Robespierre

Le 8 février 1794, Robespierre se soulevait contre des massacres en Vendée

Maximilien Robespierre est un homme sali par la postérité. Pourtant un épisode qui s’est déroulé il y a 228 ans exactement nous éclaire sur l’homme qu’il était.

Le 8 février 1794, Carrier est convoqué par Robespierre et le Comité de Salut public à Paris pour répondre de ses actes commis en Vendée. Depuis des mois, Carrier est le représentant de la Convention à Nantes. Outrepassant sa mission, le député du Cantal déploie une violence démesurée à l’encontre des habitants. Les chiffres sont accablants : 3 000 noyés et fusillés. La guerre civile ne justifie pas la cruauté, d’autant plus lorsque l’on représente alors la jeune République. Et même en « état d’urgence » tout n’est pas permis. Pour Robespierre, ces exactions sont inacceptables. Il accuse Carrier de tuer la Révolution.

Maximilien Robespierre représente un danger pour ces potentats locaux. Ce sont eux, les Fouché, Tallien, Carrier qui assassineront Robespierre le 27 Thermidor an II. Il n’aura le droit à aucun procès. Juste la guillotine après une nuit et une journée de souffrance, allongé sur une table la mâchoire meurtrie d’une balle. C’est donc le prix que Robespierre a payé pour avoir dénoncé du haut de la tribune les méfaits horribles de ces ambitieux criminels.

Dès les jours suivants, les Thermidoriens se chargent de rendre Robespierre responsable de leurs propres crimes. Voilà ce que retient l’Histoire. Mais la farce ne s’arrête pas là. Le 16 décembre 1794, Carrier est mis à mort par ses anciens amis qui l’accuseront par la suite d’avoir été l’ami de Robespierre… Maximilien a décidemment bon dos.

Seul Vadier, à la fin de sa vie, déplorera son mensonge et écrira dans ses mémoires que le seul acte qu’il regrettait était d’avoir « pris un citoyen [Robespierre] pour un tyran ».

Du 8 février 1794, l’Histoire n’en retient rien. Pourtant, cette date est une trace indélébile de l’attachement de Maximilien Robespierre aux principes de la République.