Vertbaudet

« Sale gréviste » : enlevé, frappé, gazé, volé, jeté : un délégué CGT Vertbaudet victime d’une expédition punitive

Depuis 59 jours, des travailleurs, essentiellement des femmes, sont en grève sur le site de l’entreprise Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord). Leur combat : l’augmentation des salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail. Les travailleuses et les travailleurs parcourent jusqu’à 25 kilomètres par jour dans l’entrepôt (CGT). Leurs salaires ne dépassent pas le SMIC, quelle que soit l’ancienneté, parfois jusqu’à 34 ans. De son côté, le patronat préfère proposer des primes et refuse toute nouvelle négociation salariale.

Hier, 16 mai 2023, des policiers délogent violemment les grévistes du site. Le soir même, un délégué syndical CGT est victime d’une expédition punitive, dénoncée par la CGT Vertbaudet dans un communiqué publié ce matin. Enlevé devant chez lui dans une voiture, il est frappé, gazé, volé puis jeté d’un véhicule. Une répression sociale des plus inquiétantes. Des méthodes fascisantes. Notre article.

Vertbaudet : depuis 59 jours, une lutte pour de meilleurs salaires

La grève sur le site Vertbaudet de Marquette-lez-Lille dure depuis le 20 mars 2023. Les travailleurs, essentiellement des femmes, sont en grève depuis bientôt deux mois. Leur combat : l’amélioration de leurs conditions de travail et l’augmentation des salaires, alors que la pauvreté explose en France. Cette année, les négociations annuelles sur les salaires se sont conclues sans aucune augmentation. Les salaires ne dépassent pas le SMIC, quelle que soit l’ancienneté, parfois jusqu’à 34 ans. Les conditions de travail sont difficiles : le taux d’arrêts maladie est supérieur à 9% ; les travailleurs et travailleuses parcourent chaque jour 25 kilomètres dans l’entrepôt de Vertbaudet pour prélever les articles.

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La direction refuse toute nouvelle négociation salariale. Elle propose cependant des primes, exonérées de cotisations et n’entrant pas dans le calcul de la retraite. Elle met également sur la table un système de volontariat, mis en test pendant un mois, pour effectuer « une heure supplémentaire par jour travaillé ». « La plupart d’entre nous sont des mamans. Nous devrions payer une nounou, alors qu’on passe déjà peu de temps avec nos enfants », déplore Anaïs, gréviste, auprès de la CGT. Où va l’argent de l’entreprise ? En 2021, l’entreprise a réalisé 360 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise Vertbaudet se porte bien financièrement. Ces travailleurs et travailleuse ne peuvent plus être davantage méprisés et aussi peu payés

Répression sociale : un délégué syndical embarqué devant chez lui par des policiers en civil devant son enfant

En France, la répression du mouvement social par le patronat et/ou les autoriés n’est pas quelque chose de nouveau. Gazages, matraquages, nasses en manifestations, garde-à-vues sans distinction : voilà comment le pouvoir macroniste répond à la mobilisation contre la retraite à 64 ans. Des signes d’un pouvoir à bout de souffle. Face la mobilisation des salariés de Vertbaudet, la méthode est la même. Hier, 16 mai 2023, la police vient pour déloger les grévistes du site de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille. Une salariée est actuellement aux urgences. Selon de nombreux grévistes, « elle a été violemment traînée en dehors du piquet, tenue à la gorge par un policier » (RP). Cependant, un nouveau cap est franchi dans la répression.

Selon un communiqué de la CGT Vertbaudet, un de leurs délégués syndicaux a été victime d’une expédition punitive pour l’intimider et le briser. Hier soir, le délégué syndical CGT est embarqué devant chez lui « par des policiers en civil », « plaqué sur sa voiture devant son enfant », détaille le communiqué. Dans le véhicule, des individus, prétendument des policiers, l’ont « humilié », « copieusement gazé, frappé, et lui ont craché à la figure ». Le tout, avant de le jeter de la voiture sur la commune de Ronchin, « après l’avoir délesté de son portefeuille ». Le délégué syndical est ce matin en état de choc.

Qui a envoyé ces hommes pour commettre de telles exactions ? Quel était l’objectif : simplement intimider ou véritablement blesser le délégué syndical ? Ces méthodes très inquiétantes sont fascisantes. Jusqu’où ira cette répression du mouvement social ? Bizarrement, un tel évènement ne fait pas la une des plateaux télé. Indignation à géométrie variable des grandes consciences donneuses de leçon.