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GIEC : de l’urgence de protéger les forêts face à l’urgence climatique

« Pour le climat, cessons de faire des forêts des usines à bois » : voilà le souhait formulé par le groupe thématique Forêts de La France insoumise (LFI) hier, journée internationale des forêts. Les forêts sont le deuxième écosystème capable de capter et de stocker le carbone. Les coupes rases les exposent aux canicules et aux conséquences de la sécheresse. Alors que l’urgence climatique est déjà là, il est urgent de les protéger.

Lundi 20 mars 2023 sortait le « rapport des rapports » du GIEC. Deux éléments en ressortent : D’une part, l’actuelle inaction climatique des gouvernements, comme des industries fossiles, et les catastrophes climatiques auxquelles l’Humanité s’expose si cette inaction climatique criminelle se poursuit. D’autre part, l’Humanité peut encore collectivement bifurquer et éviter le crash grâce à des solutions radicales, en portant haut et fort l’écologie populaire, celle qui cible le responsable de la catastrophe : le capitalisme.

Nous le publions le communiqué de presse du groupe thématique Forêts dans nos colonnes dans son intégralité.

« Pour le climat, cessons de faire des forêts des usines à bois » : le communiqué de presse du Groupe Thématique Forêts de LFI

Le GIEC a rendu public son dernier rapport la veille de la Journée internationale des Forêts, le sixième, qui fait le bilan des connaissances scientifiques sur le changement climatique, ses causes, ses impacts et les mesures possibles pour l’atténuer et s’y adapter. Ce que nous disent les experts est incontournable : si nous ne réduisons pas d’urgence nos émissions de CO2, si nous ne mettons pas tout en œuvre pour préserver les capacités de notre planète à stocker le carbone, nous courons droit à la catastrophe.

Après les océans, les forêts sont le deuxième écosystème capable de capter et de stocker le carbone. Leur industrialisation à marche forcée, avec son lot de coupes rases et de plantations en monocultures « récoltées » toujours plus tôt, est incompatible avec la préservation de ces écosystèmes déjà victimes de dépérissements majeurs en raison des sécheresses et des proliférations d’insectes favorisées par l’élévation des températures.

les coupes rases exposent les forêts aux canicules et aux conséquences de la sécheresse. Le dernier rapport du Département de la Santé des forêts a recensé le plus fort taux d’échec et de mortalité de plantations depuis la mise en place du suivi sanitaire.

la moitié du carbone forestier est stockée dans les sols. Le dessouchage et le labour, pratiqués pour réaliser plus rapidement les plantations, libèrent ce carbone dans l’atmosphère.

• même si les arbres coupés sont destinés au bois d’œuvre (construction, objets, etc.), une partie seulement est utilisée. En termes de stockage carbone, un arbre coupé n’équivaut pas à un arbre debout, surtout s’il est coupé jeune, ce qui réduit la proportion de bois d’œuvre et si les coproduits sont destinés à l’énergie. Le bois n’est pas une énergie renouvelable au même titre que le solaire, puisqu’il faut des dizaines d’années pour qu’un arbre pousse. La rentabilité financière de ce secteur encouragé par des fonds publics conduit à des aberrations écologiques.

La France Insoumise alerte sur les dangers de l’hypermécanisation et de l’industrialisation de la forêt et demande la réorientation de nos politiques forestières vers une gestion sur le temps long, une sylviculture à couvert continu, seule à même de réguler les températures, une diversification des essences pour réduire les risques de mortalité et le dépérissement, l’embauche massive de fonctionnaires pour assurer la gestion et la surveillance des forêts, indispensable alors que les feux se multiplient, ainsi que l’investissement dans les circuits courts plutôt que dans des structures surdimensionnées qui augmentent les transports, donc les émissions de CO2.

Les incitations fiscales ne suffisent pas. Les certifications accordées sur simple déclaration et le mécanisme des compensations carbone sont un vaste exercice de greenwashing qui permet surtout le développement de la spéculation et à des entreprises de déclarer des émissions « évitées » sans que cela soit quantifiable.

L’interdiction immédiate des coupes rases, sauf en cas d’impasse sanitaire avérée, est le préalable à une gestion écologique de nos forêts.

Nous espérons vivement que les députés qui préparent une proposition de loi transpartisane sur les forêts sauront prendre la mesure de l’urgence à laquelle nous devons faire face et y incluront cette interdiction.

Le groupe du Livret Forêt de la France Insoumise