L’évasion fiscale a encore de beaux jours devant elle. En 2019, 40% des bénéfices des multinationales ont été déclarés… dans des paradis fiscaux selon l’ONG Attac France. Dans les années 2000, c’était « seulement » 20%. Conclusion : « la part des profits des entreprises multinationales déclarés dans des paradis fiscaux ne cesse d’augmenter ».
Les faits sont là. Des multinationales profitent des failles de nos systèmes juridiques et des faibles moyens alloués à la lutte contre l’évasion fiscale pour déclarer leurs bénéfices dans les paradis fiscaux. Totalement légal, parfaitement immoral. En octobre 2021, le Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ) révélait le montant total de l’évasion fiscale dans le monde : 11 300 milliards. Des sommes astronomiques. Il est temps de siffler la fin de la récréation pour les évadés fiscaux. Notre article.
La belle vie de leurs bénéfices
Les bénéfices des multinationales ont la belle vie. « Seulement » 20% d’entre eux étaient déclarés dans les paradis fiscaux dans les années 2000. Aujourd’hui, on parle de 40% d’entre eux. Jusqu’où la courbe va-t-elle continuer à monter ? Pourtant, tout ceci est légal. « L’évasion fiscale est la conséquence du laisser-faire des gouvernements », selon les mots d’ATTAC.
Au niveau européen, qui bloque la mise en place d’un taux minimum d’imposition des multinationales ? L’extrême-droite, fidèle complice des plus riches. Plus précisément, les gouvernements réactionnaires et autoritaires de Hongrie et de Pologne, amis de Marine Le Pen. « L’extrême-droite, qui prétend incarner le peuple, montre à nouveau son vrai visage, celui d’un serviteur des puissants et des milliardaires », avait cinglé Manon Aubry au Parlement européen. Et d’ajouter : « Le veto utilisé par cynisme par Orban est le même qui peut permettre aux paradis fiscaux européens de bloquer toute mesure de justice fiscale en Europe ». L’extrême-droite alliée du capital ? À l’Assemblée nationale, le Rassemblement National le prouve chaque jour.
Pour aller plus loin : Le RN a choisi son camp : celui des riches
L’évasion fiscale nous coûte une fortune
Vous souvenez-vous des Panama Papers ? Un chiffre : 11 300 000 000 000 dollars. Un magot inimaginable. 35 chefs d’État et 130 milliardaires avaient été mis en cause, parmi lesquels Tony Blair, Dominique Strauss-Kahn, le roi Abdallah II de Jordanie, Najib Mikati (Premier ministre du Liban), Andrej Babis (Premier ministre tchèque), Leonid Lebedev (proche de Vladimir Poutine).
Cette somme représente 131 fois le budget de l’Éducation nationale de 2021 (76 milliards d’euros) selon Ouest-France. Ces sommes nous échappent complètement. Deux autres chiffres pour se rendre compte de l’ampleur du braquage. 267 milliards de dollars : voilà le montant nécessaire pour éradiquer la faim dans le monde. Cela correspond à 2,6% des 11 300 milliards. Il faudrait 5 milliards pour élargir le RSA aux 18-25 ans en France. Mais une large partie de la jeunesse continue de faire la queue devant les banques alimentaires.
L’argent de l’évasion fiscale ne ruisselle pas. Il déborde des poches des plus riches, sans pour autant toucher terre. L’évasion fiscale nous coûte un pognon de dingue. Il est temps de sonner la fin de la récréation pour les évadés fiscaux.