LFI. Plus de 500 jeunes insoumis•es se sont retrouvés du 18 au 22 août 2024 au domaine de Valsoyo, non loin de Valence (Drôme), pour leurs fameux « AMFIS Jeunes ». Rendez-vous incontournable pour un militant ou une militante insoumise, cette version « entre jeunes » des universités de LFI a rempli tous ses objectifs politiques : former à la lutte politique, intégrer et renforcer le tissu militant, galvaniser les forces insoumises en vue des combats politiques de la rentrée. Pour la première fois, les organisateurs ont dû fermer les inscriptions rapidement au vu du nombre trop important de demandes. Sans aucun doute, ces « AMFIS Jeunes » ont été une réussite politique et organisationnelle à tous points de vue.
Un programme chargé avait été concocté dans un temps record par l’équipe d’organisation : 50 intervenants, 27 ateliers de formation militante, 7 conférences en salle plénière, dont une non-retransmise de Jean-Luc Mélenchon, visiblement touché par l’accueil qui lui a été fait. Plusieurs députés étaient présents sur place pour mener des ateliers ou des conférences en salle plénière. Les moments conviviaux permettant aux militantes et militantes de se rencontrer, se retrouver, ne manquaient pas. Parmi ces plus de 500 jeunes, 50 lycéens mineurs et 70 % de nouveaux, preuves de l’attrait du mouvement insoumis dans la jeunesse et sa force d’attraction durant les élections législatives qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée nationale.
Mettre un terme à l’autoritarisme d’Emmanuel Macron et l’obliger à accepter le résultat des urnes, porter Lucie Castets à Matignon, lutter contre l’extrême droite, contre la précarité étudiante et la vie chère, contre le dérèglement climatique : les combats pour la rentrée sont nombreux pour les Jeunes Insoumis•es. La jeune génération est prête. Le système politico-médiatique en a encore pour un demi-siècle avec eux. Notre article.
Formations théorique et pratique, resserrement du lien militant au sein des Jeunes insoumis·es en vue de la rentrée : les objectifs remplis pour les « AMFIS Jeunes »
Petit déjeuner pris à 8 heures 30, puis top départ pour un premier atelier. Aux « AMFIS Jeunes » de LFI, les journées étaient studieuses, mais surtout bienveillantes et douce de camaraderie. En plus des 7 conférences en salle plénière, 27 ateliers et formations théoriques/pratiques se sont répartis tout le long de cet événement, avec 50 intervenants et intervenantes au total.
Prise de parole en public, l’eau comme bien commun, comment animer un groupe d’action, comprendre l’extrême droite, genre et féminisme, planification écologique… Le choix était large. Les ateliers en petits groupes ont lieu par deux fois, afin qu’un maximum de militantes et militants puissent les suivre. L’atelier sur la répression coloniale en Nouvelle-Calédonie-Kanaky a bouleversé plus d’un militant. « La venue des Kanaks nous a tous et toutes bouleversés. Elles ont raconté ce quotidien des Kanaks dont on n’entend pas parler. », raconte Lisa, militante jeune insoumise et candidate du Nouveau Front Populaire à Metz lors des dernières élections législatives.
Au vu du contexte politique, l’atelier sur l’Histoire du Front Populaire par l’historienne Isabelle d’Artagnan était particulièrement intéressant. Pourquoi le Front Populaire a fonctionné en 1936 et pas en 1932 ou en 1934, l’importance du 6 février 1934, jour où la République a failli vaciller à cause des ligues d’extrême droite, à quel point les mouvements sociaux ont permis l’adoption de toutes les mesures sociales du Front Populaire… Une histoire qui rappelle combien le Nouveau Front Populaire, s’il arrive au pouvoir, aura besoin d’un large soutien populaire pour appliquer son programme.
Pour ceux qui ne l’avaient pas en tête ou qui avaient besoin de précision, une formation sur la théorie de l’Ère du peuple de Jean-Luc Mélenchon était organisée. Durant une autre formation intitulée « La commune comme outil révolutionnaire ? », Antoine Salles-Papou, directeur de l’école de formation de l’Institut La Boétie, a pu rappeler l’importance de la ville dans cette théorie. « Vivre en ville, c’est vivre en réseaux. L’accès aux réseaux est inégalitaire et conflictuel dans la vie urbaine, car la plupart de ses réseaux s’inscrivent dans la logique du capital privé avec des logiques de profit », a-t-il détaillé.
Les moments studieux étaient contrebalancés par des moments conviviaux, permettant aux insoumis de se retrouver, d’échanger. « C’était de bons moments », nous confie Enzo, militant à Rouen depuis 2 ans. « Les « AMFIS », c’est ce moment de fin d’année où on se retrouve, on fait le point, on se raconte nos souvenirs. C’est un peu la colo’ des Jeunes insoumis (rires). En tout cas, tu repars galvanisé ! J’aime beaucoup l’énergie qui s’y dégage. ». Le soir, 5 militants jouent au tarot à une table, d’autres à un jeu de société rapporté par un militant. D’autres encore essaient d’organiser une soirée en salle plénière en déplaçant les chaises soigneusement alignées la journée. Un soir, le DJ Monarch est venu faire danser les Jeunes Insoumis·es !
