La moitié des Français sont pour destituer Emmanuel Macron s’il ne respectait pas le résultat des élections législatives. Une hausse de 5 points en une semaine pour cette proposition défendue par la France insoumise. Un chiffre révélé par un sondage Elabe pour BFM TV. Ignorant délibérément la victoire du Nouveau Front Populaire (NFP) et refusant la nomination de Lucie Castets, candidate Première ministre du NFP, à Matignon, le chef de l’État se rend coupable d’un véritable coup de force antidémocratique.
Vent debout, les insoumis mettent la pression à Emmanuel Macron en brandissant la menace d’une destitution, comme le prévoit l’article 68 de notre Constitution. Une motion de destitution sera présentée dans un premier temps par les députés LFI au bureau de l’Assemblée nationale, avant de suivre son chemin législatif. Notre brève.
La moitié des Français sont favorables à la destitution d’Emmanuel Macron proposée par LFI
« 49 % des Français sont pour destituer Emmanuel Macron s’il ne respectait pas le résultat des urnes », rappelait Mathilde Panot ce matin sur FranceInfo. « La semaine dernière, c’était 44 %. Plus le temps passe, plus la pression populaire va s’accroître sur les parlementaires », souligne la présidente du groupe parlementaire insoumis.
Pour aller plus loin : Le soumettre ou le démettre – L’analyse de Jean-Luc Mélenchon face au coup de force d’Emmanuel Macron
Plusieurs détails intéressants se cachent dans le sondage Elabe : près d’un quart des Français (23 %) se disent « très favorables » à la destitution, 14 % des électeurs du camp présidentiel au 1ᵉʳ tour des élections législatives sont pour, de même que la moitié des électeurs RN. Pourtant, le RN est contre l’idée d’une quelconque dissolution du chef de l’État. « Non, bien sûr que non », déclare le député RN Guillaume Bigot, interrogé à ce sujet. Une énième preuve, s’il en fallait encore une, de l’alliance tacite entre le camp présidentiel et l’extrême droite.
Le jour où le nom de Lucie Castets a été soumis à Emmanuel Macron par le Nouveau Front Populaire, le chef de l’État n’a même pas daigné le prononcer face aux journalistes qui l’interrogeaient. Pourtant, ce choix était celui de la coalition qui a remporté les élections législatives : le Nouveau Front Populaire. Son rôle de garant des institutions aurait dû amener le Président, dans la stricte tradition républicaine et du respect de la démocratie, à la nommer Première ministre rapidement et à accepter le résultat des urnes. À la fin de l’été, il a finalement reçu Lucie Castets à l’Élysée, avant de formuler une fin de non-recevoir pour son entrée à Matignon.
Le problème n’est pas la présence de ministre LFI dans un gouvernement Castets, comme certains macronistes l’avaient formulé au départ. Le problème pour le camp présidentiel, qui n’accepte pas sa défaite, aurait été de voir Lucie Castets prendre des mesures qui auraient changé la vie des Français. SMIC à 1 600 euros net, blocage des prix ou suspension de la retraite à 64 ans, le tout par décrets. Des mesures à contre-courant de la politique au service des riches d’Emmanuel Macron.
« Si je la nomme, elle ou un représentant du Nouveau Front populaire (NFP), ils abrogeront la réforme des retraites, ils augmenteront le Smic à 1 600 euros, les marchés financiers paniqueront, et la France plongera », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l’Express. Le voilà, le véritable enjeu. Emmanuel Macron ne veut pas lâcher le pouvoir pour voir appliquer le programme du Nouveau Front Populaire. De Jupiter, il est devenu un autocrate, s’accrochant plus que jamais à son pouvoir diminué, suscitant l’inquiétude d’une large partie de la presse occidentale.
En plus de procédure de destitution, une marche est organisée par les organisations de jeunesse le 7 septembre. La France insoumise a déclaré soutenir cette mobilisation.