, elles devront attendre 64 ans. Notre brève.

La casse sociale sans précédent d’Attal et Macron

La réforme des retraites, imposée au forceps au Parlement et au peuple français en avril dernier, est sans doute le chapitre le plus sombre du bilan de la macronie. Elle traduit sa totale déconnexion de la volonté du peuple français, et son mépris de la démocratie. 80% des français et 93% des actifs étaient contre le report de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Des millions de Françaises et de Français sont descendus dans les rues pour s’y opposer. Le 7 mars, plus de 3,5 millions de Français ont manifesté contre cette réforme inique. 

Pourtant, le gouvernement l’a imposé au forceps, au peuple comme au parlement, en réprimant férocement les mobilisations, et en faisant adopter la loi par 49.3, après avoir menti devant l’Assemblée et utilisé tous les stratagèmes imaginables pour contourner la représentation nationale.

Bardella pour la retraite à 64 ans pour faire des économies

Pendant des mois, Jordan Bardella, Marine le Pen et le rassemblement national ont prétendu s’opposer à cette réforme, et vouloir mettre en place la retraite à 60 ans. Alors que leur arnaque sociale était déjà criante, le pouvoir médiatique imposait son récit, en présentant le RN comme « grand gagnant de la mobilisation ». Mais la vérité a fini par éclater : Jordan Bardella soutient la réforme des retraites à 64 ans pour faire des économies.

Invité de RTL le 12 juin, Bardella tombait le masque. À la question « Est-ce que vous abrogez la réforme des retraites ? » il répondait par un hésitant « Nous verrons ». « Nous avons des économies à faire » disait-il, reprenant un refrain chanté par tous les gouvernements libéraux depuis des décennies.

Le 15 juin, il confirmait ce revirement : « Une fois réglé le temps des urgences, j’engagerai le temps des réformes. Et il y aura dans ces réformes les retraites » déclare-t-il au micro d’Apolline de Malherbe. Il ne considère donc plus l’abrogation de l’infâme réforme des retraites comme une urgence. La retraite à 60 ans, encore moins. En parallèle, le RN diffusait un tract détaillant une liste de mesures d’urgence… Sans aborder le thème du départ à la retraite. « M. Bardella a d’ores et déjà abandonné sa promesse d’annuler immédiatement cette réforme » a cinglé Manuel Bompard.

En réalité, la déclaration de Bardella est logique. Le président du parti d’extrême droite préfère rassurer le capital et ne surtout pas attenter à ses intérêts. Parce que cette mouvance politique défend les riches, plutôt que le peuple, même si elle prétend le contraire. Pour rappel, le RN a voté à l’Assemblée nationale contre la hausse du SMIC, le gel des loyers, le blocage des prix et le rétablissement de l’ISF. Pendant la réforme des retraites, le RN n’a jamais participé à aucune mobilisation et défendait un contre-projet d’une retraite pouvant aller jusqu’à… 67 ans. Cela doit être dit, répété, amplifié sur tous les tons, à l’heure où l’extrême droite n’a cessé de progresser pendant 7 ans de macronisme.

Pour aller plus loin : Bardella à Matignon ? Voyage au bout de l’enfer

Avec le Nouveau Front populaire, la retraite à 60 ans

« Nous annulerons dès le mois de juillet la retraite à 64 ans d’Emmanuel Macron. Nous porterons également la retraite minimum au niveau du SMIC pour une carrière complète et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté » a déclaré Manuel Bompard.

Le programme du Nouveau Front populaire est en effet le seul seul à proposer l’abrogation immédiate de l’infâme réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Si la coalition de gauche remporte les législatives les 30 juin et 7 juillet prochains, elle promet d’abroger les décrets de la réforme des retraites et de la réforme de l’assurance chômage dès les 15 premiers jours. Le NFP propose également, dans les trois mois suivant l’élection, de « réaffirmer l’objectif commun du droit à la retraite à 60 ans ».

« Seul le bulletin de vote du Nouveau Front Populaire permettra donc d’en finir avec cette situation » a conclu le député LFI.

Pour aller plus loin : Le nouveau Front populaire a présenté son programme de rupture