General Electric : le pillage continue et le gouvernement laisse faire

General Electric. C’est un peu une saga où à chaque épisode, la direction de GE effectue des plans de licenciements pour délocaliser l’activité à l’étranger. Et dilapide notre industrie et un savoir-faire de plus de cent ans dans le domaine de l’énergie. Un domaine ô combien important et stratégique pour notre souveraineté et pour engager la bifurcation écologique.

Après les turbines hydrauliques de Grenoble en 2017, des turbines à gaz de Belfort, c’est aujourd’hui les disjoncteurs et tout le réseau à haute tension de Villeurbanne qu’on délocalise en Chine. 285 licenciements sur 400 emplois pour le seul site de Villeurbanne et une cinquantaine sur une centaines pour le site de Saint-Priest, soit 350 emplois sur les deux sites de la métropole Lyonnaise.

En tout, ce sont plus de 1000 emplois qui sont menacés sur le territoire national en incluant la sous-traitance et les fournisseurs. Au total, c’est 634 licenciements entre Villeurbanne, Saint Priest, Aix-les-Bains, Belfort et Massy. Un savoir-faire de plus de 120 ans. Villeurbanne, Grenoble et Belfort sont leader dans leur secteur. Des sites industriels qui appartenaient auparavant à Alstom. Et puis, en 2014, Emmanuel Macron est devenu ministre de l’économie. Macron a vendu la branche énergie à General Electric, avec à l’époque la promesse de 1000 créations d’emplois. 6 ans plus tard, c’est plus de 3000 emplois qui ont été supprimés, soit la moitié des effectifs. Et à chaque fois, le gouvernement laisse faire.

En lutte depuis le mois de septembre, les salariés se battent. Pour sauver leurs emplois mais aussi pour la défense de notre savoir-faire et de notre indépendance énergétique. A Villeurbanne, les salariés qu’ils soient ouvriers, techniciens, ingénieurs ou chercheurs, produisent les disjoncteurs et alternateurs pour nos centrales hydrauliques, thermiques ou nucléaires et du réseau haute tension.

Quand vous prenez le train et que vous voyez des lignes à haute tension, elles sont conçues à Villeurbanne. C’est bien un outil industriel majeur et stratégique que nous devons conserver. Les salariés ont travaillé à une solution alternative au PSE en proposant de garder les activités essentielles sur notre territoire. La direction a balayé d’un revers de main leur proposition.

Depuis le lundi 21 novembre les salariés bloquent le site de Villeurbanne et ont entamé une grève reconductible. Le lendemain, une centaine de salariés s’est rassemblée à Perrache pour exprimer sa colère face à la direction et notamment le PDG de Grid France Alexis Martinez et sa DRH. Les salariés n’ont rien lâché et ont montré leur colère légitime face à ces destructions d’emplois scandaleuses. Une vidéo est disponible sur leur page You Tube.

Le lendemain, François Ruffin venait sur le piquet de grève les soutenir. Depuis le mois de septembre et le début de la lutte, les salariés comme les nombreux élus qui ont envoyé des courriers n’ont aucune réponse du gouvernement. Son silence est assourdissant.

Les salariés ont donc décidé de monter à Paris le mardi 1er décembre pour se faire entendre. Près de 70 salariés prennent le train de 6h30 à Lyon. Direction Bercy. Enfin un rendez-vous avec le ministère. Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l’industrie, déclare aux salariés qu’elle a eu connaissance du PSE dès le 1er jour de leur grève. Il faut donc que des salariés bloquent leur lieu de travail pour que le gouvernement sache qu’il y a des plans de destructions d’emplois.

L’après-midi direction l’Assemblée Nationale ! Les députés insoumis dont Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens, François Ruffin, Eric Coquerel, Bastien Lachaud, Mathilde Panot et Caroline Fiat et des députés communistes dont Fabien Roussel et Sébastien Jumel viennent à la rencontre des grévistes. L’insoumission était présent sur place (Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin ont pris la parole).

Tant qu’ils ne seront pas entendus et que la direction refusera de revoir sa copie, les salariés poursuivront la grève et le blocage de l’usine. Ils mènent une lutte d’intérêt général pour la sauvegarde de notre industrie et de notre savoir-faire. On ne lâche rien, et à la fin c’est nous qu’on va gagner !

Par Émilie Marche.

Vous pouvez soutenir les GE en donnant à la caisse de grève : https://www.leetchi.com/c/caisse-de-greve-generalelectric-villeurbanne-stpriest

En signant la pétition : https://www.change.org/p/general-electric-la-situation-est-grave

En les suivant sur leur chaine YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=b5DJMZnTrYU

En les suivant sur twitter : https://twitter.com/cgt_ge?s=09