FRONTEX

Frontex : une agence meurtrière anciennement dirigée par Fabrice Leggeri, candidat RN

« M. Frontex, vous avez du sang sur les mains ! Vous avez dû démissionner de vos fonctions parce qu’il y a une enquête en cours ! 25 000 personnes sont mortes en Méditerranée sous votre mandat ! ». Ce soir, sur le plateau de RFI, le candidat RN Fabrice Leggeri en a pris pour son grade face à Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes du 9 juin.

En lui rappelant son bilan meurtrier, la candidate insoumise a enchaîné les tacles. A côté, sur le plateau, Raphaël Glucksmann a, lui aussi, été pris de court. Le candidat socialiste a déploré la mort de 50 000 personnes en Méditerranée. Un paradoxe très remarqué en raison du vote au Parlement européen ce soir du « »Pacte Asile et Migration ». Un pacte co-écrit et voté par les collègues socialistes de Raphaël Glucksmann au Parlement européen. Un pacte qui renforce l’agence Frontex, laquelle cause les morts que déplore le candidat socialiste. Notre article.

Frontex, une agence meurtrière

L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex a fait la une de la presse ces dernières semaines, depuis l’annonce du Rassemblement National de mettre son ancien directeur en numéro trois sur leur liste aux européennes. 

Fabrice Leggeri, l’ancien directeur de Frontex a dû démissionner de son poste en 2022 à la suite d’une fuite révélant enfin la brutalité de son management, envers les migrants comme son personnel. « Pol Pot » comme il était surnommé en interne avait été promu à ce poste par le Parti Socialiste en 2014.

En 2022, un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) détaille les violations systémiques des droits humains et leur dissimulation aux frontières de l’UE par Frontex. Le rapport parle de « faute grave ». Les hauts responsables de Frontex ont non seulement ignoré les indications de violations des droits humains, mais ils ont également été complices. Fabrice Leggeri et son équipe ont donné des instructions pour détourner le regard afin de ne pas assister à des refoulements, et ils ont couvert les pratiques illégales des agents frontaliers grecs.

Le rapport expose sans relâche la manière dont les gardes-frontières grecs de la mer Égée abandonnent les réfugiés en mer sur des radeaux de sauvetage gonflables afin qu’ils ne puissent pas exercer leur droit de demander l’asile. L’information n’a pas été communiquée au responsable des droits fondamentaux de l’Agence. Ces responsables ont sciemment contourné l’utilisation des rapports d’incidents graves documentant les refoulements afin d’éviter toute trace écrite des violations.

Pour aller plus loin : 79 morts et des centaines de disparus : l’Europe meurt en Méditerranée

Face à ces révélations, le groupe insoumis a mené une campagne active pour obtenir la démission de son président Leggeri. La semaine suivant la fuite de ce rapport, pour la première fois, le Parlement européen a voté contre la décharge budgétaire à Frontex, outil fondamental de contrôle de l’exécution des budgets. Le RN et LR ont été les seuls groupes à défendre le budget de Frontex et sa mise en œuvre par Leggeri.

Contraint à la démission, Leggeri n’est pourtant pas perclus de honte. Encore en janvier dernier avant de rejoindre le RN, il ventait via son cabinet de conseil ses « bons résultats en tant que gestionnaire de changement à grande échelle ». Maintenant sur les listes, il renie les accusations de l’OLAF et considère Frontex comme une institution « gauchiste ». Son bilan ? Triplement du budget de Frontex à la hauteur du triplement des violations.  L’agence est passée de 300 employés à 2500 à son départ. Beau bilan pour un tortionnaire.

Le programme de LFI pour les européennes propose de remplacer l’agence meurtrière Frontex par une agence européenne civile de sauvetage en mer et sur terre, en appui de l’agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA). 

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Les crayons de L’insoumission

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