Retraites. Mais où est passée Marine Le Pen ? Partie au Sénégal pour fuir les cortèges du 19 janvier 2023, la responsable du Rassemblement national (RN) n’avait pas été conviée par les syndicats, Marine Le Pen n’a pas été plus présente ce 7 mars, pour la plus forte mobilisation sociale du 21ème siècle. Pas une seule photo sur ses réseaux sociaux. Et pour cause, Marine Le Pen est en opération sous-marin depuis le début de la séquence sur les retraites. Pour une raison simple, quand elle s’aventure sur le sujet des retraites, comme le 1er février au micro de France Info, Marine Le Pen défend la retraite jusqu’à… 67 ans. La stratégie du silence semble en effet plus judicieuse.
Jordan Bardella, a lui opté pour une autre stratégie. Le nouveau président du Rassemblement national a donné la ligne : le RN n’est « pas favorable au blocage du pays ». La raison ? « Les files d’attentes interminables pour mettre de l’essence, la double peine pour les Français ». Les Français pris en otages par les grévistes, vieille rengaine des gouvernements. Le RN se fait ici le meilleur allié d’une macronie isolée, seule, contre 93% des actifs. Celui du complice sérieux et raisonnable, contre ces enragés d’insoumis. Mais le RN se trompe : 67% des Français sont pour le blocage du pays. 65% des Français sont pour la grève reconductible. 52% pour une explosion sociale de type Gilets Jaunes. Mais le RN, déconnecté des cortèges, ne peut mesurer le degré de colère du pays.
Et plus profondément, entre monde du travail et capital, le RN a choisi son camp depuis bien longtemps. Jamais, au-delà des discours électoraux, le RN n’a défendu les travailleurs. Pire, le RN vote contre les intérêts du monde travail à l’Assemblée nationale : vote contre la hausse du SMIC, contre le gel des loyers, contre le blocage des prix de produits de première nécessité, et ainsi de suite. Et « en même temps », le RN protège les intérêts du (grand) capital : vote contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), contre la régulation des yachts et des jets privés, contre la taxation des super-profits, etc. Rien de surprenant donc, dans le fait que, une fois de plus, le RN protège les intérêts du capital et se prononce contre le blocage du pays. Le RN ne sera jamais l’allié du mouvement ouvrier. Par le poison de la division qu’il distille, il est même son plus dangereux adversaire. Notre article.
Retraites : Macron et Le Pen, deux camps ennemis du mouvement social
Les camps de l’extrême argent et de l’extrême droite sont tous deux des ennemis du mouvement social. Par la voix de leurs représentants, ils s’opposent au blocage du pays, pourtant appelé de ses vœux par l’intersyndicale à partir du 7 mars 2023 et souhaité par 67% des Français. Tendez l’oreille ou lisez les citations suivantes, les discours sont les mêmes. Pourtant, ces deux parlementaires ne viennent pas du même parti politique.
1/ « La grève est un droit, mais le blocage, en réalité, c’est un peu la double-peine pour les Français »
2/ « Le blocage, ça va pénaliser des travailleurs »
3/ « Je ne suis pas favorable au blocage »
4/ « Quand on a des syndicats qui se radicalisent, on n’est plus dans la défense des travailleurs »
Selon vous, qui a dit quoi ? On pourrait croire que ces phrases sortent d’une seule et même interview. Mais il n’en est rien. Les phrases 1/ et 3/ ont été prononcées par Jordan Bardella président du RN, tandis que les phrases 2/ et 4 ont été dites par Anne-Laurence Petel, députée macroniste de la 14ème circonscription des Bouches-du-Rhône.
Emmanuel Macron, Marine Le Pen et ceux qui les représentent sont tous deux des ennemis du mouvement social. Le premier, parce qu’il souhaite vous faire trimer deux ans de plus au travail, contre l’avis de 80% des Français, 93% des actifs, certains de ses soutiens et une intersyndicale unie. La deuxième, parce qu’elle a choisi depuis longtemps son camp celui des riches. Sous couvert d’une opposition à la contre-réforme de la macronie, Marine Le Pen défend en réalité la retraite jusqu’à… 67 ans.
Jamais, au-delà des discours électoraux, le RN n’a défendu les travailleurs. Pire, le RN vote contre les intérêts du monde travail à l’Assemblée nationale : vote contre la hausse du SMIC, contre le gel des loyers, contre le blocage des prix de produits de première nécessité, et ainsi de suite. Et « en même temps », le RN protège les intérêts du (grand) capital : vote contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), contre la régulation des yachts et des jets privés, contre la taxation des super-profits, etc. Rien de surprenant donc, dans le fait que, une fois de plus, le RN protège les intérêts du capital et se prononce contre le blocage du pays. Une opposition en carton, une alliée du capital et une arnaque sociale qui doit être dénoncée.