Marine le pen députés
Marine LE PEN Assemblée nationale, 8 octobre 2019.

Scandale : menacé par l’extrême droite, le maire de Saint-Brévin démissionne, les députés RN restent assis

Menacé par l’extrême droite, le maire de Saint-Brévin-les-Pins, Yannick Morez, a démissionné de son poste ce 9 mai 2023. L’édile est devenu la cible de la fachosphère depuis l’annonce d’un déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile dans sa ville. Fin mars, ses deux voitures et sa maison ont été incendiés. Attaqué et menacé par l’extrême droite, Yannick Morez a été abandonné par l’État. Le maire avait pourtant alerté le gouvernement. Silence radio.

Le mot « Fraternité » est gravé sur tous les murs du pays. Yannick Morez est l’honneur de la République, il a redonné ses lettres de noblesse à notre devise républicaine. Le gouvernement, pour l’avoir abandonné face à la menace fasciste, est-il toujours dans l’arc républicain ? Cet évènement est une nouvelle preuve de l’inaction du gouvernement face à la menace fasciste, une semaine après l’autorisation d’une manifestation néo-nazie en plein Paris. Hier, l’Assemblée nationale s’est levée pour rendre hommage au maire de Saint-Brévin. Toute, sauf les députés du Rassemblement National (RN). L’extrême droite menace la République, plus que jamais. Notre article.

Saint-Brévin : le maire est devenu une cible de l’extrême droite du fait du déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile dans sa ville

Depuis de longs mois, le maire de Saint-Brévin-les-Pins est devenu une des cibles principales de la fachosphère. La raison ? Un déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile dans sa ville. Se sont succédé manifestations d’extrême droite et antifascistes. Le 22 mars 2023, la menace de l’extrême droite est encore montée d’un cran : les deux voitures du maire ont pris feu à cause d’un incendie volontaire, qui s’est propagé ensuite sur la façade de sa maison.

Pour Yannick Morez, c’en était trop. Le 9 mai, il a écrit au préfet de Loire-Atlantique pour lui faire part de sa démission. « J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’Etat, et après une longue réflexion menée avec ma famille », a expliqué le maire de Saint-Brévin (Ouest-France, via Libération)

Abandon de l’État et impunité de l’extrême droite

Le soir de l’incendie volontaire de ses deux voitures et de sa maison, le maire Yannick Morez a appelé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement (Envoyé Spécial, via Chez Pol). « Vous voulez dire que depuis ce coup de fil, il n’y a rien eu ? Vous n’êtes pas sous protection ? », a demandé la journaliste Elise Lucet au maire de Saint-Brévin. « Il n’y a rien eu. Je ne suis pas sous protection », explique-t-il.

« Un abandon » : le mot est lâché. Yannick Morez n’a pas reçu le soutien dont il avait tant besoin. L’État savait, mais n’a rien fait. Le gouvernement avait été alerté, mais rien n’a été mis en place, que ce soit pour protéger l’élu ou pour combattre la violence de l’extrême droite.

Cet évènement est une nouvelle preuve de l’inaction du gouvernement face à l’extrême droite, une semaine après l’autorisation d’une manifestation néo-nazie en plein Paris. Samedi 6 mars 2023 en effet, des néo-nazis ont défilé dans les rues de la capitale sous autorisation préfectorale, aux cris de « Europe, jeunesse, révolution ». Au programme : croix celtiques, cagoules, gants coqués, intimidation de journalistes et slogans fascistes.

Pour aller plus loin : Scandale : des néo-nazis défilent en plein Paris avec l’autorisation de la préfecture, deux proches de Marine Le Pen dans leurs rangs

Enfin, quelle a été la réaction du Rassemblement National (RN) face à un tel évènement ? Hier, 10 mai 2023, l’Assemblée nationale s’est levée pour rendre hommage au maire de Saint-Brévin. Toute ? Non. Les députés d’extrême droite sont restés ostensiblement collés à leur chaise, comme l’a rapporté le député insoumis Manuel Bompard. Née avant la honte, Marine Le Pen rappelle qu’elle avait déjà alerté la Première ministre « sur la montée des violences de la part de groupuscules extrémistes ». Il fallait oser.