SMIC. « Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez », a déclaré Marine Le Pen hier dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, en s’adressant au gouvernement. Quel autre exemple que celui-ci pour illustrer l’alliance LREM & RN que l’on observe depuis maintenant plusieurs semaines à l’Assemblée ? Après que les députés macronistes aient votés pour faire élire deux députés d’extrême-droite à la vice-présidence de l’Assemblée, après que les députés du RN aient refusé de voter la motion de censure du gouvernement, nouvelle épisode de l’alliance capital-fasciste : l’alliance LREM & RN vient de voter ce 20 juillet 2022 contre l’augmentation du SMIC à 1500 euros net proposée par la gauche.
Défendus par le parti présidentiel et par son allié objectif, le Rassemblement national, les intérêts du capital sont bien gardés. L’examen depuis lundi du texte « paquet pouvoir d’achat » à l’Assemblée nationale, laisse éclater au grand jour ce que l’insoumission martèle depuis des mois : Marine Le Pen et le Rassemblement national, derrière la communication, portent un programme économique de saignée des classes populaires. Refus d’augmenter les salaires, mais également de bloquer les prix, de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, recul sur les retraites, arnaque sur l’ISF, remboursement de la dette, maintien de la flat-tax, austérité dans les services publics… Marine Le Pen défend, main dans la main avec Emmanuel Macron, les intérêts du capital contre le travail. Notre article.
Macron et Le Pen, main dans la main contre l’augmentation du SMIC
Un accord de fond qui ne date pas d’hier. Pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen s’était positionnée contre l’augmentation du SMIC, comme Emmanuel Macron. Candidate du peuple et du pouvoir d’achat ? Que nenni. À la place, la responsable du Rassemblement national (RN) proposait de supprimer des cotisations sociales pour augmenter le salaire net. C’est-à-dire prendre dans notre poche gauche pour mettre quelques euros dans notre poche droite.
Quoi de plus normal pour Marine Le Pen de voter pour le « paquet pouvoir d’achat » proposé par le gouvernement, ce projet de loi qui donne toujours plus au capital qu’au travail ? Par ce geste, le RN acte son rapprochement idéologique avec le macronisme. Ses députés approuvent la distribution de miettes et de chèques, portée par les députés LREM. Le parti d’extrême-droite montre aux yeux du monde qu’il n’a jamais lutté pour la hausse des salaires. Que le RN ne compte pas changer de position à ce sujet. Que le RN est bien un allié tacite de Macron, un allié des intérêts du capital, contre les intérêts des travailleurs.
Le député LFI Adrien Quatennens a dénoncé avec vigueur l’hypocrisie du RN. « Le partage de la valeur, ce ne sont pas des primes. Ce sont des augmentations de salaires et offrir les conditions d’une vie digne aux travailleurs, de vivre de leur travail. Ce que précisément, vous aussi, en bonne alliée de la macronie, vous refusez. […] Vos électeurs vous voient. Vous vous couchez contre la logique macroniste qui vise à verser des primes aléatoires et des chèques ! », s’est-il exclamé dans l’hémicycle.
« Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez » : pour quelles miettes le RN va-t-il voter ?
Nous avons publié dans nos colonnes un article pour décortiquer le « paquet pouvoir d’achat » du gouvernement. Que contient-il ? Miettes, chèques et mesurettes. Voilà ce que le RN compte avaliser. Ce, alors que les Français sont pris à la gorge par l’inflation et qu’ils ont un besoin urgent d’augmentation de leurs salaires.
Une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires (+3,5%), présentée comme historique, mais inférieure à l’inflation. Cela revient à une perte sèche de pouvoir d’achat de 2,25% sur l’année pour les fonctionnaires. Aucun effort demandé aux 3,5% d’ultra-riches qui possèdent la moitié des logements du pays, alors que les Français vont pâtir de l’inflation des loyers, qui est leur premier poste de dépenses.
Pas d’augmentation du SMIC. Pas de blocage des prix de l’essence et des biens de première nécessité. Aucune taxation des milliardaires qui se sont gavés pendant la crise sanitaire. Des primes pour les entreprises qui le voudront bien, des miettes payées par… le contribuable. Un paquet pouvoir d’achat d’où est absent le mot « salaires ». Voilà ce que le RN compte soutenir, main dans la main avec la macronie. Une lune de miel pour soutenir le capital plutôt que le travail. L’alliance capital-fasciste se confirme chaque jour un peu plus.