RN. Privé par les Français d’un poste de Premier ministre, Jordan Bardella aura droit à un lot de consolation. Le député européen vient d’être élu Président d’un nouveau groupe d’extrême droite au Parlement européen, Patriotes pour l’Europe. On apprend ce matin dans la presse que ce groupe aura pour vice-président Roberto Vanacci, un général italien nostalgique de Mussolini. Notre brève.
Un nouveau groupe d’extrême droite au Parlement européen
L’information aurait pu passer inaperçue. A l’initiative de la délégation du Rassemblement national, un nouveau groupe d’extrême droite vient d’être créé au parlement européen. Il sera présidé par Jordan Bardella, élu ce mardi. Un maigre lot de consolation pour l’ex-futur Premier ministre battu dans les urnes en France.
Ce nouveau groupe vient remplacer Identité et Démocratie (ID), l’ancien groupe du RN, dans lequel ils siégeaient avec l’AFD allemande. Le parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne, AFD) a été au centre de plusieurs larges scandales ces derniers mois. Le premier avait eu lieu alors qu’un média avait révélé l’existence d’une réunion secrète à Potsdam, réunissant des responsables du Parti, des identitaires et des industriels, lors de laquelle avait été discutée la mise en place d’un plan de « remigration massive ». En d’autres termes, une ébauche de projet de déportations de masse.
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Le scandale avait provoqué une vaste mobilisation antifasciste en Allemagne, impliquant plusieurs millions de personnes dans de très nombreuses villes. Maximilan Krah, tête de liste du parti pour les élections européennes, avait réveillé les polémiques en déclarant notamment qu’un « SS n’était pas automatiquement un criminel ».
C’en était trop pour le RN, qui tolère les néo-nazis en son sein mais ne préfère pas trop le montrer. Le scandale a donc accéléré la volonté du RN de constituer un nouveau groupe au Parlement européen.
Ce groupe reprend une partie de la composition de l’ancien ID : On y retrouve les espagnols de Vox, nostalgiques du franquisme et opposants au droit à l’avortement, les élus du FPÖ autrichien, parti identitaire qui veut « créer un commissaire européen à la Remigration », les portugais de Chega, eux aussi nostalgiques de la dictature de Salazar, le Parti pour la Liberté de Geert Wilders, ou encore le parti flamand Vlaams Belaang.
Le RN y est rejoint par la délégation du Fidesz, parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban, ami de Vladimir Poutine, qui mène la guerre aux opposants politiques et aux LGBT dans son pays, et qui y a récemment restreint l’accès à l’IVG. Enfin, les italiens de La Lega en sont également membres. C’est de ce dernier parti qu’est élu le nouveau vice-président du groupe, un certain Roberto Vanacci.
Roberto Vanacci, général nostalgique du fascisme
Qui est Roberto Vanacci ? Ce général de 55 ans a servi dans des régiments de parachutistes italiens notamment lors de la guerre en Afghanistan. Il s’est récemment imposé comme une figure majeure de l’extrême droite italienne. En cause, un ouvrage publié en août dernier, intitulé Il Mondo a contrario (« le monde à l’envers »).
Ce livre, dans lequel il dévoile sa vision politique, est un festival de racisme, d’homophobie, et de références au fascisme. Il y écrit notamment que l’appartenance à la nation italienne réelle exclut les personnes noires, et raconte un épisode survenu dans les transports parisiens « au cours duquel il aurait fait semblant de perdre l’équilibre pour se raccrocher à une personne noire dans le but de toucher sa peau et de sentir la différence avec la sienne ». Il est également poursuivi en justice par une volleyeuse italienne d’origine nigérianne pour avoir écrit que, bien qu’elle soit italienne « de citoyenneté », il était « évident que ses traits ne [représentaient] pas l’italianité ».
Il considère par ailleurs que les homosexuels ne sont pas des « personnes normales ». Quand il s’exprime sur l’adoption d’enfants par les couples du même sexe, il écrit : « Si ce n’est pas dans la nature de l’homme d’être cannibale, pourquoi est-ce que le droit à la parentalité devrait l’être ? »
Enfin, il décrit Benito Mussolini comme un « Homme d’État » et n’hésite pas à qualifier ses partisans réunis en meeting de « Dixième légion », en référence à une unité militaire italienne d’élite s’étant rangée du côté de Mussolini et des nazis en 1943.
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Voilà donc le nouveau groupe que présidera Jordan Bardella au Parlement européen. Un ramassis de réactionnaires misogynes, racistes et homophobes, proches du régime de Vladimir Poutine.
Le RN a volontairement attendu la fin des élections législatives anticipées pour annoncer la constitution de ce groupe, par crainte que la médiatisation de leurs amitiés avec des extrémistes dans toute l’Europe ne vienne parasiter une campagne déjà entachée les nombreuses révélations sur leurs candidats racistes.
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