RN. « On ne veut pas tout casser ». Le 9 octobre, Sébastien Chenu résumait la ligne du Rassemblement national vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron et de Michel Barnier. En refusant de voter la destitution d’Emmanuel Macron, la censure contre Michel Barnier, et en validant la saignée austéritaire du Premier ministre en commission des finances, le RN fait la démonstration constante de son rôle de sauveur suprême d’une politique macroniste minoritaire, en lambeaux et ayant endetté le pays de plus de 1 000 milliards d’euros de dette en 7 ans, tout en décuplant la fortune des 500 familles les plus riches de France. Notre article.
Le gouvernement Barnier : l’alliance Macron-Le Pen qui ne se cache plus
Dès septembre, nous dénoncions le pacte entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen que constituait la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre. Réactionnaire, homophobe, opportuniste, l’homme représente l’expression la plus franche du macrono-lepénisme.
Déjà pendant la primaire de LR en 2021, le Premier ministre s’était employé à courtiser les électeurs du Rassemblement National en singeant son programme. Il proposait ainsi, entre autres, la suppression de l’Aide Médicale d’État. En septembre, c’est donc lui qui fait le pont entre Macron et Le Pen, installant un gouvernement très droitier à la tête d’un pays où le NFP a gagné les élections législatives.
C’est donc très logiquement que le rassemblement national refuse la censure. Pourquoi censurer un gouvernement qui applique leur programme et qui empêche la gauche de rompre avec l’ordre établi ?
Guillaume Bigot, député d’extrême droite du Territoire de Belfort, se félicite du poids de son parti dans la vie politique. Pour lui, pas besoin de menacer le gouvernement de censure, puisque ce dernier écoute les élus RN. Il explique : « On ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen suffit à infléchir la position du Premier ministre sur la désindexation des salaires ! Nos déclarations ont plus de poids sur le gouvernement que votre censure épouvantail ».
Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe d’extrême droite à l’Assemblée nationale, va encore plus loin. Il déclare : « Pourquoi voulez-vous que l’on refuse cette main tendue à détruire le barrage républicain ? ». Les élus ne se cachent plus : leur but fièrement revendiqué est l’instauration d’une politique néolibérale-autoritaire, consensuelle entre Macron et Le Pen.
Quand l’extrême droite refuse la destitution de Macron
Malgré cette alliance, impossible d’affirmer que la gauche n’a pas gagné les élections. Face au coup de force de Macron, les députés de la France insoumise lancent une procédure de destitution. Il s’agit de porter la voix des urnes qui avaient mis en déroute le président ; plus d’un français sur deux soutient la démarche. Ce n’est que « désordre » pour le Rassemblement national, mécontent de voir que certains respectent encore la démocratie.
Pour Sébastien Chenu, la destitution d’Emmanuel Macron « n’a aucun sens ». Forcément, pour le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, la destitution de son allié néolibéral et raciste n’a pas de sens. Le député ajoute qu’elle « est techniquement totalement impossible ». Une fois de plus, elle ne le serait pas si le Rassemblement national ne volait pas systématiquement à la rescousse de l’épave macroniste.
Le RN et le budget : main dans la main avec Macron pour la saignée des services publics
Belote et rebelote sur le budget : le parti de Marine Le Pen sauve la mise à Macron. Alors que le Premier ministre avait proposé un budget austéritaire de casse des services publics, la commission des finances, présidée par Éric Coquerel, en décida autrement. Les victoires insoumises accumulées permettent de dégager 60 milliards d’euros de recettes dans le budget 2025, notamment par la taxation des superprofits et l’augmentation des contributions des ultra-riches.
Une nouvelle fois, le Rassemblement National trahit les Français et sauve la macronie. Les députés du partoi lepéniste refusent de voter le budget amendé par le Nouveau Front Populaire et préfèrent faire les poches aux Français. Tant pis pour les deux millions de seniors sous le seuil de pauvreté ; pour l’indexation de leur pension retraite sur l’inflation, ils attendront juillet.