Ce 12 février 2025, plusieurs anciens élèves de l’école Notre-Dame de Bétharram se sont réunis devant l’établissement pour dénoncer l’omerta autour des agressions pédocriminielles, des agressions sexuelles et des violences physiques qui y ont eu lieu. L’un d’eux a raconté comment son professeur prenait « un élève par la ceinture et le col de sa chemise en le balançant dans les escaliers ». L’une des pancartes affichait « même Bayrou savait », une autre complète : « Bayrou a menti ». Les enquêtes journalistiques l’ont en effet démontré : le Premier ministre était bel et bien au courant. « J’attends que Bayrou nous entende et dise : ‘‘Je suis un menteur.’’ Avouera-t-il un jour qu’il savait ? », a questionné une victime qui lui a écrit en mars 2024.
Avec 112 plaintes déjà déposées pour agressions sexuelles et violences physiques, et « un nouveau corpus de plaintes, notamment pour viols » déposé prochainement, le nombre de victimes de l’établissement ne cesse d’augmenter. Face aux révélations accablantes de Mediapart, le député LFI Paul Vannier a interrogé le Premier ministre à l’Assemblée nationale. De nouveaux documents publiés par Mediapart sont venus torpiller la défense du Premier ministre. Réinterrogé par le député insoumis, il ne daigna pas lui répondra en envoya Darmanin le défendre. Il répondit néanmoins à une question similaire venue des bancs des écologistes, mais niant à nouveau avoir eu une quelconque connaissance d’actes pédocriminels et d’agressions sexuelles au sein de l’établissement.
Pour aller plus loin : Actes de pédocriminalité à Bétharram : le silence complice et les mensonges de François Bayrou
Hier, Mediapart a publié une interview menée avec le juge d’instruction de l’époque, saisi sur l’affaire des viols au sein de l’établissement catholique. Celui-ci affirme avoir rencontré l’élu et lui avoir tout dit. Ce matin, le groupe parlementaire de LFI demande la création d’une commission d’enquête sur les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l’État. La démission du Premier ministre est désormais la seule possibilité, face à un tel scandale. Notre brève.
Viols de Bétharram : un scandale d’État, face auquel Bayrou n’a d’autre choix que de démissionner
