Faillites inflation

Scandale : 157 milliards d’aides pour le CAC40 et pas 10 milliards pour financer nos retraites ?

Le fi-nan-ce-ment. Le seul argument du gouvernement pour justifier son projet de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ? « Assurer l’équilibre de notre système pour les années à venir », dixit Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français le 31 décembre. La réforme ou la faillite, vraiment ? Le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) démontre que le système des retraites n’est pas en danger. Il table même sur un retour à l’équilibre, sans réforme, entre 2030 et 2050 (au maximum en 2070). Le rapport estime qu’il va manquer 10 à 12 milliards par an pour financer nos retraites avant ce retour à l’équilibre.

10 milliards introuvables pour nos retraites ?

Le gouvernement serait donc incapable de trouver 10 à 12 milliards d’euros par an pour financer nos retraites ? Pourtant, quand il s’agit d’arroser les grands groupes d’argent public sans aucune contrepartie, là les milliards apparaissent comme par magie. 157 milliards chaque année pour être précis. C’est le coût du capital dont on ne vous parle jamais. Un chiffre choc révélé par des chercheurs du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé), à la demande de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires). De l’argent public dilapidé sans aucune contrepartie et qui finit donc dans les poches des actionnaires : 80,1 milliards d’euros de dividendes et de rachats d’actions en 2022.

On résume : de l’argent magique il y en a, et à foison, quand il s’agit d’arroser les (grandes) entreprises. Et ce sans aucune contrepartie, c’est la fête : arrosez les actionnaires avec, continuez à licencier. Par contre, les salauds de pauvres qui osent réclamer 10 petits milliards pour ne pas travailler 2 années supplémentaires après avoir charbonné toutes leurs vies ? Circulez, y a plus d’argent dans les caisses.

Vous reprendrez gentiment 2 années supplémentaires sans broncher. Et ce, pour que le gouvernement puisse continuer ses cadeaux au capital. Prendre au travail, donner au capital, telle pourrait être la devise du gouvernement. Emmanuel Macron c’est pas travailler plus pour gagner plus, c’est travaillez plus pour gaver plus. Mais le président joue avec le feu.

Ceux qui ne sont rien pourront bien travailler 2 ans de plus pour financer les cadeaux aux assistés d’en haut ? Attention Monsieur Macron

80% des Français sont opposés à sa retraite à 64 ans. Un mouvement historique s’était déjà levé dans le pays et avait bloqué sa réforme des retraites avant l’arrivée du Covid. Le contexte économique est encore pire, l’inflation attendue par l’INSEE devrait grimper à 7% en janvier. Mais toujours pas d’indexation des salaires sur l’inflation, toujours pas de blocage des prix, toujours pas de taxation des super-profits.

Et cerise sur le gâteau donc : ceux qui ne sont rien pourront bien travailler 2 ans de plus pour financer des cadeaux aux assistés d’en haut ? Attention Monsieur Macron, les Gilets Jaunes ne sont pas loin, vous êtes dans le pays de la Révolution française, l’injustice sociale à outrance, faire toujours plus trimer le travail pour continuer à gaver le capital, dans un océan de misère et d’explosion des prix, alors que les services publics et les petits commerces menacent d’imploser, c’est jouer avec le feu.

157 milliards d’un côté, même pas 10 milliards de l’autre ? Cette contre réforme des retraites est profondément, violemment, cruellement injuste. 80% des Français sont contre. Une grande bataille entre le monde du travail et le président du capital se profile. Le rapport de force va se jouer dans la rue et dans les blocages. Et quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

Rendez-vous dans la rue les 19 et 21 janvier.

Par Pierre Joigneaux.