Plus loin, sur la pelouse, une vingtaine d’entre eux font un loup-garou. D’autres encore refont le monde, se racontent leurs meilleurs souvenirs militants d’une année très chargée politiquement. Les plus anciens conseillent les nouveaux. Les savoirs-faire militants se transmettent par ces moments de convivialité, que seul permet un évènement comme les « AMFIS Jeunes ». S’endormir en tente, se reposer, être prêt pour une nouvelle journée. Et ainsi de suite.
Le point culminant des « AMFIS Jeunes » : le point politique de Jean-Luc Mélenchon
Une personne en particulier a pu se rendre compte de la solide organisation et de la bonne tenue de cet évènement : un certain Jean-Luc Mélenchon, présent pour tenir un point politique non-diffusé sur ses réseaux sociaux. Mardi 20 août, il a été chaleureusement accueilli par les plus de 500 jeunes insoumis réunis. « Ça, c’est de l’accueil », a-t-il lancé en entrant en salle plénière, visiblement touché par ce comité d’accueil enjoué.
Pour de nombreux nouveaux militants insoumis, c’était la première fois qu’ils le voyaient en vrai, qu’ils pouvaient lui serrer la main, prendre un selfie ou échanger quelques mots. « Ç’a été mon moment préféré des AMFIS. On avait tous coupé nos téléphones. Cela nous a permis d’avoir un moment seul avec lui, c’était super, c’était un moment précieux », nous raconte Élio au sortir de la conférence du leader insoumis. Venu de Besançon du haut de ses 17 ans, cela fait moins d’un an qu’il milite pour les Jeunes Insoumis. Ce sont ses premiers « AMFIS Jeunes ».
Pour aller plus loin : Percée de la jeunesse pour le Nouveau Front Populaire
Il était touchant de voir l’attente de certains, de voir Jean-Luc Mélenchon, celui grâce à qui ils se sont intéressés au combat politique. Combien de jeunes racontent à quel point les nombreux extraits, montages, discours trouvables sur les réseaux sociaux de Jean-Luc Mélenchon les ont formés politiquement. En face, le leader insoumis fonde beaucoup d’espoir à la jeune génération. En votant en majorité pour lui, les plus jeunes électeurs le lui rendent bien. Invité du Zawa Show fin juin, il rappelait : « Je préviens tous mes adversaires : vous en avez pour un demi-siècle avec la jeune génération qui arrive. Vous ne vous en débarrasserez jamais. »
Les « AMFIS Jeunes », une démonstration de force insoumise en vue des combats de la rentrée
Les « AMFIS Jeunes » constituent une véritable démonstration de force insoumise, qu’elle soit politique ou organisationnelle. L’événement a été organisé dans un temps très court. Les principaux organisateurs avaient déjà largement participé de près aux campagnes européennes et législatives. La fatigue accumulée était certaine. Mais l’évènement a été à la hauteur des objectifs qu’ils s’étaient donnés. « C’est l’année où on a eu la meilleure organisation, on a réussi à tout gérer en peu de temps ! », s’est réjouie Lisa.
L’occasion pour L’insoumission.fr de rendre hommage aux deux co-animateurs des Jeunes Insoumis.es, Aurélien Le Coq et Emma Fourreau, aujourd’hui respectivement député et eurodéputée, ainsi qu’à tous les autres militantes et militants qui ont pris leur part dans la réussite de ces « AMFIS Jeunes ». Ces derniers ont donné beaucoup de leur temps pour que cet évènement se déroule dans les meilleures conditions possibles. Les tâches ne manquaient pas : logistique, cuisine, tenue du camping, communication, transport…
Aurélien Le Coq et Emma Fourreau en ressortent « combatifs ». « Ces AMFIS Jeunes étaient exceptionnels. La jeunesse du pays est prête à abattre la citadelle ! », s’est exclamé Aurélien Le Coq ». « On a bien senti une grande fierté des combats menés cette année dans les cœurs des camarades. Mais aussi la colère face au coup de force d’Emmanuel Macron et donc l’envie d’en découdre à la rentrée pour faire plier les macronistes et envoyer Lucie Castets à Matignon ! », témoigne Emma Fourreau.
Les prochains combats à mener ? « Sur tous les fronts ! », répond la désormais euro-députée insoumise : « mettre un terme au glissement autoritaire du régime de la Vᵉ République, le combat contre la vie chère et la précarité étudiante, tous les combats sociaux, cruciaux pour la jeunesse, le combat contre la crise écologique, la lutte contre le génocide toujours en cours à Gaza ».
Votre humble serviteur en a été témoin : cette jeunesse est déterminée à mener tous les combats. Toutes et tous ont intégré l’esprit d’insoumission qui règne dans les rangs du mouvement insoumis. Ils sont prêts à tous les combats. « Être insoumis, c’est refuser tous les ordres établis », disait Jean-Luc Mélenchon. « La force de l’insoumission n’a pas de limite. Par l’esprit d’insoumission, toute une nouvelle génération est prête à lutter pour le demi-siècle à venir. »
Par Nadim Février