Corinne Masiero est une actrice connue et reconnue aussi bien pour ses talents de comédiennes que pour ses prises de positions politiques. Elle fait partie des 2000 personnalités à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour. Passée par toutes les galères avant de connaître le succès sur les planches puis sur le petit et le grand écran, cette femme de 58 ans n’a jamais trahi ses origines. Une actrice révoltée, en quête perpétuelle de justice. Portrait.
Corinne Masiero, un parcours hors des sentiers battus
La vie de Corine Maserio est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Originaire du nord de la France, elle cumule les petits boulots en attendant patiemment de monter sur les planches. Passée par la rue, les addictions et la prostitution, elle intègre finalement sa première troupe à 28 ans. À l’époque, elle le vit comme une révélation. « Se retrouver d’un coup devant des gens devant qui j’avais le droit de jouer, d’être écoutée, simplement d’exister… J’ai dit c’est bon, je ne descends plus », confessait la comédienne dans un grand entretien accordé à LCP l’an passé.
Partie de rien, sans aucune formation de comédienne, Corinne Masiero atteint des années plus tard la consécration en 2012 en décrochant le premier rôle de sa carrière dans Louise Wimmer, spécialement écrit pour elle par Cyril Mennegun. Son interprétation inoubliable, à 47 ans, dans ce film aux 36 nominations et 12 récompenses fait d’elle une révélation du cinéma français. Nommée pour le César de la meilleure actrice, elle tourne dès l’année suivante avec Jacques Audiard à l’affiche du film De Rouille et d’os.
Depuis 2015, c’est sur France 3 qu’elle excelle en incarnant le rôle principal de la série à succès Capitaine Marleau qui atteint des records d’audience (6,3 millions de télé-spectateurs en moyenne). Durant toutes ces années, Corinne Masiero n’a également cessé de battre le pavé sur le terrain des luttes politiques.
Les luttes politiques pour ADN
Loin de mettre ses années de galères sous le tapis, Corinne Masiero en tire une force pour aider les gens en souffrance et cultiver sa rage de vivre. Contrairement à la plupart des artistes pour qui les affaires marchent bien, Corinne Masiero à décidé d’ouvrir sa gueule. Dès 2017, persuadée que les combats qu’il mène depuis des années, depuis les gens, avec les gens et pour les gens, sont justes, elle apporte son soutien à François Ruffin aux législatives. À l’époque, elle explique : « Il m’a toujours donné envie d’aller voir moi aussi là-bas si j’y étais, pour donner des coups de pieds là où je pouvais. »
Plus récemment, c’est par l’action directe que la comédienne s’illustre pour imposer les thèmes qui lui sont chers au coeur du débat. « Moi, ma force, c’est d’être moche, populaire et vulgaire, parce que vulgaire, c’est qui vient du peuple et donc si ça gêne des gens, bah posez-vous des questions. », lâchait-elle au micro de Mediapart en mars 2017 au sujet de son action lors de la cérémonie des Césars.
Pour rappel, quelques jours plus tôt, Corinne Masiero était apparue dénudée en direct à la télévision avec les slogans « No Culture No Future » et « Rend Nous l’Art Jean » inscrits à même la peau. Par ce geste symbolique puissant, c’est toute la violence sociale et institutionnelle déployée par le gouvernement Castex durant la pandémie, qu’elle cherchait à dénoncer. Une action politique qui avait dans le même temps révélé et réveillé en quelques secondes tout le mépris de classe et les relents sexistes et puritains de ceux qu’on appelle « les gens bien ». Les bien-nés qui aiment s’indigner des gens qui s’indignent et plus encore lorsque ce sont des femmes.
Féminisme, justice sociale, services publics, bataille du rail, partage des richesses, reconnaissance des travailleurs et travailleuses précaires… Corinne Masiero est de toutes les luttes et plus qu’ils ne font partie de sa vie, ces combats sont sa vie. Quand on lui demande d’où lui vient cette rage, elle pose une question en retour : « La question aujourd’hui, c’est comment ne pas avoir la rage quand on voit le monde dans lequel on vit ? »
Pour cette actrice révoltée, aucun doute, le 10 avril prochain, ce sera donc Jean-Luc Mélenchon et l’Avenir En Commun. Seul programme capable de porter au pouvoir les revendications qui sont les siennes depuis des années et d’atténuer, autant que faire ce peu, la souffrance grandissante ressentie par des millions d’êtres.