Le mardi 23 mars se déroulait à Toulouse un procès scandaleux : celui de 16 handi-militants qui avaient bloqué un TGV à la Gare SNCF de Matabiau et envahi les pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac en 2018. Leur but était de mettre en lumière les violences institutionnelles infligées aux personnes en situation de handicap. Le procès aura été d’une violence inouïe envers les militants, symbole de l’inhumanité qui touche les handicapés en France.
Le procès de la honte
Le procès, de par sa simple existence, semblait atteindre les sommets de l’indignité. Pourtant, les limites furent repoussées durant le déroulé de ce dernier. En effet, le procès a commencé en retard, en raison des infrastructures inadaptées pour les personnes en situation de handicap, un comble. De plus, les journalistes furent bloqués par la police devant le tribunal, les empêchant de faire leur métier.
Pendant le procès, des comportements insupportables sont remarqués : alors que c’est au tour de Béria, militante handicapée, de prendre la parole, le tribunal se plaint de ne « rien comprendre« . On finira par lui demander de se taire, alors même que le tribunal n’a pas été capable de prévoir un interprète pour cette militante qui en avait pourtant besoin.
L’inhumanité a été poussée jusqu’à avoir sciemment ignoré la nécessité de certaines personnes handicapées d’aller souvent aux toilettes, les laissant sans solutions. L’une d’entre elle se désolant : « J’ai de la pisse plein les chaussures ». Enfin, et pour couronner le tout, aucun moyen de transport n’a été prévu pour ramener les militants chez eux. La réponse du procureur ? « Ils n’avaient qu’à s’organiser ».
Voilà comment sont traités les personnes en situation de handicap dans notre pays. Si de telles horreurs peuvent se passer dans un tribunal, comment peut-on imaginer la situation des handicapés dans le reste de la société ? Le procès censé les juger a toutefois eu un mérite : donner raison à ces militants et ces militantes. Des solutions doivent être trouvée, pour rendre aux personnes handicapées une citoyenneté pleine et entière.