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Salut nazi : Elon Musk, chef de file des trolls néofascistes

Lundi 20 janvier, Elon Musk, multimilliardaire et patron de Tesla, Space X et Twitter, a choqué le monde en exécutant un salut nazi lors de la soirée d’investiture de Donald Trump, 47ᵉ président des États-Unis. Depuis la scène de la Capital One Arena, il a frappé sa poitrine, levé son bras droit, paume tournée vers le bas, répétant deux fois ce geste emblématique des heures les plus sombres du XXe siècle. Un symbole qui ne laisse aucun doute sur sa signification, dans un contexte où les liens entre Trump et l’extrême droite mondiale s’intensifient.

Malgré la polémique, Musk n’a pas cherché à s’excuser ou à clarifier. Bien au contraire, il ironise, dénonçant un « coup tordu » de ses détracteurs, tandis que les néonazis du monde entier applaudissent ce qu’ils perçoivent comme un signal de ralliement. Ce geste, ancré dans un contexte politique inquiétant, n’est qu’un chapitre supplémentaire dans la dérive autoritaire du trumpisme et de ses soutiens. Notre article.

Nazi ou nazi ? Le faux débat

La presse américaine s’est gardée de toute prise de position, coupant la fin du discours au montage et qualifiant « l’exubérance » d’un Musk « physiquement incontrôlable » et « enthousiaste ». Sur Twitter, un débat mondial a éclaté autour de l’intentionnalité du geste. 

Les partisans de Trump ont proposé plusieurs explications pour disculper le milliardaire d’extrême droite. Certains ont évoqué un « salut romain » ou un « salut Bellamy », d’autres ont suggéré qu’il s’agissait d’une manifestation d’autisme, ou d’un « envoi de cœurs » à la foule, interprétant le bras levé comme une maladresse dans un « moment d’euphorie ». Raphaël Enthoven, pseudo-philosophe et parmi les premiers à accuser tout défenseur de la cause palestinienne d’antisémitisme, s’est pourtant empressé de défendre le milliardaire suprémaciste.

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Ces arguments sont malhonnêtes. Le salut romain, récupéré par les nazis, porte une signification historique indiscutable. Le salut Bellamy, rendant hommage au drapeau étasunien au début du XXe siècle, a été abandonné pour les mêmes raisons. Quant à l’idée de l’autisme, elle se heurte aux idées complètement réactionnaires d’Elon Musk et à son contrôle parfait des symboles de l’extrême droite.

Claire Aubin, historienne spécialiste du nazisme aux États-Unis, qualifie de « Sieg Heil » le geste d’Elon Musk, le salut emblématique du régime hitlérien. L’historien Johann Chapoutot, spécialiste du nazisme, explique qu’il n’y a aucune ambiguïté sur ce geste : « c’est un salut nazi. Il n’y a aucun doute là-dessus. » Il ne s’agit pas d’une maladresse, mais d’un acte politique calculé.

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https://x.com/m6info/status/1882080785018024160

Pourtant, les médias français restent frileux pour qualifier les faits. « Geste maladroit », « salut polémique », « maladresse », « geste qui divise », « salut qui dérange », « geste étrange »… Les qualificatifs d’évitement se multiplient et servent l’agenda fasciste. Alors que la sphère politico-médiatique accuse constamment d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme ceux qui dénoncent le génocide en Palestine, ce même système minimise et relativise les saluts fascistes d’un néonazi milliardaire.

Musk a bel et bien fait un salut nazi, et même deux. Replacé dans le contexte idéologique réactionnaire de son auteur, ce n’est malheureusement pas étonnant.

Pour aller plus loin : « L’oiseau est libéré » : Elon Musk a pris la tête de Twitter, l’inquiétude monte

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Les Crayons de L’insoumission, par Xab / La Plume Rieuse.

Troll, internationale fasciste : tout un programme !

Le salut nazi de Musk ne devrait pas étonner puisqu’il n’est que le résultat de toute une symbolique fasciste et un programme résolument réactionnaire. Mediapart revient sur les nombreux dog whistles [langage codé visant un public cible] utilisés par le milliardaire. Depuis qu’il a racheté Twitter, Musk a redonné la parole à des personnalités néonazies et antisémites comme David Icke, Andrew Anglin et Nick Fuentes, ce dernier se revendiquant « antisémiste » et « suprémaciste ». En novembre 2023, Musk a qualifié de « vérité exacte » un tweet affirmant que les « communautés juives » incitaient à « la haine des Blancs », avant de revenir sur ses propos.

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Fin 2024, il rebaptise son compte X en « Kekius Maximus », avec une image de Pepe the Frog prisée parmi les suprémacistes blancs, classée parmi les « symboles extrémistes ou haineux » par l’Anti-Defamation League américaine. Le drapeau du “Kekistan” parodie d’ailleurs du IIIe Reich.

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Suite à son double salut nazi, Musk a réagi en ironisant, sans démentir. « Ils ont besoin de trouver de meilleurs coups tordus », a-t-il tweeté, ajoutant que « la rengaine du “Tout le monde est Hitler” est tellement dépassée ». Le troll est pour lui un moyen de provoquer et de séduire un électorat jeune, masculin et radicalisé.

Par ailleurs, les liens entre Musk et les extrêmes droites internationales sont évidents. Il soutient Giorgia Meloni, la Première ministre italienne d’extrême droite, et a exprimé son soutien à l’AfD en Allemagne, un parti anti-immigration. Emmanuel Macron lui-même a accusé le patron de X de promouvoir une « internationale réactionnaire ».

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Ainsi, ce geste est tout à fait cohérent avec le personnage. Son salut nazi, au-delà de sa forme, résonne comme un signal envoyé à ses alliés et à ses ennemis.

Reconnu par ses pairs, les néonazis du monde entier l’adulent

Si certains tentent de défendre ce bras levé, les néonazis ont eux, bien aimé ce qu’ils reconnaissent comme un salut nazi. Streetpress a recensé dans un post Instagram quelques réactions de l’extrême droite violente. 

Sur Telegram, le canal Ouest Casual a salué l’acte avec « Based Elon ShMusk ». Un autre militant néonazi a commenté le geste de Musk avec “Musk classic” et un emoji bras levé accompagné de la Totenkopf, symbole de la Waffen-SS.

Des personnalités comme Sinisha Milinov, ancien porte-parole des Remparts, ont aussi réagi positivement, en publiant des vidéos avec des commentaires tels que « Tellement de retour ! ». Ce soutien direct de l’extrême droite violente montre que Musk a voulu attirer cet électorat.

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En publiant ces symboles et en ne démentant pas ses actions, Elon Musk fait une fois de plus un coup de communication pour se rallier une base électorale radicalisée et violente.

Par Camille Karlin