légalisation du cannabis

Cannabis, « narcotrafic » : contre le tout-répressif de Retailleau, le plan de LFI contre la criminalité organisée

Cannabis. Pour lutter contre le « narcotrafic », Bruno Retailleau et le reste du gouvernement sont dans le coup de com’ permanent. Leur mantra ? Toujours plus de répression pour lutter contre les trafics, notamment celui de la drogue. En parallèle, le budget 2025 – le plus austéritaire des vingt cinq dernières années – prévoit la suppression de 5000 postes d’officiers de polices judiciaires. Preuve, s’il en fallait une, du désintéressement du Gouvernement pour le démantèlement concret des réseaux de criminalités.

Depuis des années, cette même politique répressive, de communication, et de baisse de moyens est à l’œuvre. Résultat : presque la moitié des Français ont déjà consommé du cannabis, 10 millions d’armes illégales circulent dans le pays et les trafiquants amassent des milliards d’euros. Contre des politiques à l’œuvre inefficaces, LFI propose de lutter contre la criminalité organisée en trois axes : « Désarmer, renforcer, prévenir ». Notre brève.

Contre le « narcotrafic », le coup de com’ permanent du gouvernement

Contre le « narcotrafic », le ministère de l’Intérieur est dans le coup de com’ permanent. Une opération « place nette » par-ci, un média par là, une visite d’une prison ou d’un commissariat, entouré de journalistes. Bref, tout pour les caméras, en expliquant combien la lutte contre le « narcotrafic » est une priorité pour Bayrou et sa clique gouvernementale illégitime.

Cependant, la politique ultra-répressive que Retailleau prépare ne portera sûrement pas ses fruits. Depuis le passage de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur à la fin des années 2000, chacun de ses successeurs veut faire croire qu’avec toujours plus de fermeté, de répression et de coups de menton, les trafics, notamment celui de la drogue, disparaitront.

La prohibition des drogues a engendré un marché clandestin international colossal, offrant à la criminalité organisée une source inépuisable de profits. En criminalisant la production, la distribution et la consommation de substances illicites, ces mesures ont déplacé ces activités vers des circuits souterrains contrôlés par des réseaux illégaux. Cela a non seulement accru les bénéfices des entreprises criminelles, mais a également intensifié la violence associée à ces trafics en exposant la population.

Pour aller plus loin : Cannabis – LFI défend la légalisation sous contrôle public face à l’échec de la répression

Malgré une politique parmi les plus répressives, la France est le premier pays consommateur de cannabis, 47,3 % des Français en ayant déjà consommé. À lui seul, ce chiffre devrait faire comprendre aux partisans du tout-répressif que leur méthode ne fonctionne pas. Actuellement, le Sénat examine un projet de loi du gouvernement contre le « narcotrafic ». L’appellation même du projet de loi pose un problème : elle témoigne d’une méconnaissance de l’architecture globale de la criminalité organisée, qui se déploie sur plusieurs branches de trafic, pas seulement celui de la drogue, permettant ainsi de faire perdurer leur « criminalité capitalistique ».

image 106
https://x.com/L_insoumission/status/1884189418568732801

Hier, les sénateurs ont notamment approuvé la création d’un Parquet national anticriminalité organisée. Une question se pose : si les trafics sont disséminés un peu partout dans le pays, pourquoi ne pas déconcentrer une telle instance, plutôt que de concentrer les moyens à un seul endroit ?

« Désarmer, renforcer, prévenir » : contre la criminalité organisée, le plan global de LFI

Contre la criminalité organisée, LFI présente un plan global divisé en trois axes : « désarmer, renforcer, prévenir ». Pour les insoumis, désarmer la criminalité organisée doit commencer par la légalisation du cannabis. L’objectif : couper l’herbe sous le pied des trafiquants en dépénalisant les usages simples et en légalisant le cannabis sous encadrement de l’État. Autre moyen de désarmer les trafiquants : enrayer le trafic d’armes. Selon le ministère de l’Intérieur, il y avait 10 millions d’armes illégales en circulation dans le pays en 2023. Autre moyen : renforcer les moyens des services douaniers, en particulier dans les zones portuaires, pour de meilleurs contrôles.

« Renforcer », mais quoi ? Le 2ᵉ volet du plan des insoumis prévoit un renforcement des moyens d’action contre la criminalité organisée. D’abord, réparer la police judiciaire, en rendant le métier d’officier plus attractif, en recréant des concours dédiés, en protégeant les 5 000 postes menacés d’être redéployés dans le budget 2025. Plus largement, c’est à la justice, toujours plus engorgée, que de nouveaux moyens d’être donnés. Les insoumis proposent également le rétablissement de la police de proximité, supprimée par Nicolas Sarkozy.

Enfin, « prévenir ». Un pan de la lutte contre les trafics que tous les précédents gouvernement ont volontairement omis, préférant le tout-répressif et les coups de menton devant les caméras. Prévenir la consommation de drogue par une approche sanitaire, augmenter les moyens alloués aux structures existantes œuvrant pour l’insertion et la réinsertion professionnelle de jeunes, supprimer les amendes forfaitaires délictuelles (AFD)
pour la consommation de stupéfiants, créées sous Macron, qui prolongent les pratiques discriminatoires déjà présentes dans l’action policière, notamment dans les quartiers populaires…

« Prévenir » passe aussi par une lutte effrénée contre la corruption des agents publics et la protection des mineurs utilisés dans le cadre des trafics. Pour LFI, cela passe notamment par un plan de recrutement d’éducateurs spécialisés et de rue dans les clubs de prévention, donner les moyens à l’école publique de lutter contre le décrochage et renforcer les moyens alloués à l’Aide sociale à l’enfance.