À Gaza, la trêve a été rompue. L’armée de Netanyahu a bombardé l’ensemble de l’enclave palestinienne. Bilan : au moins 330 morts, dont des enfants tués dans leur sommeil, et plus de 150 personnes blessées. « Un immeuble a également été bombardé dans la ville de Gaza, tandis que des frappes ont été effectuées contre des cibles situées à Khan Younès et Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne », selon les mots RFI. En Israël, les familles d’otages ont déjà fait part de leur colère, demandant à Netanyahu d’« arrêter de tuer » leurs proches.
« Ces bombardements interviennent alors que Gabriel Attal s’est déplacé il y a quelques jours en Israël pour soutenir la politique de Netanyahu », a dénoncé Mathilde Panot ce 18 mars 2025 en conférence de presse. En effet, l’ancien Premier ministre s’est rendu en Israël aux côtés des macronistes Caroline Yadan, Guillaume Kasbarian et Prisca Thevenot il y a quelques jours. Silence radio depuis les massacres de la nuit dernière. « Les criminels de guerre seront jugés, leurs complices aussi », a affirmé Jean-Luc Mélenchon. Notre article.
330 Palestiniens tués par Netanyahu à Gaza : la trêve est brisée, l’ONU se dit « choquée par les frappes israéliennes »
La trêve a été rompue ce 18 mars à 2h20 du matin, heure locale. Une nouvelle étape franchie dans « le plan de l’enfer » imaginé par les autorités israéliennes : d’abord couper les livraisons d’aide humanitaire, puis couper la dernière ligne électrique, enfin frapper directement l’enclave palestinienne. Le Hamas dénonce « un coup d’État contre l’accord de cessez-le-feu », affirmant qu’Israël met en danger les otages. Au moins 330 personnes, dont des enfants, ont été tuées. Plus de 150 Palestiniens ont été blessés. La Croix Rouge a alerté dès ce matin sur de « très nombreuses structures de santé » à Gaza, « littéralement débordées ».
Ce matin, le Haut-Commissaire à l’ONU pour les droits de l’homme s’est dit « horrifié » par les bombardements. Selon ses mots, « le recours d’Israël à encore plus de force militaire ne fera qu’empiler davantage de misère sur une population palestinienne souffrant déjà de conditions catastrophiques ». Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit « choqué par les frappes israéliennes », appelant au respect du cessez-le-feu, que les otages soient libérés sans condition et qu’une aide humanitaire sans entrave soit rétablie. La semaine dernière, l’ONU accusait Israël de poursuivre « ses actes génocidaires » en tentant d’empêcher « les naissances de Palestiniens ».
En rompant la trêve, Benjamin Netanyahu s’est offert un nouveau sursis politique. Cela lui permet de ne pas perdre le soutien de l’extrême droite israélienne, membre de sa coalition gouvernementale et fervente partisane de la reprise des hostilités. Acculé par les affaires de corruption et les menaces de poursuites judiciaires, le criminel de guerre poursuivi par mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale compte sur la guerre génocidaire pour passer outre. Benjamin Netanyahu devait comparaitre ce 18 mars devant le tribunal pour trois affaires de corruption : l’audience a été annulée.
Attal, Yadan, Kasbarian, Thévenot : en visite en Israël, les complices du génocide soudain silencieux
Qui était en Israël il y a encore quelques jours ? La crème de la crème du macronisme complice des crimes de guerre de Netanyahu : Gabriel Attal, Caroline Yadan, Guillaume Kasbarian, Prisca Thevenot. Ces derniers se sont affichés aux côtés et en soutien à l’armée israélienne. « La honte et le déshonneur, pour toujours », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Le 14 mars, Caroline Yadan et les autres députés macronistes annonçaient rencontrer un certain David Azoulay, maire de Metula, tout au nord d’Israël et au sud du Liban. Celui-ci semblait apparaître sur cette publication de la députée. En décembre 2023, ce dernier déclarait : « Il faut vider Gaza, l’aplatir et la transformer en un musée comme à Auschwitz ».
Pour aller plus loin : Haro sur la liberté d’expression : comment criminaliser toute critique du génocide en cours à Gaza, par Caroline Yadan
Face au tollé déclenché par cette fierté affichée de la députée Yadan de rencontrer ce génocidaire, celle-ci s’est sentie obligée de rectifier son propos : David Azoulay n’est pas la personne apparaissant sur cette photo, mais « un civil simplement chargé de la sécurité ». Soit ! Sauf que le mal est déjà fait. Même si les députés macronistes ne l’ont pas rencontré, ils ont affiché leur fierté de le rencontrer. Bizarrement, ces derniers sont bien silencieux depuis les massacres de cette nuit.

Dans le même temps, on apprenait la visite planifiée du Rassemblement national en Israël, prévue les 26 et 27 mars prochains. Une première dans l’histoire du parti fondé par des Waffen-SS, s’il était encore nécessaire de le rappeler. Le parti à la flamme sera représenté par Jordan Bardella et Marion Maréchal, alliée du RN au Parlement européen et petite fille de Jean-Marie Le Pen.
« Entre soulagement et vigilance » : voilà ce que nous écrivions mi-janvier à l’annonce du cessez-le-feu prononcé entre le Hamas et Israël. La colère, à nouveau, est de mise. Benjamin Netanyahu a le soutien des États-Unis, ces derniers ont été prévus avant le déclenchement des frappes. Plus que jamais, les propositions affichées par les insoumis depuis de longs mois s’avèrent les plus à même de stopper le déluge de feu au Proche-Orient : reconnaissance de l’État de Palestine, jugement de tous les criminels de guerre, embargo sur les armes livrées à Israël et suspension de l’accord d’association UE-Israël.
Par Nadim Février

Par Nadim Février
Crédits photo : Israel’s Economic and Political Outlook: Benjamin Netanyahu, World Economic Forum, Flickr, Jolanda Flubacher, CC BY-NC-SA 2.0 DEED, pas de modifications apportées.