Yoann Gillet est membre du Front/Rassemblement National (FN/RN) depuis 2008. Il est aujourd’hui député de la première circonscription du Gard. Dans ce département, quatre députés d’extrême droite (RN) ont été élus dans un contexte de forte abstention et de diabolisation de la NUPES, l’alliance historique de la gauche. Sur six circonscriptions, ce quasi grand chelem mérite qu’on s’intéresse aux profils de ces nouveaux élus. Cumul des mandats, polémiques, parcours politiques électoralistes et sinueux, découvrons les nouveaux visages de l’extrême droite gardoise. L’insoumission vous dresse le portrait de Yoann Gillet, député du Gard et membre de la commission des Lois.
Au second tour des élections législatives, le RN a percé le plafond de verre du Palais Bourbon. Le chef de l’État a une lourde responsabilité dans la crise qui s’ouvre : pendant 5 ans, la stratégie politique macroniste a consisté à faire monter l’extrême-droite. Macron a joué avec le feu, il s’est brûlé. La période qui s’ouvre est décisive. Le RN a aujourd’hui près de 90 députés, il est temps de les démasquer.
Septième épisode de notre série sur les 89 députés du RN. Portrait de Yoann Gillet.
Un passif de droite sarkozyste
Breton de naissance, le nouveau député d’extrême-droite gardoise Yoann Gillet a 35 ans. Il est d’abord adhérent puis militant à l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Il rejoint le parti à 16 ans, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Se déclarant « 100 % sarkozyste », il est tout de même exclu de son mouvement par sa section locale.
Elle l’accusait de contribuer activement à la défaite de la maire de Caen Brigitte Le Brethon (UMP). Ce, en participant à l’organisation de campagne de son rival Luc Duncombe (Nouveau Centre) et tenant un blog contre cette dernière.
Yoann Gillet, un soldat de l’ombre de la frange identitaire du FN
En 2008, Yoann Gillet rejoint le Front National et s’installe dans le Gard. Il cherche par tous les moyens à se faire élire à chaque scrutin. Tout comme son mentor Julien Sanchez, porte-parole du parti d’extrême droite et maire de Beaucaire. Il est militant de l’ombre pour ce dernier aux élections régionales de Languedoc-Roussillon de 2010, aux élections cantonales l’année suivante (2011), ainsi qu’aux élections législatives de 2012.
En 2014, Yoann Gillet parvient à se faire élire conseiller municipal d’opposition face à un maire de son ancien parti, l’UMP, à Nîmes. Julien Sanchez, de son côté, est repéré par Jean-Marie Le Pen afin de s’occuper de la stratégie internet du FN, fervent défenseur de « La France aux Français ».
Des mandats successifs et cumulés
Yoann Gillet devient directeur de cabinet de Julien Sanchez en 2014, lorsque celui-ci est élu maire de Beaucaire. L’année suivante, il se fait élire sur la liste de ce dernier aux élections régionales d’Occitanie.
Il cumule ainsi les mandats de conseiller municipal de Nîmes où il est président du groupe, conseiller communautaire de Nîmes métropole, et conseiller régional d’Occitanie. Il est à chaque fois dans l’opposition. Yoann Gillet prend à ce moment la tête de la Fédération FN du Gard.
Un « surnombre de kebabs »
Défendant souvent un parallèle hasardeux entre « délinquance » et « immigration » lors de ses passages médias, il enchaîne les déclarations polémiques. En 2018, il utilise chaque prétexte pour faire parler de lui. Notamment lors d’un match du Nîmes Olympique où il a critiqué la présence d’un drapeau Turc… qui constituait un clin d’œil pour le joueur international Turc Umut Bozok, pourtant joueur chez les Crocos !
Lors des municipales de 2014, sentant probablement sa défaite certaine, il cherche à attirer les projecteurs en s’attaquant notamment au prétendu « surnombre de kebabs ». Il a appelé ses adversaires à « accueillir des roms chez-eux ». Démagogie crasse.
L’arrivée tant attendue à l’Assemblée nationale
Yoann Gillet rencontre fait donc son entrée à l’Assemblée cette année. Ce, en insistant sur le bilan négatif de Macron et en diabolisant à souhait la NUPES, alliance historique de la gauche. Il remporte son élection de peu et siège désormais dans le groupe RN avec 88 autres députés d’extrême-droite.
Un député à surveiller, comme tous ses autres comparses, à l’heure ou certains font les yeux doux au RN et diabolisent par tous les moyens la NUPES. Devant l’alliance LREM & RN, l’alliance capital-fasciste qui s’est confirmée sous nos yeux ébahis depuis bientôt deux semaines, il est venu le temps de la riposte antifasciste.
Par Nicolas Pellegrini.