Énergie. La semaine dernière, la députée européenne Marina Mesure s’est rendue au Mexique afin de prendre part à une campagne internationale de lutte pour une gestion publique de l’énergie.
Pendant trois jours, syndicalistes, chercheurs et acteurs de mouvements sociaux progressistes de près de 35 pays ont travaillé sur une stratégie de transition juste capable de répondre aux besoins énergétiques des populations ainsi qu’à l’urgence de la planification écologique. Notre article.
L’échec de la privatisation de l’énergie
Cette initiative, portée par les pays du Sud global, a permis d’analyser l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la politique énergétique que mènent l’Union européenne et la France, tant d’un point de vue social qu’environnemental. Marina Mesure, qui s’est battue contre la réforme du marché de l’électricité, a pu témoigner de la situation européenne et rappeler les conséquences désastreuses de la privatisation.
Des textes de loi ont imposé l’ouverture à la concurrence du secteur énergétique, via des mécanismes spécifiquement pensés pour affaiblir le contrôle qu’avaient les solides opérateurs publics historiques des pays de l’Union européenne. Le résultat est sans appel : en France, depuis la libéralisation, le prix de l’électricité a augmenté de 137 % alors que les coûts de production restent stables !
Côté énergies renouvelables, l’illusion de laisser au secteur privé la gestion des investissements nécessaires ne trompe plus personne. C’est grâce aux perfusions d’argent public que des structures privées parviennent à investir péniblement dans le développement des sources d’énergie décarbonée. Tout cela avec pour seul but de s’assurer que l’énergie soit source de profits à court terme.
Pour aller plus loin : Se passer des énergies fossiles et du nucléaire : une révolution possible et désirable


Des exemples forts et porteurs d’espoir
Ces riches échanges ont permis de nous donner des exemples forts et porteurs d’espoir démontrant qu’un retour à une gestion publique est possible et souhaitable, explique Marina Mesure « Je pense aux syndicats indonésiens qui ont réussi l’année dernière à faire reconnaître l’inconstitutionnalité de la privatisation du secteur de l’énergie ou encore à des actions concrètes de lutte comme les syndicats tunisiens qui, pendant deux ans, ont refusé le raccordement des centrales électriques privées au réseau. »
À noter également les réformes entamées au Mexique depuis que la gauche est au pouvoir, avec la renationalisation des entreprises énergétiques via des réformes constitutionnelles.
Reprise en main par la puissance publique du secteur énergétique
Il est urgent que la France, l’Union européenne et le reste du monde suivent cette voie. Seule une reprise en main par la puissance publique du secteur énergétique permettra à la fois une maitrise des prix, la décarbonation de la production énergétique et des emplois dignes pour tous les travailleurs et travailleuses de la filière.
Le défi de la transition énergétique et climatique va nécessiter une transformation de nos industries en électrifiant les usages appropriés, et en développant les autres solutions techniques pertinentes. La demande en électricité va donc aller en augmentant, et c’est pourquoi on ne peut se permettre de laisser le marché seul aux commandes, pour les résultats que nous connaissons.
Pauline Saunier
