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Barbarie policière : au Bourget, un équipage de police gaze un homme sans abris et l’abandonne en détresse

La scène, abjecte, se déroule au cours de la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 juillet. Vers quatre heures du matin, un cycliste appelle la police : un homme sans abris, visiblement troublé, jette des objets sur les passants. Une voiture se rend sur place. Mais loin de rétablir l’ordre, les policiers dépêchés sur les lieux vont conjuguer à la détresse la barbarie.

Un riverain filme depuis sa fenêtre. La voiture de police recule à la hauteur du badaud. L’homme est immobile, les mains prises par deux sacs plastiques et regarde la fenêtre se baisser. Sans même descendre du véhicule, un policier l’asperge par surprise de gaz lacrymogène. L’homme titube, crie de douleur et tombe à la renverse sur le béton. Mais l’équipage de policiers dévale déjà la rue en sens interdit et le laisse à son sort. C’est finalement le témoin de la scène qui descendra lui prêter secours.

Les images, insupportables, ont suscité l’émotion et l’indignation de milliers d’internautes. Mais le ministre de l’intérieur, lui, reste de marbre. Gérald Darmanin n’a pas réagi, fidèle à sa ligne selon laquelle “les violences policières n’existent pas”. Même lorsque les preuves sont irréfutables.

Scandale du sans abris gazé par la police au Bourget : l’IGPN saisit

La députée de la France insoumise Raquel Garrido n’en restera pas là. Elle adresse immédiatement une lettre à la Préfecture de police. Une heure plus tard, sous pression, la préfecture annonce une saisine de l’IGPN et la suspension des policiers une fois qu’ils seront identifiés.

Si la saisine est bienvenue, de grandes inquiétudes subsistent. D’une part quant à la récurrence et à la gravité des violences policières, après les mutilations des Gilets Jaunes, le passage à tabac de Michel Zecler ou encore le meurtres par lors de contrôles routiers comme sur le Pont-Neuf à Paris. D’autre part, parce qu’une simple suspension pour les policiers coupables d’avoir gazé un sans abris par pure cruauté n’est pas une sanction suffisante.

Enfin, parce qu’on ne peut continuer à confier ces affaires à l’IGPN qui a prouvé mille fois sa partialité en faveur des policiers. La France insoumise demande depuis des années une réforme de l’IGPN. Loin d’avoir engagé ce chantier, le ministre de l’intérieur a préféré choisir sa directrice de cabinet adjointe pour prendre la tête de l’institution cette semaine, écartant tout espoir d’une direction plus indépendante et impartiale de la “police des polices”. LFI garde le cap de réformer la police “de la cave au grenier”, pour éradiquer les violences policières et remettre les policiers au service du peuple.