Les assistés d’en haut nous coûtent un pognon de dingue. Leurs rémunérations légales sont déjà injustes. En plus, ils trichent. Ils fraudent pour capter encore plus de richesses. Rien que chez Kering, conglomérat français numéro deux mondial de l’industrie du luxe, on parle de 2,5 milliards de fraude fiscale. Cette semaine, nous apprenons le nom des plus gros assistés de ce groupe. Ils auraient monté un coup à plus de 200 millions d’euros contre la France. 200 millions de moins pour financer nos hôpitaux, nos gendarmes, nos enseignants, nos retraites. Notre article.
Il est des larcins plus justifiables, plus compréhensibles que d’autres
Un misérable qui se retrouve au bagne pour avoir volé du pain dans le but de nourrir sa famille peut devenir le héros d’un des romans phare de l’humanité. On n’a jamais vu un grand bourgeois sanctifié pour avoir dérobé du caviar pour le rajouter sur la table déjà chargée de victuailles du mariage de son fils pourri gâté.
Le 1er mars 1994, l’« état de nécessité » popularisé par le « bon juge » Magnaud dans l’affaire Louise Ménard en 1898, est inscrit dans la loi. La misère est reconnue comme un cas de force majeur.
En revanche, lorsque l’on apprend qu’un montage financier imaginé par le cabinet de conseil PwC aurait permis à des cadres dirigeants de Kering, au premier rang desquels Jean-François Palus, numéro 2 du groupe de luxe, de bénéficier d’un total de 200 millions d’euros sans payer le moindre impôt, ce n’est pas la même limonade.
La technique : un double contrat d’embauche afin de percevoir une deuxième partie de leur salaire sans participer à l’effort collectif de pays qui leur a tout donné, qui leur a fourni une éducation, des soins, de la sécurité. Et même plus, car vendre du luxe en France, c’est en grande partie se remplir les poches grâce au rayonnement culturel du pays.
Ces assistés, responsables par leur fraude de la difficulté à financer nos services publics, ils ont des noms, des visages, des adresses
Ce sont des êtres humains comme les autres, seulement plus indignes.
Voici la liste des cadres qui auraient volé notre argent et les montants en euros d’après les informations fournies par Le Monde et Mediapart.
Jean-François Palus, numéro 2 du groupe Kering = 2 000 000 €
Patrizio di Marco, PDG de Gucci = 23 000 000 €
Marco Bizzarri, PDG de Gucci = 57 000 000 €
Carlo Alberto Beretta, PDG de Bottega Veneta = entre 800 000 et 1 600 000 €
Michel Friocourt, ancien directeur juridique du groupe Kering = 1 700 000 €
Il ne s’agit que des plus grands fraudeurs. Au total, on parle de 200 millions d’euros dérobés par des ultra riches grâce à trois sociétés off-shore : Castera (146 millions €), Luxury Goods International (43 millions €) et Kering International Limited (63 millions €).
À ce jour, les amendes prononcées contre Kering s’élèvent à 1,2 milliard d’euros. Soit environ la moitié des montants dérobés. Quel est l’état de nécessité, le cas de force majeur qui peut justifier une telle clémence de la justice ?
Pour aller plus loin : François-Henri Pinault : 2,5 milliards d’euros volés aux contribuables, l’as de l’évasion fiscale
Par Ulysse